Prohibition discriminatoire du 'Burkini': une République apeurée (10/08/2016)

république,laïcité,france,discriminations,islamophobie,démagogie,burkini,femmes et religion,islam,islamisme,islam et laïcité,arabie saoudite,wahhabisme,halalEn France, il y a quelques années, Mickael Jackson a pu louer, pour lui tout seul, Eurodisney. Un prince saoudien a fait de même plus récemment, pour 15 millions d'Euros (lien).

L'an dernier, le préfet (donc l'Etat) a fait murer l'accès d'une plage publique des Alpes Maritimes pour satisfaire au bon plaisir du roi saoudien en vacances sur la côte d'Azur (lien). Pas question que la République permette qu'il croise une femme en bikini! Royalement gâtée par les gourmands acheteurs d'armes de la monarchie wahhabite, la République, dans ce cas, a le doigt sur la couture du pantalon. 

Mais en France, quand une association privée veut donner la possibilité à des femmes très préoccupées par leur pudeur, habituellement confinées chez-elles, de profiter d'un espace aquatique privé en leur permettant de porter la tenue que leurs règles religieuses leur permettent ('burkini'), c'est la curée médiatique. Jusqu'à l'annulation de la journée prévue (lien).

C'est le même type de débat surréaliste que pour le Quick hallal: on mélange tout, on confond espace public et espace privé, et on piétine les principes républicains en obligeant des partenaires privés à renoncer à un événement qui permettait à des femmes ultra-religieuses de faire (parfois pour la première fois), du sport aquatique, selon un deal privé qui ne dérangeait absolument personne.

Il y a de quoi être écoeuré par le travail de charognard de certains médias, et plus globalement ces dérives liberticides et cette démagogie misérable (au nom du fallacieux "ordre public" soi-disant menacé) qui rabaisse toujours plus le niveau du débat. Sans parler d'une islamophobie de bas étage! Des sentiments petits, habillés d'arguments alors qu'ils viennent des tripes (nouées par la trouille des héritiers). Des postures qui prétendent défendre la République en en reniant les principes et en créant une société de lâches et de droits différenciés, envoyant au monde un signal désastreux.

En France, des nudistes peuvent louer une plage privée, des échangistes peuvent louer un restaurant, le Front National peut jouir d'une brasserie ou d'un village vacances, mais des femmes en 'burkini' n'auront pas droit à un espace aquatique privé, négocié entre partenaires privés.

La question n'est évidemment pas de savoir si l'on est pour, ou contre, l'échangisme, le Front National, le nudisme ou le 'burkini'. Chacun, en démocratie, peut avoir son opinion. La question est encore moins de confondre espace public (où s'invite le principe de laïcité) et espace privé. La question est de savoir combien de temps encore la société française tiendra le coup en discriminant, dans la sphère privée, voire même dans l'espace public, celles et ceux qui ne ressemblent pas à Elisabeth Badinter, Manuel Valls, Marine Le Pen ou Gilles Verdez.

Beaucoup de bons esprits se taisent. Pas prudent, de l'ouvrir! Etat d'urgeeeeence!

Je l'ouvre. Et j'assure toutes ces femmes obligées de rester chez-elles à cause de la lâcheté (quasi) générale de ma sympathie laïque et chrétienne. Qu'elles sachent qu'il y a encore des gens, en France, profondément laïques, qui ne pensent pas comme elles et ne partagent pas leur religion, mais qui les respectent et leur souhaitent de s'épanouir, sans les confiner chez-elles et sans les discriminer.

Cela peut s'appeler l'amour du prochain. Ou la laïcité bien comprise.

Et last but not least, j'ajoute aussi, de tout coeur, LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE.

Des principes à réinvestir d'urgence, avant qu'il ne soit trop tard.

 

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