Rattaché au laboratoire GSRL dans le cadre duquel il effectue une thèse de doctorat EPHE, Hicham Benaïssa est un jeune intellectuel brillant et pertinent, qui apporte de l'air frais dans les débats, souvent viciés voire nauséabonds, qui tournent aujourd'hui autour de l'islam et de la laïcité en France. Il se spécialise sur les entrepreneurs musulmans en France, nous apprenant au passage qu'au contraire des clichés, les musulmans sont plutôt surreprésentés dans le monde de l'entreprise en France. Il a donné un interview qui vaut le détour au quotidien Le Monde.
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"Communauté musulmane": halte aux raccourcis (Hicham Benaïssa)
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A lire: Minorité et communauté en religion
Quasiment chaque jour, l'actualité fait état d'une crise liée aux appartenances ou aux revendications religieuses, notamment minoritaires. On évoque alors les demandes et habitudes de différentes communautés ou minorités, mais ces deux notions sont loin d'être univoques : leur signification a varié au fil du temps, et les changements rapides de notre société les rendent encore plus difficiles à cerner.
Grâce à l'ouvrage Minorité et communauté en religion (Presses Universitaires de Strasbourg, 2016), dirigé par Lionel Obadia et Anne-Laude Zwilling, on dispose d'un bel outil pour y voir plus clair sur ces enjeux au coeur du débat social.
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La laïcité en actes, une tribune de Rita Hermon-Belot
Dans les semaines qui ont suivi les attentats terroristes des 7-9 janvier 2015 en France, on a entendu beaucoup de réactions à chaud. Bien des approximations. On lira d'autant plus attentivement l'excellente clarification apportée par Rita Hermon-Belot (ci-contre), historienne et directrice d'études à l'EHESS, sur "la laïcité en actes".
En accès libre sur le site des ASSR, cette tribune rappelle que la laïcité ne se résume pas à un "vivre-ensemble" sympathique. Elle est aussi définition du politique, ciment de la communauté nationale, telle que l'immense manifestation du 11 janvier 2015 l'a illustré.
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Le pasteur comme serviteur: extrait d'enseignement de G.Bilezikian
Né à Paris le 26 juin 1927, Gilbert Bilezikian est sans doute le théologien français vivant qui a exercé la plus grande influence dans le champ protestant américain des 40 dernières années.
Cet impact, notamment évoqué par Sophie-Hélène Trigeaud dans La nouvelle France protestante (2011), s'est opéré via une oeuvre théologique éditée en anglais, un enseignement d'exception durant un quart de siècle au Wheaton College, et une relation privilégiée avec Bill Hybels, qui a conduit à l'émergence d'une des plus grandes megachurches américaines, la Willow Creek Community Church, dans les faubourgs Ouest de Chicago (Illinois).
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"La France raciste est de retour" (Harry Roselmack)
Chapeau à Harry Roselmack pour la salubre clarté pédagogique de son "coup de gueule", dans le quotidien Le Monde. Dans un billet intitulé "La France raciste est de retour" (lien), il explique dans quelle mesure la stigmatisation raciste est la cause, non la réponse, à la crispation communautariste.
Nourri d'idéal républicain, le journaliste explique qu'il ne se voit pas d'abord comme Noir. Mais il est renvoyé à cette représentation lorsqu'une élue du FN (exclue depuis) se vautre dans la stigmatisation raciste à l'encontre de Christiane Taubira.
Tout l'enjeu, alors, est de savoir ce que l'on fait dans cette situation de souffrance et d'infériorisation par stéréotype.
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Centre Missionnaire de Carhaix: en attendant plus ample information
Cette note constitue la 3e, et la dernière (avant longtemps) consacrée dans ce blog au Centre Missionnaire Evangélique de Bretagne (CMEB), dit aussi Centre Missionnaire de Carhaix.
Suite à une rencontre constructive avec Franck Keller et Samuel Charles, du CMEB, qui s'est déroulée lundi 21 novembre 2011 au Centre Evangélique (CEIA) de Lognes (où le Centre Missionnaire ne tient pas de stand), voici quatre dernières remarques complémentaires, pour clore l'aperçu donné ici des débats qui agitent ce centre et son environnement.
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Le Centre Missionnaire de Carhaix, les défis de "l'osmose fraternelle"
A l'inverse du catholicisme ou de l'orthodoxie, le protestantisme n'est pas très habitué à la mise en oeuvre de communautés de type monastique. Martin Luther, et avec lui beaucoup de réformateurs, se méfiaient beaucoup de ce qui leur apparaissait comme une fuga mundi (fuite du monde), insistant plutôt sur l'engagement au coeur de la société, au côté du prochain.
Luther écrivait aussi (dans le De votis monasticis) que "le voeu monastique est dangereux dans fait même que c'est une chose qui ne peut se réclamer d'aucune autorité ni d'aucun exemple dans l'Ecriture. L'Eglise primitive et le Nouveau Testament ignorent totalement l'usage de faire quelque voeu que ce soit".