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Le monde selon François (Bernadette Sauvaget)

9782204101196FS.gifAprès un an de pontificat, les livres se multiplient sur le pape François. On notera en particulier Le monde selon François, les paradoxes d'un pontificat (Cerf, 2014).

Signé par Bernadette Sauvaget, une des meilleures observatrices, en France, de la scène religieuse, il est le fruit d'une enquête de terrain entre Buenos Aire et Rome qui révèle un portrait passionnant, non sans convergences avec certains aspects de l'évangélisme, notamment par l'accent de Bergoglio sur le peuple, "inspiré et doté d'une certaine infaillibilité" (p.82), et sa "méfiance presqu'instinctive pour des rouages hiéarchiques" (p.83).

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Commentaires

  • Sa "méfiance presqu'instinctive pour des rouages hiéarchiques"... et il devient Pape.
    C'est ce qu'on appelle être jésuite.

    Gédéon.

  • Il y a un peu plus de trois siècles et demi, Blaise Pascal (1623-1662) publiait "Les Provinciales, ou Lettres écrites à un Provincial de ses amis et aux Révérends Pères Jésuites" (1656-1657).

    Y apparaissent un portrait sans concession, une implacable critique argumentée et une description d'une acuité extraordinaire de la pensée, de la morale, des pratiques et des objectifs des gens de cette corporation que l'on nomme "jésuites", et qui ont illustré à merveille le mot paradoxe - le mot est d'ailleurs faible, les concernant - par leur fameuse "casuistique" (partie de la théologie morale qui s'occupe des cas de conscience, mais qui s'apparente chez eux à de la subtilité complaisante à tendance opportuniste = la fin justifie les moyens, si j'ose dire).

    A savourer quelques extraits ici :

    http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Provinciales/Cinqui%C3%A8me_lettre

    "Les Jésuites étaient passés maîtres dans l’art de la séduction. Toute leur formation intellectuelle y tendait. Plus prudents aujourd’hui qu’autrefois, car ils savent à merveille s’adapter aux circonstances, on les rencontre dans tous les milieux, en particulier dans l’enseignement. Les professeurs Jésuites sont d’autant plus appréciés qu’ils sont excellents pédagogues. Leurs livres d’école sont des modèles du genre au point de vue de la forme, clairs, attrayants, bien rédigés. Mais le fond laisse presque toujours à désirer...

    L’Église catholique elle-même finit par s’alarmer d’avoir, pour la soutenir, des auxiliaires aussi suspects. La prospérité matérielle des Jésuites suscita également contre eux une violente animosité : sous prétexte de missions, ils avaient fondé aux colonies des maisons de commerce qui, menées selon leurs principes, faisaient aux négociants honnêtes une concurrence ruineuse. Les unes après les autres, les puissances catholiques leur fermèrent leurs États sous la pression d’un irrésistible mouvement d’opinion, et, en 1773, le pape Clément XIV, cédant aux instances dont il était l’objet, prononça la suppression de l’ordre. Celui-ci se reconstitua cependant secrètement, les membres dispersés ayant maintenu le contact entre eux. En 1814 Pie VII rétablit les Jésuites dans tous leurs droits et privilèges.

    Rendus prudents par ces circonstances, les Jésuites ont modifié le caractère de leur activité. Ils s’occupent beaucoup de missions et non sans succès. En Europe leur sort subit les vicissitudes de la politique et ils eurent à subir le contrecoup des révolutions qui agitèrent le 19° siècle."

    ("L’Église : une esquisse de son histoire pendant vingt siècles" par Adrien LADRIERRE, extraits).

    Le chant des sirènes est de nouveau en vogue, mais cette fois-ci sur les ondes, ça coule de source.

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