ASNL : les raisons d’un succès (25/08/2007)

67a2250c1e7839685a0bdcb098d1b5cc.jpgIl ne vous aura pas échappé que l’équipe de football de Nancy (l’A-S Nancy Lorraine) brille actuellement de mille feux en championnat de France de Ligue 1.

Même s’il est peu probable que ce statut de leader se prolonge indéfiniment, voici quelques éclairages sur cette aventure, de la part d’un ex-Nancéen (j’ai vécu 28 ans dans la capitale lorraine) resté toujours fidèle à l’ASNL.

Première remarque: l’effet antistar

Il n’aura pas échappé aux lecteurs de l’Equipe que Nancy ne fait pas souvent les gros titres! Regardez ces deux couvertures ci-dessous. 

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Ces couvertures du journal L'Equipe ont toutes deux été faites après de brillants résultats nancéens, confortant la place de leader de Ligue 1 de l’ASNL.

Or qui squatte les titres? L’OM (Marseille), ou le PSG (Paris). Au lieu du soleil nancéen, on s'inquiète de "l'orage" qui touche Marseille et Paris.

D’un côté, une équipe, Nancy, qui gagne sa première place à la sueur de son front. De l’autre, des équipes stars qui ont une rente médiatique attitrée, une auréole virtuelle, quelle que soit leur médiocrité réelle.

Cette inégalité devant les médias est regrettable, quoique très explicable (enjeu des droits télé, rentes de situation qui font vendre du papier...) mais elle a pu servir l’ASNL. Tandis que les supposées stars subissent une pression médiatique étouffante, l’antistar nancéenne a de l’espace et de l’oxygène.



Deuxième remarque : l’effet Petit Poucet

L’écart de budget entre un club pauvre comme l’ASNL et des multinationales comme l’OL (Lyon), l’OM ou le PSG est à peu près comparable à l’écart qu’il y a entre le budget de la France et celui du Portugal.

Pour donner un exemple : Nancy est le seul club de Ligue 1 à n’avoir recruté personne, oui, personne, durant l’intersaison!

Moralité : réjouissons-nous que l’argent ne suffise pas à dicter les résultats…Le facteur humain peut rester prépondérant, comme le Petit Poucet nancéen l’illustre, pour un temps, face aux ogres du marché footballistique.

 

Troisième remarque : l’effet d’Artagnan


On parle de facteur humain ? Sur ce chapitre, l’excellent esprit d’équipe nancéen déplace les montagnes.

8fe7ff8a7e8ad4ebe39f5ea227b05113.jpgPour avoir la chance de bénéficier d’un éclairage familial sur la famille de l’entraîneur de l’équipe nancéenne, Pablo Corréa (mais je n’en dirai pas plus), je peux confirmer ce que beaucoup soulignent à son sujet: son humilité (ne comptez pas sur lui pour crâner), sa bonne humeur, son sens des valeurs.

Le soir de la victoire nancéenne à la Coupe de la Ligue (2006), à l’heure de l’interview télévisée à chaud, qu’a dit Corréa?

Il a commencé par remercier. Et remercier les invisibles, les discrets, ceux qui travaillent dans l’ombre. Cet état d’esprit se retrouve au niveau de l’équipe, soudée, solidaire, basée non sur des recrutements faramineux de mercenaires, mais sur un centre de formation formidable, comparable à celui de l’Auxerre de Guy Roux, centre dont sont issus des jeunes joueurs comme Michel Platini.

L’ASNL d’aujourd’hui, c’est «un pour tous, tous pour un», et à l’image de d’Artagnan et des mousquetaires, les victoires suivent.

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