"Une France dans le déni" (The Economist) (12/04/2012)

article_TheEconomist2.jpgIl fut un temps où, en France, certains opposaient volontiers "le sens des réalités" des politiques, en prise avec le concret, face aux "rêveries" et "illusions" religieuses.

Le trend s'inverserait-il?

Force est de constater en tout cas, hors quelques exceptions, l'extrême médiocrité du débat politique franco-français à l'occasion des élections présidentielles 2012. Sacrifiant les réalités (notamment européennes et macro-économiques) à la politique politicienne, certains candidats nourrissent l'impression d'une "France en déni", comme l'a titré, la semaine dernière (30 mars 2012), l'hebdomadaire The Economist.

Ce périodique britannique réputé pour son sérieux est d'un pragmatisme pédagogique bon teint, peu suspect de dogmatisme (bien que d'aucuns le qualifient de "pravda néolibérale", ce qui est aussi juste que de qualifier Le Monde de journal d'extrême gauche).

Consacré en priorité aux questions économiques, il propose en général des analyses pondérées et documentées. Cette semaine, il n'a pas de mots assez durs pour fustiger la médiocrité politique française actuelle.

The Economist dénonce ni plus ni moins "l'élection la plus frivole du monde occidental", sur fond d'un pastiche du Déjeuner sur l'herbe de Manet.

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"Il n'est pas inhabituel que des responsables politiques ignorent des vérités dérangeantes pendant les campagnes électorales mais il est inhabituel, ces derniers temps en Europe, qu'ils les ignorent aussi totalement que le font les hommes politiques français", souligne le journal.

"Et avec M. Hollande, qui, après tout, est encore le vainqueur le plus probable, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques", poursuit l'analyse.

Inutile de préciser que nos amis britanniques ont tout faux, et que la Fran-an-ance i-dé-ale, y'a ksa d'vrai, ma bonne dame! Circulez, y'a rien à voir!

Et heureusement, car si, d'aventure, The Economist ne s'était pas totalement trompé, avec un tel "tableau", ce n'est pas pour demain que la politique française irait se recrédibiliser (notamment auprès des jeunes, tentés par la démagogie extrémiste de Marine Le Pen), ou se réenchanter (n'en déplaise aux rêveurs, qui feraient bien de s'acheter de l'aspirine).

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(Infographie Le Monde, 2012)

Cette crise du politique, qui nourrit une crise économique et sociale qui ira croissant, a pour corrolaire une montée de la pratique religieuse (très nette chez les jeunes protestants et les jeunes musulmans), "valeur refuge" (à tort ou à raison) face aux promesses non tenues des politiques.

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