Apple : logo qui fait bobo ? (04/09/2007)

18a45c82e616e4ed4a545706922fa83a.jpgCeux qui ont cherché à me joindre par courriel ces derniers jours ont dû patienter pour mes réponses.

Explication: mes deux ordinateurs Apple m’ont lâché la même semaine!

D’abord un iMac G5 acheté durant l’été 2005 (qui plante sans crier gare dans les 2H qui suivent l’allumage), puis un portable iBook acheté en janvier 2004 (qui plante au démarrage). Mes principaux outils de travail, kaputt!

 b1e9a57287f5906b287d8c714cb0f86f.jpg Je saisis l’occasion de ce double incident pour souligner que Naomi Klein, dans No Logo, n’avait pas complètement tort en brocardant, dans sa dénonciation de la «tyrannie des marques», la firme Apple.
J’ai moi-même été longtemps un Mac-addict. Et je confesse que je le reste, mais comme un amoureux déçu.

Car enfin : cette marque de produits informatique, qui a bâti sa crédibilité sur la simplicité, la classe et la fiabilité, a fait la preuve du décalage entre le discours et la réalité.

Apple, certes, a remonté la pente, effet Steve Jobs (ci-dessous) oblige. Quand ils marchent, les ordinateurs Apple sont de vraies merveilles. Mais ces machines, aimées des bobos, (bourgeois bohèmes), font aussi de gros bobos au porte-monnaie quand elles déraillent.

Devis de remplacement d’une carte mère d’un iMac G5? Presque 900 Euros.

Remplacement d’une carte mère d’un iBook? 845 Euros.

Quand on voit le prix du neuf, avec garantie en plus, ou a fortiori celui des occasions récentes, la réparation apparaît prohibitive, sauf si on sait bidouiller soi-même le hardware de sa machine (ce qui n'est pas mon cas).


f2c305c4fa41a6862f54217360c5852e.jpg Résultat : faute d’une fiabilité suffisante, ou d’une maintenance à des prix abordables, Apple encourage un monumental gaspillage de composants informatiques, nourrit un élitisme du porte-monnaie au détriment de la démocratisation de l’informatique…. Tout cela par la magie d’une «image de marque» savamment entretenue.

 

 Holophrasme, holophrasme, ai-je une tête d'holophrasme?

Je termine actuellement la lecture de Branded Nation, de James Twitchell, un des ouvrages américains les mieux écrits q’il m’a été donné de lire ces 10 dernières années.

Cet ouvrage remarquable est consacré au triomphe des marques, y compris dans le champ religieux (il consacre un chapitre aux megachurches). Twitchell y évoque l’importance des «holophrasmes». Késako?

Un « holophrasme » est une histoire réduite à une formule, une expression, voire un mot. Pour la firme Apple, l’holophrasme  est «liberté reconquise» (liberty regained). Ah oui?


Eh bien grâce à Apple, je viens de passer une grosse semaine pourrie, esclave de mon besoin de retrouver deux ordinateurs qui fonctionnent. Autre définition d’un holophrasme publicitaire: mensonge doré, logo qui fait bobo.

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