Pour comprendre l’émergence d’une nouvelle contre-culture de droite (25/02/2009)

660456903.jpgLe programme GSRL Religions et religiosités minoritaires en ultramodernité a repris ses réunions, dans cette année de transition 2008-2009 (Un plan quadriennal terminé, un nouveau plan quadriennal pas engagé avant septembre 2009).

 

Le 23 février 2009, nous avons eu droit, au GSRL, à une réunion particulièrement stimulante autour des travaux de Stéphane François.


Voici le titre de son intervention :

« Esotérisme, ultramodernité et politique, réflexions sur des subcultures contemporaines (néopaganisme, droite radicale, scène musicale indépendante) »



Il peut paraître curieux, pour ne pas dire bizzaroïde, de se pencher sur des nébuleuses aussi mal définies, obscures et minoritaires que les néo-païens.

 

images.jpegLes milieux universitaires français éprouvent une réelle difficulté à prendre au sérieux l’étude de ces groupes, au nom d’une définition étroite de la culture. Le mélange des genres, des registres, des influences, déroute des universtaires habitués à des champs d’étude très précisément délimités De manière symétrique, ces milieux néopaëins véhiculent aussi un fort rejet du discours universitaire.


Tout ceci aboutit à un manque criant d’études spécialisées, en langue française, sur ces milieux. Pour le moment, l’université française affiche un fort retard, dans la compréhension de ces univers, sur des pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis (musicologue Godwin).



L’émergence d’une nouvelle contre-culture de droite

Ce retard français est regrettable, car ces milieux sont aujourd’hui en expansion.

Ils s’affirment de plus en plus au sein des nouvelles cultures jeunes, constituant même un élément clef des recompositions identitaires à l’oeuvre au sein des cultures jeunes du début du XXIe siècle.


L’enjeu intellectuel, mais aussi politique, est donc tout sauf anecdotique: au travers de l’étude des nébuleuses néopaïennes, on obtient en effet une clef d’entrée fondamentale dans la compréhension de l’émergence actuelle, chez les jeunes, d’une nouvelle contre-culture de droite.

 

Contre-cultures fluides et variées


41LCQmkLnrL._SL500_AA240_.jpgHistorien des idées et politologue, excellent spécialiste de ces milieux, post-doctorant rattaché au GSRL, Stéphane François a développé son exposé en le structurant en trois thèmes.


Il a commencé par évoquer les idées de ces droites radicales, en insistant sur la diversité des méthodes de diffusion des idées.

Il s’agit non seulement de sous-cultures minoritaires, mais aussi de contre-cultures, porteuses d’une logique de confrontation culturelle. Il a ensuite expliqué ce que pouvait représenter le néo-paganisme pour la Nouvelle Droite. Il s’est enfin interrogé sur le rôle de ces références politiques subculturelles et religieuses dans les milieux politiques étudiés.

 

Trait d'union : l'antichristianisme

 

Au final, c’est une nébuleuse complexe qui se dessine, partagée entre néopaganisme nordiciste, ethnocentrisme européen, différencialisme (discours mixophobe), défense des cultures natives européennes (avec l’idée que le christianisme a détruit les cultures européennes : régionalisme etc....).

 

 

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Un symbolisme qui mêle références religieuses et politiques extrêmes
(photographie fournie par Stéphane François)

 

Enfin, à noter que l’antichristianisme représente une constante de ces sensibilités, aujourd’hui attractives pour bien des jeunes en mal de repères.

Mais on ne saurait oublier que ces cultures sont fluides, empruntant aux logiques pèlerines de l’ultramodernité: on passe volontiers d’une subculture à l’autre, au sein d’un «cultic milieu» qui mérite des études approfondies.

 

Auteur de plusieurs ouvrages et d'un dossier remarqué dans la revue Sciences Humaines, souhaitons à Stéphane François de continuer à enrichir la dynamique de recherche ainsi ouverte avec talent.

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