"La France raciste est de retour" (Harry Roselmack) (06/11/2013)

Harry Roselmack.jpgChapeau à Harry Roselmack pour la salubre clarté pédagogique de son "coup de gueule", dans le quotidien Le Monde. Dans un billet intitulé "La France raciste est de retour" (lien), il explique dans quelle mesure la stigmatisation raciste est la cause, non la réponse, à la crispation communautariste.

Nourri d'idéal républicain, le journaliste explique qu'il ne se voit pas d'abord comme Noir. Mais il est renvoyé à cette représentation lorsqu'une élue du FN (exclue depuis) se vautre dans la stigmatisation raciste à l'encontre de Christiane Taubira.

 Tout l'enjeu, alors, est de savoir ce que l'on fait dans cette situation de souffrance et d'infériorisation par stéréotype.

 (1) L'identité blessée peut choisir de se positionner d'abord en minorité stigmatisée, au risque d'une  "condition noire" (cf. le livre de Pape Ndiaye) qui peut surfer sur la stigmatisation pour essentialiser (ou cimenter) une réalité pourtant diverse et plurielle.  

On s'affiche comme "noir d'abord", tout cela parce que des stéréotypes circulent et blessent. Diverses postures déploratives et militantes, y compris abritées parfois par les sciences sociales (influence de certaines cultural studies et études postcoloniales), choisissent cette option.

 (2) L'autre alternative est d'éviter le piège de l'assignation identitaire et de remettre en chantier, sur le terrain, le projet républicain universaliste, par définition toujours inachevé, mais non moins vivant.

Le début du texte de Harry Roselmack semble clairement plaider, avant tout, pour cette seconde option, non seulement conciliable avec la République, mais aussi en phase avec la réalité d'un monde aujourd'hui marqué par les "identités multiples", où l'on refuse de se laisser enfermer dans l'étiquette que nous collent les stigmates.

| Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : communauté, communautarisme, communautés, racisme, identité nationale, france, république, interculturalité, harry roselmack, le monde, pape ndiaye |  Facebook | |  Imprimer | |