La tolérance est pour tous, ou elle n'est pas. Il semble que l'intolérance ne connaisse pas non plus les frontières confessionnelles. La France, peu réputée pour sa longue tradition de tolérance à l'égard des minoritaires, en donne illustration ces dernières années.
Sur le terrain religieux, l'antisémitisme a connu, particulièrement depuis 2008, une certaine recrudescence, qui reste préoccupante. Un nombre croissant d'indicateurs laisse à penser qu'il en est aujourd'hui de même pour l'islamophobie.
Tout en ne m'inscrivant pas, loin s'en faut, dans toutes les conclusions de Vincent Geisser, chercheur au CNRS spécialisé sur l'islam de France, je rejoins ce collègue pour souligner que l'islamophobie est un objet d'étude légitime et observable.
Je ne définirai pas, quant à moi, l'islamophobie comme un racisme (ce qui est absurde: l'islam est une religion, pas un ciment ethnique).
Elle n'est évidemment pas assimilable non plus à la critique argumentée contre l'islam, qui fait partie du débat démocratique et n'a rien d'une "phobie", n'en déplaise aux entrepreneurs communautaristes de tout poil qui cachetonnent sur des abus d'interprétation.
Hypothèse d'une islamophobie croissante
Mais si on définit l'islamophobie comme une aversion prononcée à l'encontre de toute expression identitaire musulmane, il me se semble que les récents débats donnent du grain à moudre à la thèse d'une islamophobie grandissante en France. D'autant plus que les profanations de sites musulmans (cimetières, mosquées, comme à Saint-Etienne, à Obernai, à Sorgues, ces deux dernières semaines) tendent à se multiplier: six mosquées profanées depuis début 2010 en France, cela fait presqu'une par semaine!
La vague islamophobe reste certes limitée, mais elle est réelle, ce qui devrait inquiéter tous les républicains, partant du principe que tout citoyen, quelles que soient ses convictions (notamment musulmanes), a droit au respect.
Les éléments pour documenter cette hypothèse d'une islamophobie croissante ne manquent pas.
-Il y a eu l'effet de retour de la discrimination suisse anti-minarets, qui a libéré, en France, une intolérance décomplexée à l'égard de la différence architecturale musulmane
-Il y a eu le débat sur la "burqa", qui a passionné l'opinion, et les politiques, avant de finir sur les bureaux du Conseil d'Etat (on attend la suite)
-Certains dérapages du débat sur "l'identité nationale" ouvert l'an dernier par Eric Besson ont, par ailleurs, nourri les amalgames et les peurs (cf. ce maire UMP de Gussainville qui annonce: "on va se faire bouffer")
Et voilà, ces dernières semaines, deux nouvelles affaires autour de l'islam de France: le cas Ilham Moussaïd, et le cas du Quick de Roubaix. Regardons de plus près ces deux affaires.
Ilham Moussaïd est une candidate locale du parti NPA, pour les élections régionales 2010. Mais voilà, tout en se revendiquant du féminisme et de la gauche, elle a choisi de porter le foulard sur la tête. Elle est adulte, aucune loi ne lui interdit de le faire.... Mais la médiatisation de ce foulard n'en a pas moins déclenché une véritable tempête politique et médiatique.
On comprend qu'il puisse légitimement y avoir débat sur ce foulard, qui ne se résume pas à un bout de tissu. Mais on ne peut qu'être frappé par la disproportion singulière entre la petitesse de l'épisode (une candidate locale non-éligible qui choisit de couvrir ses cheveux, sans pour autant faire de prosélytisme) et l'énormité des réactions.
Avec sans aucun doute un pompon d'honneur à Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Île de France, qui déclara notamment, le 6 février 2010: "Je ne sais même pas où Olivier Besancenot a été chercher ça" (on admirera le "ça", qui, dans le contexte du propos, semble désigner Ilham).
Notre récent condamné en justice (pour prise illégale d'intérêt), candidat à sa propre succession, qualifie la validation de la candidature locale d'Ilham Moussaïd de fait "tellement aberrant", regrettant que ce ne soit pas une "plaisanterie" (sic).
Or, le même Jean-Paul Huchon avait adressé des voeux publics aux musulmans d'île de France, en novembre 2006, avec ces mots: "je souhaite qu'Allah accepte votre jeûne et vous comble (...)".
Je pose la question : qui est le plus laïque: Ilham Moussaïd, jeune-femme avignonaise qui porte un fichu sur la tête, mais qui garde ses convictions religieuses dans la sphère privée, ou son "vertueux" procureur Jean-Paul Huchon, qui invoque publiquement Allah à des fins soupçonnées d'électoralisme?
En d'autres termes, le test laïque passe-t-il d'abord par ce qu'on a sur la tête, ou par ce qu'on a dans la tête?
Affaire du Quick de Roubaix: vers une loi charcuterie?
Quant à l'affaire du Quick de Roubaix, enseigne de restauration qui choisit de supprimer le porc et de recourir à de la viande hallal, on atteint des sommets.
Sous prétexte que les roubaisiens se verraient discriminés, voilà le maire socialiste (sans aucune arrière-pensée électoraliste, cela va de soi) qui sonne l'hallali, et menace de saisir la HALDE (haute autorité de lutte contre les discriminations).
Trois éléments de bon sens paraissent avoir échappé au maire, mais aussi aux très nombreux commentateurs qui lui ont emboîté le pas au nom, imaginent-ils, de la laïcité.
1/ Le Quick n'est pas un service public. Au contraire d'une cantine scolaire d'une école publique (où là, le débat mérite d'être posé au nom des valeurs laïques) un restaurant a parfaitement le droit de proposer ce qu'il veut!
2/ Il y a, en France, environ 95% de restaurants Quick sans viande hallal. Si le Quick de Roubaix (ainsi que sept autres enseignes en France) discrimine, paraît-il, les non-musulmans en leur faisant manger de la viande hallal, pourquoi ne retournerait-on pas l'argument en soulignant que les 95% de restaurants non-hallal discriminent les musulmans?
3/ La France reste, en principe, une république et une démocratie, qui permet aux citoyens d'aller manger où ils veulent. Si un fast food (même le seul de la ville) se met au hallal pour des raisons commerciales qui lui appartiennent, est-ce à l'Etat (ou à la Halde) de décider à la place des consommateurs ce qui est bien et bon, ou mal et mauvais?
Faudra-t-il bientôt une "loi charcuterie"?
Les citoyens et consommateurs ne sont-ils pas assez grands pour faire leurs choix, tout comme les restaurateurs font les leurs?
Faute de se rappeler ces principes de bon sens, les commentaires déferlent sur les rédactions (y compris sur le site du Monde, que j'ai consulté hier) pour sonner le tocsin contre l'islamisation de la France, la défaite de la laïcité.... donnant à un micro-événement qui ne regarde que les amateurs de hamburger des allures d'affaire d'Etat, au risque de tout mélanger et de stigmatiser les citoyens musulmans de ce pays.
Sur ces deux affaires (Moussaïd et Quick), la France donne, à l'étranger, une image singulièrement moisie de ses valeurs.
La laïcité et la République sont des biens très précieux, qui méritent d'autres combats que ces futiles prétextes à l'intolérance.
Commentaires
Entièrement d'accord avec vous (sur la constatation d'ensemble d'un vent d'islamophobie comme sur les deux exemples).
Sur le premier cas, j'apporterais, personnellement, une précision. Vous dites qu'il peut "y avoir débat sur ce foulard qui ne se résume pas à un bout de tissus". D'un point de vue laïque, je crois que non: elle a le droit d'être candidate, c'est tout. Et c'est laïque. En revanche, on peut, calmement, se poser des questions sur l'évolution du NPA ( puisqu'en effet le foulard ne se résume pas à un bout de tissus). Mais c'est l'affaire du NPA, de ses électeurs... et des historiens-politistes-sociologues.
jb
Réponse à Jean Boulègue
Tout à fait d'accord au sujet du "bout de tissu".
Ce n'est pas sous l'angle de la laïcité que je pointais la légitimité du débat (car en droit, Ilham Moussaïd est totalement légitime à se porter candidate, foulard ou pas).
C'est en effet, comme vous l'écrivez, plutôt sous l'angle des valeurs du NPA et des valeurs de gauche que, me semble-t-il, le débat peut être ouvert, sans préjuger des positions.
Je pense notamment, pour nourrir ce débat, aux intéressantes analyses de Caroline Fourest sur les rapprochements entre une certaine ultra-gauche et certains milieux islamistes (bien que personnellement, je ne suis pas du tout certain qu'on puisse interpréter la candidature d'Ilham Moussaïd sous cet angle)
et cette vague d'islamophobie, hélas, n'épargne pas les milieux évangéliques ... l'affaire du Quick de Roubaix a aussi provoqué , sur un site évangélique, un article avec des commentaires alarmistes sur l'islamisation de la France ; l'article a d'ailleurs paru dans une rubrique qui s'intitule "dhimmitude de l'occident", ou quelque chose de ce genre ; cette rubrique contient plusieurs articles concernant l'islam, par exemple l'affaire des minarets en Suisse, qui avait aussi déclenché des commentaires islamophobes sur le même site évangélique ...mais rien que l'intitulé "dhimmitude de l'occident" est assez alarmiste ...c'est un site que vous connaissez aussi ...
Oui, je crois que je connais le site dont vous parlez: il doit s'agir de Blogdei, un site par ailleurs très riche en infos (d'origines diverses, ce qui est plus intéressant qu'un site "trusté" par une seule personne).
Il ne s'agit pas du portail protestant évangélique le plus fréquenté (lequel est Topchrétien), mais il est beaucoup visité aussi, et comporte en effet des commentaires critiques à l'encontre de l'islam (ce qui est compréhensible dans un site de controverse et d'apologétique qui se positionne face à la "concurrence"), mais aussi d'autres commentaires ouvertement islamophobes, qui peuvent très légitimement choquer.
Cette islamophobie se décline, sur ce site, sur la base de procédés que les évangéliques condamnent pourtant par ailleurs lorsqu'on les utilise à leur encontre (amalgame, généralisation négative, rumeurs non vérifiées, etc.)...
D'une manière générale, tous les sites où les internautes peuvent facilement "lâcher des com's" (y compris sur le site du "Monde") révèlent aujourd'hui certaines tendances au rejet "en bloc" de l'expression identitaire musulmane.
L'intolérance fait partie des sociétés humaines depuis l'origine.... Et elle a encore de beaux jours devant elle, et dans tous les milieux. Ce qui ne doit pas conduire à baisser les bras: l'islamophobie, tout comme l'antisémitisme, l'antiprotestantisme, l'anticatholicisme et j'en passe, sont des venins qui nourrissent la haine de l'autre. La France républicaine et fraternelle que nous aimons n'en a pas besoin.
Je ne voulais pas le nommer, mais c'est aussi à ce site -là que je pensais .. j'ai vu le même genre de choses sur d'autres sites évangéliques ....
la critique d'opinions religieuses peut se justifier, c'est sûr que sur un site apologétique, mais même, tout simplement, sur un forum de discussion, il est légitime que les intervenants se contredisent, argumentent et contre-argumentent les uns avec les autres, mais, effectivement, certains évangéliques font avec les musulmans la même choses qu'ils reprochent à d'autres de faire avec eux-mêmes, par exemple l' "amalgame" .. et c'est vrai que dans certains médias, les musulmans et les évangéliques se retrouvent traités de la même manière : on stigmatise les deux groupes en utilisant l'amalgame, entre autres ( du style : tous les évangéliques sont comme Bush, affirmation qu'on peut mettre en parallèle avec celles du type "tous les musulmans sont fanatiques", "il n'y a pas d'Islam modéré" etc ...)
Je suis totalement d'accord avec l'affirmation que vous avez mis en gras au début de votre article : "la tolérance est pour tous, ou elle n'est pas" ; certains évangéliques utilisent l'argument de la réciprocité : on est contre la construction de mosquées en Europe tant qu'on ne peut pas construire d'églises en Arabie Saoudite ....faux argument à mon sens ...Les chrétiens ne doivent-ils laisser la liberté de religion qu'à ceux qui la leur laisse dans les pays où ils sont majoritaires,et les chrétiens minoritaires ?? je ne vois pas ce genre de raisonnement dans le Nouveau Testament ... c'est vrai que c'est tentant, comme raisonnement, assez logique, même, mais ça ne veut pas dire que c'est juste ...
Je risque de me faire taper sur les doigts, mais tant pis !
Il faut drôlement bien réfléchir à ce qu'on dit, sous peine de passer pour un "phobe" quelconque : islamophobe, homophobe etc. Curieux tout de même que l'on ne parle jamais de "christophobe" ou "christianophobe". Pourtant cette réalité existe bien. Pourquoi les homosexuels ont-ils choisi de manifester devant la cathédrale parisienne et non devant une mosquée par exemple ? Pourtant l'islam condamne la pratique de l'homosexualité autant que les catholiques.
La phobie est une peur et non une opposition. Les termes sont donc mal choisis. Mais on peut dire qu'un "islamophobe" est quelqu'un qui a peur, non des musulmans qui ne demandent qu'à pouvoir pratiquer leur religion en paix, mais de la radicalisation de l'islam partout dans le monde. Dans une grande majorité de pays musulmans, les chrétiens (et d'autres) sont de plus en plus persécutés. En occident, des tentatives d'islamisation existent bel et bien. Dans un reportage télévisé, des parents musulmans tentaient d'instaurer un régime halal dans les cantines scolaires. Par ailleurs, des actes de violences existent. Vous avez rédigé il y a quelque temps un billet dans lequel vous évoquez une actrice qui avait été aspergée d'essence pour tenter de la brûler vive.
Il y a aussi des pressions dans des quartiers à fortes proportions de musulmans. Des enfants maghrébins, mais de parents chrétiens se sont vus apostropher par des camarades qui leur disaient : "vous êtes maghrébins, donc vous devriez être musulmans". Or je ne pense pas que les enfants inventent ces choses, ne les tiennent-ils pas de leurs parents ?
Que dire aussi de ces femmes obligées de sortir voilées et qui n'ont aucun droit, alors même que nous sommes au pays des Droits de l'Homme.
Pour être rassurant, les politiques devraient tenir des discours moins lénifiants ; il faudrait que la police ne soit pas systématiquement mise en cause lorsqu'une course-poursuite de délinquants se termine mal (cf. Woippy près de Metz). Un automobiliste pris à 95 km/h sur une route paie une forte amende et perd un point de son permis de conduire. Il se passe des choses beaucoup plus grave dans certaines banlieues, mais on essaie la plupart du temps de "calmer le jeu". On a l'impression que la loi n'est pas la même pour tous.
Je me permets de commencer par quelques remarques sur le commentaire de Patrick B pour finir avec des réflexions un peu plus personnelles.
Bien sûr que l'on peut parler de "christianophobie". Le mot n'a certes pas été utilisé mais SF avait souligné l'attitude de certains pays musulmans à l'égard du christianisme dans sa note sur l'interdiction des minarets en Suisse; vous rappelez aussi la persécution des chrétiens.
Par contre, votre "revendication", en dépit de sa légitimité, témoigne des effets souvent négatifs de la stigmatisation/l'aliénation d'un groupe: cela nourrit les antagonismes communautaires et donne lieu à des revendications identitaires défensives, que l'identité soit culturelle, religieuse ou ethnique. On finit ainsi par mettre en péril le vivre-ensemble. Dans un contexte de dialogue constructif avec des musulmans, vous n'auriez très probablement pas dressé une liste de "griefs" comme c'est fait ici. Bien entendu, cette liste n'émane pas que de vous, il y a reprise de ce qui se dit un peu partout.
Quoiqu'il en soit, dans un le contexte actuel où la France "adolescente" s'interroge sur ce qu'elle est, tout ce qui rappelle la "différence" de l'"autre" est magnifié à un tel point que ce cela occulte ce qu'il y a de commun. Tout comme la bien-pensance mal avisée veut que le jeune maghrébin dont vous parlé soit musulman, on a tendance à voir chaque musulman pratiquant comme un extrémiste en puissance. Le problème dans tout ça c'est qu'à force de crier aux loups, on finit par ne plus faire attention: je pense au jeune Abdul Farouk Abdulmutallab qui a pu passé inaperçu alors que son père en avait fait un signalement auprès des autorités.
Donc, oui, il y a des extrémistes qui essaient de gagner du terrain et il faut être vigilant. Cependant, la vigilance ne doit pas oblitérer la raison. A mon sens, une bonne façon de faire c'est de commencer par sortir de la logique médiatique que veut que l'on porte sur la place publique tout ce qui devrait faire l'objet d'un traitement précautionneux (cas de l'élève au T-shirt "vive la Palestine" par exemple). Cette façon qu'ont nos politiques, certains journalistes, de faire du "buzz" de tout ce qui n'est pas consensuel, tout ce qui n'est pas "attendu" à l'ère de la communication montre bien qu'on a un gros problème de communication au profit du "chacun cherche son heure de gloire sous les projecteurs".
D'ailleurs, le mot "buzz", bourdonnement de l'abeille, est bien choisi. Dans sa première acceptation, c'est un bruit que l'on a du mal à décoder, il veut donc tout et rien dire. Cela tombe bien, dans une démarche populiste, rien ne vaut un "tout et rien dire" pour donner à la masse l'impression de parler sa langue et exploiter par la même occasion son égo. Naturellement, la masse se focalise sur le méfait que véhicule les bourdonnements politico-médiatiques, elle retient que l'"autre" dérange avec "ses différences".
On peut lire sur Médiapart qu'à Plouharnel (Morbihan), un conseiller municipal siège en soutane. La tempête médiatique contre la liste NPA (que je ne confonds pas avec des commentaires critiques raisonnables) n'a pas grand-chose à voir avec la laïcité. Le procès en est même un dévoiement juridique.
Il est consternant que certains (seulement "certains") de ceux qui combattent l'islamophobie utilisent la même grille de lecture (celle de toutes les xénophobies). Principalement l'essentialisation des "musulmans". On pourra consulter sur Sud ouest.com et Libération Bordeaux.com la controverse entre Noël Mamère et sa suppléante, Naïma Charaï, qu'il a présentée comme musulmane alors qu'elle est agnostique se revendique comme telle. Mme Charaï a vivement réagi et comparé ce propos à celui du président sur le "préfet musulman".
Non, Patrick B, je ne vois pas pourquoi on vous taperait sur les doigts, la christianophobie existe aussi .... Je suis notamment choquée de voir comment, en cas de profanation de tombes, les médias réagissent : lorsqu'il s'agit de "tombes chrétiennes", c'est à peine signaler ; s'il s'agit de tombes musulmanes, mais aussi juives, tout un appareil se met en marche, les politiques viennent voir les communautés concernées, il y a un service oecuménique dans le cimetière concerné, etc .... deux poids deux mesures, c'est clair ......mais en même temps il ne faut pas être inutilement alarmiste ...
Je sais aussi que les Arabes chrétiens, et même ceux qui , musulmans, ne sont pas pratiquants, ou en tout cas pas très pratiquants, subissent les pressions des autres ....
et dans certains cas la pression est tellement forte que même si un enfant n'est ni musulman, ni Arabe ( mais du genre européen et catholique par exemple) , en sortie scolaire il ne peut pas manger un sandwich au jambon sans que ses camarades se moquent de lui .. il y a des années déjà, un petit garçon que je connaissais ( il est largement adulte maintenant, ce qui montre que ça existait déjà il y a de années ) demandait expressément à sa mère de lui faire des sandwiches sans porc (jambon, salami .. ) précisément parce qu'il avait subi ces moqueries ; même si on ne peut pas généraliser, c'est quand même inacceptable ...
Tiens, je vais saisir la HALDE moi aussi. Je suis végétarien et les restaurants Quick ne proposent pas de sandwichs sans viande.
Allez donc faire un tour sur la page du Top info sur le site du TOP Chrétien et regardez les "tags de l'actualité". Vous verrez que les sites évangéliques (TOP info, actu-chrétiennes et blog dei) sont littéralement obsédés par l'islam au point qu'ils n'hésitent pas à relayer des informations émanant de sites franchement douteux (du style euroreconquista dont le nom laisse présager du contenu). La thèse d'un "choc des Civilisations" est ainsi une idée largement répandue dans ces milieux.
Réponse au sujet de la "christianophobie"
Oui, la christianophobie existe aussi.... Mais à ma connaissance, on n'en est pas à 6 églises profanées depuis le début de l'année 2010 avec croix gammées ou empreintes de porc sur les murs...
L'islamophobie n'est pas un "gadget" médiatique exagéré. C'est une réalité qui, du point de vue républicain, doit être combattue comme toutes les intolérances du même type.
Bonjour à tous, merci à S. Fath pour ses articles, et à vous pour vos commentaires.
D'abord, c'est vrai, je constate, que l'intolérance religieuse et raciale est très grande dans notre pays. Et je le constate alors même que je n'ai pas la TV et que je ne lis pas les journaux, c'est dire!
Donc, oui, le français n'aime pas le musulman. Autant je comprends qu'on n'aime pas l'islam, autant je ne comprends pas qu'on dévalorise un être humain sous prétexte qu'il ne croit pas "comme il faut", ou sous tout autre prétexte d'ailleurs. M'est avis qu'au fond, ce n'est pas l'islam de la personne qui gêne, c'est ses origines...
Qu'est-ce que qui me fait dire ça? C'est que parallèlement, je constate un antisémitisme grandissant. Bizarrement, d'ailleurs, cet antisémitisme, qui existe dans les milieux islamiques, est encore bien plus répandu chez les non-musulmans! Auparavant, j'entendais parler du "complot judeo-maçonnique" uniquement au travers des discours haineux du FN, mais aujourd'hui j'ai l'impression que c'est relayé par une majorité de personnes qui, sans s'en rendre compte, ont adopté le point de vue suivant : les juifs détiennent le pouvoir dans notre société mondiale, ils sont ceux qui tirent les ficelles politiques, etc.
Je ne parlerai pas des noirs et des autres "étrangers" qui nous viennent de Tchétchénie ou de Turquie ou d'ailleurs, parce que c'est tellement évident que la France n'en veut pas...
Bref, tout ça pour dire que je suis convaincu de vivre dans un pays fondamentalement raciste, et que visiblement l'idée républicaine n'empêche pas que ces idées "moisies", comme dit S. Fath, se répandent. Moisies, oui, ces idées le sont, ça pue, et j'ai bien peur des rapprochements nombreux qu'on peut faire entre les années 2010 et les années 1930...
Ily a seulement deux mots de trop dans la réaction (que je partage) de LionE: "fondamentalement raciste". C'est raciste...
Le 22/02 vous avez écrit : "Mais à ma connaissance, on n'en est pas à 6 églises profanées depuis le début de l'année 2010 avec croix gammées ou empreintes de porc sur les murs..." C'est vrai. Mais à en croire l'article du lien ci-après, nous en sommes au moins à deux ! Et je ne suis pas sûr que nous soyons informés de toutes les profanations.
http://www.blogdei.com/index.php/2010/03/03/brule-ton-eglise-2-eglises-catholiques-vandalisees-a-nantes
Oui j'ai vu cette info Patrick (sur un autre média) et j'ai archivé l'article.
Merci quand même pour l'envoi du lien.
C'est une affaire à suivre.
Mais pour situer les choses, voici un petit rappel statistique.
Il existerait environ 100.000 lieux de culte catholiques en France.
Il y a environ 2500 lieux de culte musulmans, soit 40 fois moins.
Quand on arrivera à 240 lieux de culte catholiques profanés en 2 mois (ce qui revient à la même proportion que 6 mosquées profanées sur 2500), je n'hésiterai pas à poster une note sur la montée de la "cathophobie". Allez, même à 120, je posterai la note.
Mais on n'en est pas tout à fait là...
A lire un texte de Charb, dans Charlie Hebdo du 10 mars: "Halal n'existe pas", qui ramène l'affaire Quick à ses justes proportions et montre que les protestations, et surtout les menaces de procès, prétendues laÏques sont sous-tendues (inconsciemment?) par une grille de lecture parfaitement confessionnelle.
"Moisies", "ça pue" comme le dit un des commentaires, on utilise souvent l'adjectif "nauséabond" dès qu'il s'agit de ceux qui émettent l'hypothèse que l'immigration par million de personne de culture ou confession musulmane en Europe puisse poser problème.
Si ces expressions entre guillemets étaient par ex. utilisées à l'encontre des propos de T. RAMADAN ou du polygame de Nantes, il y aurait des haut cris poussés par les bonne consciences au sein desquelles M. FATH semble vouloir réclamer sa place.
Les musulmans ont le droit d'entendre l'évangile, c'est un fait. Mais comme les communistes, les nazis, les athées et d'autres dont les descriptions des agissements quand ils accèdent au pouvoir ne sont pas constitutifs de racisme. Éradication totale du Christianisme médiéval maghrébin par ex. Savez-vous ce qui arrive EN FRANCE aux convertis de l'Islam ? Il faut aimer nos ennemis, non nier qu'ils le soient et surtout stigmatiser les récits de ceux à qui ont veut imposer la Dhimmitude.
Je voudrais ajouter que les musulmans sont nos prochains et, de fait, les premières victimes de l'Islam.
Pour compléter-nuancer : mes salutations fraternelles à S. FATH - les musulmans sont nos prochains et les premières victimes de l'Islam.
Comme tous les pécheurs - donc y compris votre serviteur - ils sont aussi les victimes des péchés auxquels les exposent les prescriptions coraniques de domination à l'égard des mécréants juifs et chrétiens notamment.
Ismaël face à son frère.