Crise de la représentation (23/03/2006)

Une société malade du TOP-DOWN.

Les protestants évangéliques que j’étudie ont cette formule : « le réveil, cela commence par soi-même ». Au cœur de la crise du CPE (Contrat de Première Embauche), beaucoup feraient bien de méditer cet adage. On demande des sacrifices aux jeunes, pourquoi pas ? Mais dans quelles conditions de négociation, et sur la base de quel exemple donné en haut ?

Il n’y a pas si longtemps (été 2002), le gouvernement précédent, conduit par Jean-Pierre Raffarin, s’était octroyé une augmentation de salaire ministérielle de 5.500 Euros par mois. On connaît aussi la hausse vertigineuse des frais de fonctionnement de l’Elysée sous la présidence Chirac (au-delà de 500% d’augmentation). Mais du côté de l'UNEF, sensée représenter les étudiants, ce n’est pas mieux. Les responsables qui ont conduit la MNEF, branche mutuelle de l'UNEF durant les années 1980 et 1990, sont actuellement jugés pour détournements et salaires fictifs. Ces hérauts de la cause étudiante sont au cœur d’un « système clanique » et corrompu dénoncé comme tel par le procureur Jean-Pierre Bernard. D’un côté (gouvernement) comme de l’autre (syndicat), la crise de la représentation est flagrante. Comme diraient nos voisins d’outre-Manche, la France est malade d’une culture TOP-DOWN (pression du Haut vers le Bas) où la base subit tandis que le sommet n’en fait souvent qu’à sa tête, sans régulations démocratiques suffisantes pour contrôler tout ça.

Il est temps que la France se réveille. On ne peut indéfiniment se murer dans ses mauvaises habitudes (à propos de mur, voir l'album photo Sorbonne CPE mars 2006...).

Au-delà du CPE (projet perfectible, mais si mal négocié…), il est urgent de rétablir un lien de confiance entre les représentants du peuple et les citoyens, car sans confiance, les réformes dont notre pays frileux a besoin n’aboutiront jamais. Et pour que cette confiance existe, il est temps de remettre à plat les modes de représentation et de contrôle par le bas.
J’observe qu’à gauche (Arnaud MONTEBOURG) comme à droite (François BAYROU), des voix s’élèvent pour une Sixième République moins monarchique, où la culture clientéliste et les privilèges opaques laissent place à un fonctionnement plus démocratique. Sans être toujours d’accord, ni avec BAYROU, ni avec MONTEBOURG, force est de constater que sur ce point, ils ont mille fois raison. Réveillez-vous, en haut, la France vous regarde ! S'il faut faire des sacrifices, donnez l'exemple ! C’est au prix d’une société moins «TOP-DOWN» que les futures réformes passeront. Il est grand temps.

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