Oui, «priorité à l’éducation»…de l’UNEF (17/10/2007)

c019336c499a9bf47280d3981b571c04.jpgQue l’Education Nationale aille mal, ce n’est pas un scoop, et la Gauche comme la Droite partagent une responsabilité.

Que Nicolas Sarkozy n’ait pas effectué tout l’effort budgétaire nécessaire vis-à-vis de l’éducation, c’est une autre évidence (on en reparlera plus tard dans ce blog, y compris sur les questions de la recherche).



Faut-il, pour le dénoncer, tomber dans l’indécence agressive et obscène?

C’est l’option choisie par l’UNEF, syndicat étudiant bien connu, qui placarde depuis plusieurs jours, sur les campus universitaires, l’affiche ci-dessous.

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Deux choses choquent ici.

-D’abord, le slogan, très démago, bien dans le style de l’UNEF (et du PS actuel): on peut ne pas être d’accord (ce qui est mon cas) avec le paquet fiscal octroyé par Nicolas Sarkozy, sans prendre les gens pour des imbéciles finis, et leur faire croire que seuls les «riches» bénéficient des mesures fiscales (c'est beaucoup moins simple que cela).
-Ensuite, et surtout, le portrait de Sarkozy au doigt d’honneur. Tout républicain responsable, à Gauche comme à Droite (1), devrait réagir devant cette atteinte à l’image de la présidence de la République.

 

Que le locataire actuel de l’Elysée ne plaise pas à une partie de la population, que la coupable dégradation des universités suscite la légitime colère des étudiants... tout cela n’annule pas le respect minimal dû à celui qui tient sa légitimité du suffrage universel des Français.

Hélas, ce principe simple semble bien oublié, y compris par Libération, qui croit voir seulement, dans l’interpellation de trois colleurs d’affiche de l’UNEF à La Rochelle, un «crime de lèse Sarkozy»….

Alors qu’il s’agit en vérité d’un crime «lèse République» (il existe un délit d’offense au chef de l’Etat dans la loi sur la liberté de la presse de 1881).


La bassesse consternante d’une telle affiche dégrade un peu plus la qualité du débat démocratique, confirme l’extrême médiocrité intellectuelle et morale atteinte, hélas, par une certaine «gauche» revendicative…. Et va, au bout du compte, renforcer l’autorité de Nicolas Sarkozy: la légitimité la plus fragile, quand elle est attaquée par des procédés aussi vils, ne peut qu’être consolidée.

 


Conclusion : l’UNEF veut une priorité à l’éducation? Oui, elle en a besoin! Eduquer l’UNEF est une priorité!

Afin qu’après avoir ravalé sa morgue et sa vulgarité, elle comprenne comment communiquer dans une société républicaine et démocratique sans se comporter en hybride de néo-fascistes de caniveau... ou néo-staliniens de troisième sous-sol, comme on voudra.

 

bb20a012bbada292c89940a1e277b03e.jpgEn se rappelant (ou en redécouvrant) qu'au contraire du Jean-Paul Sartre des mauvais jours, qui a cru bon écrire que "tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces" (Les mains sales), il faut réaliser encore et encore, avec Albert Camus, qu'"il est des moyens qui ne s'excusent pas" (Lettre à un ami allemand).

C’est au prix de cette réflexion et de ce réajustement de l'éthique critique qu’une vraie contestation des politiques droitières sera possible, à ce prix aussi qu’une vraie Gauche républicaine, respectueuse des citoyens, de la société civile et des institutions, regagnera le cœur des Français.

 

(1) Au gouvernement, Valérie Pécresse a fait état de son dégoût devant cette campagne d'affichage. On attend les réactions des leaders de gauche...?

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