"Comment expliquer la croissance des mouvements évangéliques en Occident alors que le christianisme traditionnel est en constante perte de vitesse ? A partir du contexte suisse, où les évangéliques ont triplé en trente ans pour représenter désormais 2 à 3 % de la population, quatre chercheurs ont mené l'enquête afin de répondre à cette énigme. Sur la base de plus de mille questionnaires et de près d'une centaine d'entretiens qualitatifs, trois grandes orientations sont identifiées au sein du milieu évangélique : les conservateurs, les classiques et les charismatiques. Partageant de mêmes conceptions sur l'inspiration divine de la Bible, la conversion individuelle, la centralité de Jésus-Christ et l'évangélisation, ces courants se différencient principalement quant à leur rapport à la société - ouverture ou retrait - et à leur degré d'adhésion à la ferveur "charismatique".
Cet extrait de présentation en dit long sur l'immense intérêt du beau livre de synthèse de 344p que viennent de publier Jörg Stolz, Olivier Favre, Caroline Gachet et Emmanuelle Buchard, appuyé sur une remarquable recherche effectuée avec l'appui du Fonds National Suisse. Nous y reviendrons!
Commentaires
Puisqu'on parle de Suisse et de "compétition", il pourrait être intéressant d'analyser pourquoi pendant longtemps (et encore un peu de nos jours) les cantons suisses les plus pauvres sont les cantons catholiques. On pourrait faire de même pour les pays européens pauvres : sont-ils pauvres parce qu'ils sont catholiques, ou sont-ils catholiques parce qu'ils sont pauvres ? (pauvres ou plus touchés par la crise que les autres). Les pays riches du nord sont-ils protestants parce qu'ils ont dû lutter contre le climat, et par extension contre le climat religieux catholique, ou est-ce le contraire : les catholiques seraient des paresseux intellectuels - ils croient ce qu'on leur dit - et sont par conséquent attirés par les pays chauds, où on ne doit pas trop lutter contre le climat ?