Une dévaluation de la fonction universitaire (18/02/2009)

images-1.jpgJe salue ici en ce 18 février 2009 la publication d’une tribune, dans Le Monde, qui reflète au plus près mon propre point de vue sur la tentative actuelle de réforme brutale de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Oui, le décret Pécresse aboutit, en l’état actuel, à «une dépréciation de la fonction universitaire».
Cette tribune claire et juste, sans baratin idéologique superflu, a été publiée par le professeur montpelliérain Antoine Coppolani, un ancien condisciple de l’ENS LSH avec qui j’avais, jadis, préparé l’Agreg d’Histoire (promo 1992)…

 

Bravo et merci Antoine!


Pour la lire, cliquez ici



J’ajouterai seulement, pour compléter rapidement ce point de vue, qu’il est trois choses à ne pas oublier:


-La recherche française va bien, mais manque de moyens ; l’enseignement supérieur va mal, voire très mal (nos Facs sont globalement médiocres), et manque aussi de moyens. Une réforme est donc nécessaire. Mais une BONNE réforme!

 

images.jpgMme Pécresse, n'écoutez pas les vautours (dont certains sont largement responsables du déclin de l'université française): vous êtes loin d'être nulle, et vous valez mieux qu'un bouc émissaire de péchés largement partagés par la Gauche comme par la Droite.

Alors, prenez votre temps d'écouter, de réfléchir, de dialoguer, et rendez-nous autre chose que cette mauvaise copie...

 


-L’évaluation accrue n’est pas nécessairement un mal. Mais pour que ça marche, il faut absolument développer l’évaluation du bas vers le haut (élèves de Fac qui notent leurs enseignants, qui en ont bien besoin, moi y compris).

Le gouvernement actuel fait le contraire: accentuer les logiques de clientèlisme, de mafias d'initiés et d’autoritarisme opaque, sans contrôle par la base. Or seule une autorité qui rend des comptes à sa base, seule une autorité transparente et pondérée par le feed-back de ses troupes est une autorité respectée, et motivante. Sinon, gare à la démobilisation, à la résignation cynique et au 'chacun-pour-soi".

 


images-2.jpg-Pour changer les choses, il faut de la concertation et du pragmatisme. Or, le débat est trop idéologique.

Avec, d’un côté, un gouvernement qui éprouve une méfiance viscérale pour le monde universtaire, un président méprisant (cf. discours du 22 janvier 2009) et, de l’autre, un monde universitaire qui a beaucoup trop facilement tendance à se gargariser de grandes envolées sur «le sarkozysme ceci, le sarkozysme cela», au lieu d’examiner posément ses propres limites.

 

Bref, comme dirait l'autre, "c'est pas gagné"...

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