Venceslas Dabaya et son ‘gros sermon’ (13/08/2008)

ALeqM5jSLPhKZhMa7YsMu5g.jpgChose vue aux JO : le coaching qui a précédé l’entrée en lice de Venceslas Dabaya pour sa tentative de médaille d’or, le 12 août 2008.
En direct à la télé, j’ai pu écouter le ‘gros sermon’ du coach (dixit Eurosport). Instructif.

Venceslas l’athlète

Récapitulons d’abord.

458580-3297488-317-238.jpgA ma droite, Venceslas Dabaya, force de la nature, haltérophile franco-camerounais, 5e aux Jeux en 2004 sous les couleurs du Cameroun (dont il était le porte drapeau).
Humble et bosseur, il veut faire mieux.


Il tente cette fois-ci, à Pékin 2008, la médaille d’or qu’il dispute à Liao Hui.
Mais il y a un hic : pour gagner, il lui faudra soulever 197 kg, poids inouï qu’il n’a jamais soulevé, même dans des conditions optimales d’entraînement.



diug.jpgLe coach et son ‘sermon’

C’est alors qu’intervient, à ma gauche, le coach, entendu en direct à la télévision. C’est lui et lui seul, avec le DTN, qui a imposé à Venceslas, sans le consulter, ce poids hallucinant à soulever.

Interrogé à ce sujet sur Eurosport et dans l’Equipe, Venceslas dira avoir été un «pion» dans les mains du coach.
Et voilà ce coach qui hurle, oui qui hurle, à la face du pauvre Venceslas les paroles suivantes (en substance):

"Ce n'est pas lourd. C'est lourd au départ mais pas après. Accélère ta barre et ce sera léger".
«C’est pas lourd. C’est que dans ta tête que c’est lourd».
«Allez!! On n’a pas fait ce travail pour rien»

Rappelons qu’en soulevant un poids aussi irraisonnable, Venceslas Dabay risque presque sa vie.

Rappelons aussi que même s’il ne soulève pas ce poids, il «n’a pas fait le travail pour rien» puisqu’il sera médaille d’argent!
Cela ne rend que plus absurde, et plus injustifiable, le propos mensonger tenu par le coach.



images.jpgCoaching indigne

Je veux bien que crier sur un athlète soit monnaie courante. OK pour cela.
Je veux bien qu’il faille exagérer les choses, manière de surmotiver le champion. OK encore.

Mais là, on est dans autre chose.

On est dans une sorte de ‘pousse-au-crime’ irresponsable, culpabilisant, un peu déshonorant.
Le coach bleu, avec son «gros sermon» brocardé par Eurosport, est tout simplement allé trop loin, au risque de pousser Venceslas Dabaya à se détruire.

Tout cela, dans l’indifférence tranquille des commentateurs de télévision, incapables d’exercer leur jugement critique devant cette démonstration, en direct, d’abus d’autorité.
Heureusement, Venceslas Dabaya a su, lui, rester digne, et refuser cette surenchère irresponsable et dangereuse dans laquelle voulait le jeter son coach. Il a refusé de soulever la barre, objectivement bien trop lourde pour lui.


Il reste une impression amère, avec cette question: ce type de coaching méprisant et abusif est-il un cas isolé?
On se moque de la Chine qui accable ses athlètes, mais ici, qu’a-t-on fait de la dignité de Dabaya, traité comme un «pion» tout juste bon à risquer de se briser la nuque?

Qu'est-ce que cela veut dire???



La France, une dette vis-à-vis de Dabaya

Les journalistes ont voulu nous faire croire que Venceslas a une dette vis-à-vis de la France, qui l’aurait fait progresser…
Moi je dis que la France a une dette vis-à-vis de Venceslas Dabaya, qui nous a donné une belle médaille en dépit du piètre traitement qu’il a reçu de son «coach bleu». Chapeau Venceslas!

Quant aux petits «sermons» de tyrans franchouillot-paternalistes (alléyakatapalchoix! 197kg c'est léger!), la copie est à revoir…

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