Salima Boulazhar: que vaut la promesse d'un préfet? (21/02/2010)

SALIMA dans Libé 18.2.10.jpgIl y a 18 jours, le préfet du Puy de Dôme, Patrick Stéfanini, cité par le journal La Montagne, a déclaré que Salima Boulazhar, jumelle marocaine expulsée du territoire français dans des conditions particulièrement indignes, devrait pouvoir obtenir un titre de séjour "d'ici une quinzaine de jours".

 

Voici donc le temps d'une (dernière) "piqure de rappel"?

L'eau a coulé sous les pont depuis la médiatisation originelle de cette pénible affaire où deux jumelles en contrat d'apprentissage, implantées à Clermont-Ferrand, se sont trouvées séparées et ciblées comme des criminelles (l'une se cachant, l'autre se trouvant expulsée après 13 jours de captivité en centre de rétention).

 

Nombre de citoyens, dont votre serviteur, se sont renseignés auprès de la CIMADE, de RESF, voire auprès de Salima et Selma directement.

Cette mobilisation a déjà porté ses premiers fruits, avec la promesse d'un retour prochain de Salima.

 

 

"Bientôt" un visa long séjour?

 

En contact avec Salima via un site d'échange de nouvelles instantanées, je lui ai demandé, le 19 février, si les démarches progressaient: elle m'a répondu que c'était pour "bientôt". Le moral de Selma, restée cachée en France, semble en revanche au plus bas.

 

 

La vie brisée des expulsés.jpgAutre indicateur que l'affaire Boulazhar ne retombera pas dans les oubliettes, cet abondant dossier de Libération, jeudi 18 février 2010 (avec comme rédacteur en chef, Jacques Higelin, ci-contre).

On aimerait que d'autres journaux, d'une autre sensibilité politique (je pense au Figaro, par exemple) s'emparent également de cette affaire, tant il est important que sur des dossiers dont le caractère humanitaire est si flagrant, on évite de politiser les choses... Mais chose curieuse, le Figaro ne dit rien. Pour l'instant?

 

Avec cette attention soutenue portée dans certains grands médias, les choses semblent en bonne voie pour le visa long séjour.... Mais "bientôt" peut vouloir dire 5 jours.... ou 30 jours!

En attendant, Salima et Selma ne peuvent plus étudier, ni construire de projets dans ce pays de France qui les avait adoptées, ni cheminer ensemble comme ces jumelles en ont eu, depuis toujours, l'habitude.

 

 

images.jpegSoutenons la parole du préfet

 

Alors, histoire de rappeler au préfet Patrick Stefanini qu'il a évoqué "une quinzaine de jours".... il y a 18 jours déjà, il n'est pas inutile de souligner l'importance, en ces temps, dit-on, d'insécurité et de chienlit, d'une parole républicaine ferme et respectée. Une parole tenue!

 

Homme de convictions, Patrick Stefanini ne me démentira pas pour affirmer que le laxisme des promesses démagogiques, ça suffit! Il convient de soutenir nos édiles lorsqu'ils engagent leur parole, afin que notre République retrouve son aura. Evidemment, il n'incombe pas aux services du préfet Stefanini de délivrer le visa long séjour attendu.... Mais un coup de fil bien senti de la part du préfet auprès des services consulaires concernés peut faire toute la différence!

 

Alors, appuyons-le pour que la "quinzaine de jours" ne se transforme pas en conte des mille-et-une nuits qui endort les citoyens... Appuyons nos autorités pour que l'administration fasse efficacement son travail, au service des valeurs républicaines qui font notre identité.

 

L'adresse courriel du cabinet du préfet Stefanini n'a pas changé: patrick.stefanini@puy-de-dome.pref.gouv.fr

Ajoutons une adresse qui permet d'atteindre les services consulaires au Maroc: Sdce.NANTESMB@diplomatie.gouv.fr

(si quelqu'un peut proposer une adresse plus directe pour les services consulaires marocains, merci de la poster en commentaire ci-dessous)

 

(NB: que l'on se rassure, je n'ai pas l'intention de transformer ce blog en plate-forme publique de mes militances privées. Si j'ai pris position ICI sur cette affaire, en la suivant jusqu'au bout, c'est en raison de son caractère particulièrement choquant, et compte-tenu du fait que je me suis toujours réservé le droit d'évoquer, dans ce blog, des enjeux "citoyens" non directement rattachés à ma pratique de chercheur. Je l'ai fait aussi, en toute conscience, car la médiatisation -même via un modeste blog- peut contribuer, dans certains cas, à résoudre une situation particulièrement mal engagée. Mais il ne saurait être question que je "charge votre barque", chers internautes, avec tous mes engagements de citoyen, qui ont d'autres espaces pour s'exprimer. Souvenons-nous simplement que dans notre pays de France en 2010, il existe des milliers de cas parfois presqu'aussi dramatiques que celui des soeurs Boulazhar: à chacune et chacun de prendre ses responsabilités s'il le souhaite: le chantier est vaste.)

 

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