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Dérives sectaires évangéliques (1): la surenchère à la culpabilisation

guilt1.jpgOn le constate études après études: l'évangélisme n'est pas une "secte". Cette branche majoritaire du protestantisme mondial attire les foules et fait du bien à beaucoup d'individus. Mais les dérives sectaires existent et quand elles sévissent, ça peut faire mal.

Il y a quelques années, dans la synthèse Du guetto au réseau (2005), deux dérives principales étaient évoquées (dérive insulaire et dérive de l'autorité), reprises notamment dans un interview sur France Info en 2010 (lien).

Un Hors Série du Monde des religions paru au seuil de cet été a été l'occasion d'affiner l'analyse, et de pointer désormais quatre terrains de dérive sectaire. Cette minisérie en quatre volets se propose de revenir sur ces dérives, sans les développer.... le texte intégral étant disponible dans Le Monde des Religions n°22!

Première dérive, celle de la surenchère à la culpabilisation.

Extrait: 

"La thématique de la croix (crucicentrisme) pose la question du mal. De la culpabilité. En principe, dans la tradition protestante, Jésus a payé le prix fort pour ensuite désangoisser le croyant, libérer du fardeau. Sola Gratia, la grâce seule!

Seulement voilà. Pour nourrir sa dynamique d'intensité, l'évangélisme recourt parfois sans vergogne au carburant de la culpabilisation, levier de pression efficace sur des consciences soucieuses de bien faire. Les effets secondaires? " (...)

Pour lire la suite, voir le n°22 du Monde des Religions (2014), p.28-31.

Commentaires

  • bjr,
    On peut se demander si la "culture" de la culpabilité n'est pas entretenue par certaines "relations d'aide" dites chrétiennes (certaines, donc pas toutes, j'insiste) qui s'appliquent à induire des blessures d'enfance pour travailler dessus. Ce qui est, de plus, un contresens scientifique (confusion entre le réel et l'"après-coup fantasmatique) permet de traiter des publics en terrain à libérer, mais pas trop vite, qu'ils restent là, en séminaires, en sessions.
    Incontestablement la position inverse, le rejet allègre de toute culpabilité ne vaut guère mieux. Sans indices comment "travailler" sur son passé? Théologiquement, si la pardon est radicalement accordé, encore faut-il comprendre pourquoi. Pourquoi, plutôt que "pour quel péché" précis.
    Question de définition de notre être même. Or certains évangéliques craignent que, sans culpabilité entretenue, les gens s'échappent vers du triomphalisme allègre (et aveugle). Cela arrive, d'ailleurs.
    Mais affiner et approfondir sa relation personnelle à la Parole devrait permettre de se sentir concerné, vigilant et reconnaissant, sans se morfondre dans une culpabilité que d'autres "aides" se proposent en somme de "gérer". Surmonter la culpabilité c'est aussi mieux comprendre son mécanisme et ses subtilités.
    cordt, gef

  • Bonjour

    @Gef

    "Mais affiner et approfondir sa relation personnelle à la Parole devrait permettre de se sentir concerné, vigilant et reconnaissant, sans se morfondre dans une culpabilité que d'autres "aides" se proposent en somme de "gérer".

    Encore faut-il que la personne concernée comprenne ce qu'elle lit, ainsi que la Bible le dit réellement (pas l'imaginaire) + ajouté, les enseignements donnés et entendus > bien souvent contradictoires.

    Qu'aura-t-elle vraiment compris, cette personne, pour sortir de la culpabilité ? Je dirais plutôt que c'est lorsque l'on comprend les mécanismes que l'on peut se débarrasser de ce qui pose problème (et pas toujours l'inverse). Et encore, ce n'est pas aussi évident que cela.

    C'est davantage un travail au niveau de " la liberté de l'autre" qui me semble mieux convenir ; mais rien n'est gagné aussi facilement....

    Non ?

  • Bjr leeberT,
    Nous avons connu un temps, détestable, où la psychologie était quasi interdite en tout abord de la foi (hormis des figures quasi saintes de précurseurs). Aujourd'hui le "monde" évangélique s'empare de la psycho, pas toujours avec compétence, préférant, notamment la resucée américaine de la psychanalyse au texte de Freud (à mon sens compatible avec la foi, comme description de l'"homme naturel").
    le travail au niveau de la "liberté de l'autre" est en effet fondamental pour dissocier les projections imaginaires de la "réalité" de l'autre. Mais qui dira cette "réalité", si ce n'est le TOUT AUTRE?
    Ce "travail" me semble devoir être d'ordre philosophique, au sens le plus démocratique et le plus exigeant du terme. La notion d''altérité" est un fondamental depuis les origines (connues) de la pensée. Et cela reste encore un mystère car l'altérité est 'en nous". C'est pourquoi je suis excédé des prétentions d'une certains psycho émolliente invitant les gens à "se trouver". Cette vielle idée de la "quête" mène dans l'abîme. On y confond le "moi", narcissique, avec le "sujet", instance de la responsabilité.
    j'essaye d'écrire -dessus, à partir des représentations de praticiens dits du "relationnel".
    Et, perso., j'attends le "petit caillou blanc" avec mon Nom, pas les chimères de l'identité, devenue un marché de l'arnaque, bien souvent.
    Nous sommes métisses et multiples, ce qui n'empêche pas qu'un "sujet" en nous s'instancie. Sa "mort" déclamée est illusoire, la déclaration le supposant.
    Cordt, gef

  • Bonsoir Gef.

    "une certaine psycho émolliente invitant les gens à "se trouver". Cette vieille idée de la "quête" mène dans l'abîme".
    Tout à fait...

    "On y confond le "moi", narcissique, avec le "sujet", instance de la responsabilité".

    Je crois qu'il est nécessaire de considérer le sens réel des mots - pas celui qui nous plaît ou qui relève uniquement d'un vocabulaire de spécialiste(s), limité et n'autorisant à connaître qu'une facette de l'être humain - l'herméneutique, afin de situer la personne-sujet, tout à nouveau dans sa propre réalité relationnelle.
    Et je pense même qu'il est nécessaire de faire un travail de réflexivité avec elle afin qu'elle-même puisse assurer sa compréhension de son fonctionnement relationnel, qu'elle comprenne sa liberté personnelle, même au regard de l'autre.
    Changer les référentiels.

    Oui, davantage une réflexion philosophique, mais aussi, une analyse et un vocabulaire théologiques, vocabulaire qui permet de mettre les mots justes sur les interrogations si souvent tellement complexes et d'éclairer, enfin, sans détours, le vrai sens de la vie personnelle, libre et responsable.

    Je vous souhaite un bon week-end.
    Cordialement.

  • @Gef

    "j'essaye d'écrire -dessus."
    Je n'ai pas compris à quoi correspond "dessus"?

    "à partir des représentations de praticiens dits du "relationnel".
    Démarche intéressante ; bon courage...

  • Pour dire et affirmer ce postulat : "les églises évangéliques ne sont pas des sectes, et fait du bien à beaucoup d'individus."

    Soyons sérieux SVP. Car il faudrait d'abord :

    1. definir ce qu'est une secte, savoir ce qu'est la manipulation mentale et psycholo-émotionnelle.
    2. vérifier de l'intérieur ce postulat, par la fréquentation de ces diverses églises comme un enquêteur
    3. donner la parole à des ex adeptes de longue date de ces églises

    4. Voir si le postulat de départ est vrai ou pas.

    Ceci est un travail scientifique et informatif véritable et non pas partir des le départ avec des idées toutes faites, et un jargón pseudo-scientifique de soi-disant gourou du sujet. En tout, comme ici, un peu d'humilité est plus que souhaitable. Merci.

  • gef à Leeber T=
    "dessus"= "là-dessus (ellipse dûe aux réponses rapides", sur ce thème des représentations que se font les praticiens (que nous sommes tous)dans notre pragmatique quotidienne).

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