Plus de richesse matérielle, moins de bonheur ? (07/12/2012)

Homo_economicus.jpgDans nos sociétés consuméristes, il est de bon don d'ironiser sur l'expression populaire "L'argent ne fait pas le bonheur". En rajoutant, par exemple, "mais y contribue grandement".

Serait-ce possible, pourtant, que cette maxime se vérifie à grande échelle?Et si, VRAIMENT, l'argent ne faisait pas le bonheur?

C'est en tout cas la thèse d'un excellent économiste français, du nom de Daniel Cohen, qui vient de publier Homo Economicus, prophète (égaré) des temps nouveaux, aux éditions Albin Michel (2012).

Dans cet ouvrage assurément très provocateur, mais aussi très argumenté et fort convainquant, Daniel Cohen nous explique notamment que selon nombre d'études quantitatives, les indicateurs de satisfaction et de bien-être stagnent ou régressent dans nos sociétés, que ce soit dans les entreprises ou dans les couples. Alors même que le niveau économique, le niveau de vie, le pouvoir d'achat ont augmenté.

 

Conséquences religieuses

Daniel Cohen.jpgEn clair, le consumérisme effréné qui marchandise des secteurs croissants de l'expérience humaine (jusqu'aux enfants à naître?) aboutirait non pas à plus de bien-être, mais au contraire à un malaise croissant.

Cette thèse, à examiner de près, a évidemment des conséquences sur les terrains religieux que nous étudions. Dans un scénario ou sécularisation rime avec consommation, on peut en effet se demander si la résultante indirecte d'une telle "machine à déprimer les gens" ne provoque pas, par "retour de flamme", une réaffirmation religieuse, ne serait-ce que pour tenter de compenser les effets délétères de "temps nouveaux" qui font régresser le bien-être au profit du plus-avoir.

| Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : daniel cohen, homo economicus, capitalisme, consumérisme, société de consommation, bonheur, bien-être, prophète |  Facebook | |  Imprimer | |