L'effroyable tuerie d'Orlando hier (50 morts dans un Night Club LGBTQ+) impose, plus que jamais, un devoir de clarté. Directe et pédagogique. Parce qu'elles analysent, décortiquent et font comprendre, les sciences humaines disposent d'atouts immenses pour cela. Encore faut-il qu'elles parviennent à sortir de leur tour d'ivoire, afin de faire barrage aussi bien à ceux qui "noient le poisson" (confusion) qu'à ceux qui "jettent de l'huile sur le feu" (surenchère).
Aujourd'hui, l'impératif, pour les sociétés pluralistes qui défendent les valeurs de liberté et de responsabilité, est celui-ci: refuser à la fois l'angélisme (il faut nommer, et combattre les liberticides) et le piège mortel de la réponse par l'exclusion, qui fait le jeu des ennemis de la liberté. Se battre pour les libertés et les droits de tous ne devrait pas être négociable, ou à géométrie variable.
Longtemps, l'angélisme s'est avéré une menace aussi grande que la surenchère. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Beaucoup sont sortis de l'angélisme, et ont rejoint les rangs de la surenchère... Attention danger.
Quand Trump veut interdire aux musulmans l'accès au sol américain, et que Sarkozy exalte en France les "moeurs chrétiennes" (sic), ils entrent tous deux dans un piège, font exactement ce que Daech veut qu'ils fassent. Ils font des distinctions selon les citoyens en fonction de leur passé ou de leur religion (d'autres le font sur l'orientation sexuelle), encouragent la catégorisation et la relégation des minoritaires. Ils nourrissent, sans même s'en rendre compte (?), le jeu des ennemis de la liberté, entrent dans le "piège Daech" (Luizard) et alimentent des ferments de guerre civile.
No Pasaran.