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"Une France dans le déni" (The Economist)

article_TheEconomist2.jpgIl fut un temps où, en France, certains opposaient volontiers "le sens des réalités" des politiques, en prise avec le concret, face aux "rêveries" et "illusions" religieuses.

Le trend s'inverserait-il?

Force est de constater en tout cas, hors quelques exceptions, l'extrême médiocrité du débat politique franco-français à l'occasion des élections présidentielles 2012. Sacrifiant les réalités (notamment européennes et macro-économiques) à la politique politicienne, certains candidats nourrissent l'impression d'une "France en déni", comme l'a titré, la semaine dernière (30 mars 2012), l'hebdomadaire The Economist.

Ce périodique britannique réputé pour son sérieux est d'un pragmatisme pédagogique bon teint, peu suspect de dogmatisme (bien que d'aucuns le qualifient de "pravda néolibérale", ce qui est aussi juste que de qualifier Le Monde de journal d'extrême gauche).

Consacré en priorité aux questions économiques, il propose en général des analyses pondérées et documentées. Cette semaine, il n'a pas de mots assez durs pour fustiger la médiocrité politique française actuelle.

The Economist dénonce ni plus ni moins "l'élection la plus frivole du monde occidental", sur fond d'un pastiche du Déjeuner sur l'herbe de Manet.

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"Il n'est pas inhabituel que des responsables politiques ignorent des vérités dérangeantes pendant les campagnes électorales mais il est inhabituel, ces derniers temps en Europe, qu'ils les ignorent aussi totalement que le font les hommes politiques français", souligne le journal.

"Et avec M. Hollande, qui, après tout, est encore le vainqueur le plus probable, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques", poursuit l'analyse.

Inutile de préciser que nos amis britanniques ont tout faux, et que la Fran-an-ance i-dé-ale, y'a ksa d'vrai, ma bonne dame! Circulez, y'a rien à voir!

Et heureusement, car si, d'aventure, The Economist ne s'était pas totalement trompé, avec un tel "tableau", ce n'est pas pour demain que la politique française irait se recrédibiliser (notamment auprès des jeunes, tentés par la démagogie extrémiste de Marine Le Pen), ou se réenchanter (n'en déplaise aux rêveurs, qui feraient bien de s'acheter de l'aspirine).

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(Infographie Le Monde, 2012)

Cette crise du politique, qui nourrit une crise économique et sociale qui ira croissant, a pour corrolaire une montée de la pratique religieuse (très nette chez les jeunes protestants et les jeunes musulmans), "valeur refuge" (à tort ou à raison) face aux promesses non tenues des politiques.

Commentaires

  • Bonjour,

    vous citez un sondage publié par Le Monde et concernant "les intentions de vote des 18-24 ans pour 2012".
    Il est possible de trouver plus de détail sur ce sondage dans un article récent d'"Arrêt sur image" et intitulé "Le Monde, sensationnaliste sur Le Pen" : http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=13630

    Le site de décryptage de médias souligne que "c'est assez rare pour être relevé", puisque "la commission des sondages a adressé un reproche" au journal Le Monde(et qu'elle a fait publier par le fautif) "pour sa Une publiée le 9 avril, qui annonçait : Marine Le Pen arrive en tête parmi les jeunes de 18-24 ans".
    Une lecture plus détaillée de l'article correspondant révèle que "ce titre paraissait un peu forcé, puisque Le Pen était choisie par 26% des jeunes interrogés, contre 25% pour Hollande. Plus prudent en pages intérieures, le quotidien avait mis son titre au conditionnel, indiquant que la candidate FN pourrait arriver en tête chez les jeunes", analyse Arrêt sur image, qui ajoute :

    "La commission des sondages ajoute un élément un poil plus gênant pour Le Monde, qui en fait pudiquement état, sous l'intitulé "correspondance" qu'il réserve aux droits de réponse. On apprend dans ce texte que "le sous-échantillon des "jeunes 18-24 ans" comportait moins de 200 personnes", et que "cette indication faisait défaut". Problème : "Eu égard, notamment, à la faiblesse de cet effectif et aux marges d'incertitude qui affectent par voie de conséquence les résultats obtenus, la commission des sondages rappelle qu'ils doivent être interprétés avec une grande prudence. La présentation qu'en a faite Le Monde n'a pas respecté cette règle de prudence. Traduction en français de base : la Une du Monde était sensationnaliste".

    Après un sondage(sur un seul échantillon d'environ 400 personnes interrogées) sur "le vote à droite des protestants" publié dans "Réforme", un sous-échantillon de moins de 200 personnes sur le vote LePen des jeunes...combien d'autres sondages du même tonneau ?

    Enfin, pourquoi relayer la menace brandie par les libéraux des conséquences qu'un vote Hollande ferait soit-disant peser sur la pauvre France(déjà bien mise à mal par un Sarkozy qui l'a prise pour une entreprise), quand on se souvient qu'en 1981, l'on disait déjà qu'une victoire de Mitterrand serait une porte ouverte aux chars soviétiques, défilant sur les champs Élysées ?
    Mais pourquoi ne pas commencer par juger le bilan du sortant, sur lequel il y aurait tant à dire, avant de fantasmer sur ce qu'Hollande (pas encore élu)n'a pas encore fait ?

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