Œcuménisme baptiste sans précédent aux Etats-Unis (02/02/2008)

639a0428481d54fa2f327850a89c930c.jpgDans l’avant-propos d’un livre publié en 2002, j’écrivais ceci au sujet du baptisme américain:

«Au sein du baptisme américain, aux contours extrêmement variés, s’exprime tout un kaléidoscope d’orientations, où se côtoient apôtres de la rechristianisation de l’Amérique (Billy Graham) et (ex) théoriciens de la sécularisation (Harvey Cox), militants des minorités opprimées (le pasteur baptiste Jesse Jackson, à l’extrême Gauche du parti démocrate) et avocats de l’ultra-droite conservatrice (Pat Robertson), chanteuses «pop» au nombril dénudé (Britney Spears) et chantres de la morale conservatrice (Jerry Falwell)». (Fath, 2002, p.11).

La pasteure baptiste (d'une megachurch), Julie Pennington-Russell (ci-contre), qui a prêché le 31 janvier 2008 devant 15.000 délégués à Atlanta sur le thème du "respect de la diversité", ne m'aurait pas démenti.

8ba7abc710d8228b2df0c7c62e508153.jpgAutour d’un fond commun (démocratie de l’assemblée locale, baptême du converti, héritage chrétien protestant), la réalité baptiste reste toujours aussi variée aujourd’hui, aux Etats-Unis comme en France (cf. album photo de janvier 2008).

Variée au point d'une impression d'éclatement, d'émiettement, digne des divisions de la Gaule vues par Rome et César.


Sauf que!

Pour la première fois depuis un siècle et demi, la très grande majorité des tendances baptistes représentées aux Etats-Unis se sont retrouvées, par le biais de délégués officiels ou d’observateurs officieux (dans ce dernier cas: des individualités de la Convention Baptiste du Sud), pour un rassemblement inter-baptiste d’ampleur exceptionnelle.

15.000 délégués étaient présents pour l’événement à Atlanta du 30 janvier au 1er février 2008. Afro-américains, asiatiques, WASPs, orateurs et oratrices (nombreuses), conservateurs et progressistes... ont multiplié les interventions, en présence de délégués étrangers, dont quelques baptistes français.

b2b0df8c8f11ee5b4f216d5f44ca8138.jpgJimmy Carter et Bill Clinton, excusez du peu, ont été les moteurs de cette énorme manifestation inter-baptiste. Ils en furent aussi les orateurs principaux (avec Al Gore), mais bien d’autres figures baptistes, comme le romancier à succès John Grisham, se sont exprimées autour de l’importance d’une nouvelle «Alliance Baptiste» (New Baptist Covenant).

 

Centripète ou centrifuge? 

Qu’est-ce qui en sortira? Il est prématuré de le dire.

Mais force est de constater en tout cas la popularité du mouvement, qui suggère qu’après une mode centrifuge (tendance à l’éclatement, avec le cavalier seul de la Convention Baptiste du Sud, qui décida de quitter l’Alliance Baptiste Mondiale en juin 2004), on revient à une mode centripète (tendance à rassembler).


Signe des temps? Originellement très hostile à l’initiative, la très conservatrice Convention Baptiste du Sud a finalement adouci son approche, Franck Page répondant avec ouverture aux propos de Jimmy Carter.

Un dossier à suivre, en gardant à l’esprit que les baptistes représentent, aux Etats-Unis, la principale force motrice du protestantisme.

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