Enseignements à chaud sur "Protestants en fête" 2009 à Strasbourg (03/11/2009)


Défi Michée en marche.jpgEn prenant l'initiative d'organiser l'événement "PROTESTANTS EN FÊTE" à Strasbourg, l'équipe de la FPF rassemblée autour de Claude Baty courait un triple risque: un déficit de mobilisation, une manifestation redondante et prévisible, et un coup d'épée dans l'eau sans lendemain.

 

À l'heure du bilan, c'est tout l'inverse qui s'est produit. "Protestants en fête" est apparu comme un éclatant succès populaire, une formidable machine à démonter les clichés, et un événement tremplin.


Succès populaire


fpf.gifAvec 15.000 inscrits et des protestants venus de toute la France, le peuple protestant a répondu massivement présent, affichant sa visibilité et sa bonne humeur au coeur de Strasbourg.

Voir 1200 personnes agglutinées dans l'église Saint Thomas le jour de l'inauguration (bousculades), alors que la capacité maximale d'accueil est censée être de 900 places, quel symbole!

 

Quant aux 130 activités proposées, elles ont rencontré, pour l'essentiel, un très large public, qui allait des mélomanes aux amateurs de tournoi de foot Playstation en passant par les biblistes, les animateurs associatifs et les simples curieux.

 

Cet immense succès populaire est à porter d'abord à l'actif de la FPF, mais aussi du protestantisme strasbourgeois qui s'est massivement mobilisé.

 

Durant ces trois jours, on a synthétisé à Strasbourg l'équivalent de l'Assemblée du Désert + le rassemblement de pentecôte 2009 à Bercy + le Grand Kiff + la Fête de l'Huma: la commémoration, le spectacle, la jeunesse, la convivialité festive et réfléchie, tout cela réuni.

 

 

Claude Baty Protestants en fête.jpg

 

Claude Baty prêchant le 1er novembre 2009 au Zénith de Strasbourg devant 9500 personnes (photo S.Fath)

 

 

Machine à démonter les clichés



"Protestants en fête" fera également date pour être parvenu à dépoussiérer l'image du protestantisme français. Nombre de clichés vermoulus ont été battus en brèche.


L'austérité protestante? La créativité musicale, théâtrale, scénographique déployée durant les trois jours l'a démentie largement.


L'élitisme protestant? La proximité affichée par la grande majorité des responsables, l'accent sur l'accueil et l'invitation répétée, le dimanche, à remplir toutes les places du Zénith, y compris en ouvrants les rangs VIP aux fidèles anonymes, ont relativisé ce cliché. La sempiternelle table-ronde sur "protestants et politique" a beau avoir été organisée tout de même, on est sorti des sentiers battus qui réduisent le protestantisme à une franc-maçonnerie dans les arcanes du Pouvoir.


Les divisions protestantes ? Si la diversité des protestants est apparue tout au long des trois jours, elle s'est exprimée harmonieusement, notamment lors du culte final où la plupart des sensibilités théologiques et liturgiques du protestantisme ont trouvé une place, à commencer par les réformés, luthériens et évangéliques.

C'est une image d'harmonie qui a été recherchée, travaillée, négociée, et c'est bien cette image qui a prévalu l'espace de trois jours, même s'il est juste de souligner, comme le rappelle Jean-Paul Willaime, que ce sont davantage les protestants que les protestantismes qui se sont trouvés rassemblées ici.

 

Enfin, le cliché d'un protestantisme comme christianisme du Troisième âge s'est trouvé lui aussi relativisé par la visibilité de la jeunesse, y compris lors du culte de clôture.

On retiendra l'image symbolique forte d'un Claude Baty montant sur l'estrade accompagné d'une petite fille à qui il donne d'abord la parole...

 



Logo Protestants en fête.jpgUn événement tremplin

Au cours des trois jours, nombreuses et nombreux ont été les fidèles présents, croisés, interrogés, à affirmer leur souhait d'embrayer sur d'autres rassemblements populaires du même type.

Après le succès du Grand Kiff à Lyon en cet été 2009, celui du culte commémoratif du 17 mai 2009 à Noyon en l'honneur de Calvin, le protestantisme français dans toutes ses composantes a retrouvé un vrai plaisir à s'afficher.

 

On "sentait venir" cette tendance depuis plusieurs années, notamment à la suite de la présidence FPF de Jean-Arnold de Clermont, qui avait beaucoup oeuvré pour rompre avec une certaine discrétion protestante.

 

"Protestants en fête" marque la confirmation éclatante d'une tendance lourde, celle de la redécouverte des vertus de la visibilité.

 


IMG_5111.JPG"Religion pour espoir"

 

Cette tendance ne s'arrêtera pas là.

"Protestants en fête", Kirchentag à la française, est un événement tremplin qui a marqué, dans les esprits, l'idée que le protestantisme n'est pas seulement une "religion pour mémoire" (cf. Danièle Hervieu-Léger) mais aussi une "religion pour espoir": un christianisme populaire et bigarré qui sait faire la fête parce qu'il a une espérance à partager pour les "pèlerins", les "convertis"... mais aussi les "connectés" et les consommateurs du XXIe siècle.

 

A suivre...

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