Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Journée d'étude sur les protestantismes à Lyon

minorel_web.jpgLe projet dynamiques religieuses et groupes minoritaires: évolutions récentes du paysage français a pour ambition de contribuer à une meilleure connaissance des réalités nouvelles dupaysage religieux français. L'objectif est de rassembler et rendre disponible l'information concernant ces groupes et leur évolution récente.

Il propose une journée d'étude lundi prochain à LYON (24 novembre 2014) sur les protestantismes, dont voici le programme ci-dessous. 

Lien.

Commentaires

  • Intéressant d'avoir inclus les Mormons. Pas vraiment un exemple de la "sola Scriptura " protestante!

  • «Les protestantismes», peut-on lire en gros caractères, en en-tête du programme de cette journée d'études...

    Que viennent faire les Mormons avec le (ou les, peu importe) Protestantisme(s) ???

    Je suggère aux intervenants de ce genre de conférences (censées clarifier les choses et donc dissiper les confusions, je le précise au passage) de lire l'ouvrage suivant :

    "Lumière sur le Mormonisme" du pasteur belge Christian Piette (Éditeurs de Littérature Biblique, 1981), qui est un spécialiste de la question, comme l'était Gérard Dagon en France.

    Soyons sérieux cinq minutes, sans blague...

  • Réactions intéressantes et conformes à ce que j'ai recensé il y a quelques années sur des blogs dans le paysage religieux francophone. Quelle idée d'aller parler des m...ormons sans citer Piette. Mais depuis quand une journée d'étude, dans une université de la république, même sur le/s protestantisme/s doit-elle fonctionner selon les codes du bashing et de la "pensée épidermique"?

    J'aurais certainement été digne du pilori, suivi de la géhenne pour grincer à jamais les dents si mon intervention avait porté sur "similitudes troublantes entre un vodouisant (adepte du vodou, orthographe en créole) chevauché par un loa (dieu vodou) et un pentecôtiste mu par l'esprit".

  • A l'attention de Monsieur Carter Charles :

    Pure extrapolation, me semble-t-il. La question évoquée n'est pas de savoir s'il s'agit de parler des Mormons sans citer (ou pas) Christian Piette. Ce n'est pas exactement ce que je dis. La question mise en évidence est simplement de savoir si, en l’occurrence, un terme tel que protestantisme(s) est pris dans le (les) sens donné(s) dans le dictionnaire ou pas. Je pense pour ma part que dans ce genre de contexte, la réponse est non.

    J'en profite pour dire que, personnellement, j'écris "Mormons" avec un M majuscule et sans aucun sous-entendu d'aucun genre. Il ne s'agit pas de manquer de respect à des personnes en tant que telles.

    Christian Piette décrit dans son livre le fait de la doctrine mormone, d'une manière globale, bien documentée et argumentée, très précise enfin : la conclusion qui ressort de la lecture de cet ouvrage est que, prise dans son intégralité, cette doctrine ne cadre pas avec ce qu'enseigne la Bible, stricto sensu, notamment parce qu'une quantité de choses y ont été ajoutées par les fondateurs et successeurs, sans parler d'enseignements et de pratiques totalement contraires à la théologie biblique, tant vétérotestamentaire que néotestamentaire. Les "réformés" historiques, donc les protestants dignes de ce nom, ne diraient pas le contraire.

    Il est donc clair que de ce point de vue, la doctrine mormone ne peut s'apparenter, ni de près ni de loin, et ne serait-ce qu'historiquement, à ce qu'ont remis en lumière (et seulement cela !) des gens tels que Pierre Valdo, John Wyclif, Jan Hus, Martin Luther, Philippe Melanchthon, Henri Bullinger, Martin Bucer, Nicolas Manuel, Jean Oecolampade, Huldrych Zwingli, Joachim de Watt dit Vadian, Balthazar Hubmeyer, Hans Denck, Jacques Lefèvre d'Etaples, Guillaume Farel, Pierre Viret, Robert Estienne, Clément Marot, Agrippa d'Aubigné, Pierre Robert dit Olivétan, Jean Calvin, Théodore de Bèze, John Knox, Menno Simmons plus tard... Et tant d'autres ! Il y a donc de quoi faire et de qui parler, question protestantisme(s) proprement dit...

    Concernant la définition des mots"protestant" "évangélique" (ce dernier étant historiquement apparenté au précédent, voir par exemple la biographie "Jean Calvin, une vie" de Marianne Carbonnier-Burkard, Desclée De Brouwer 2009) et "protestantisme", les dictionnaires français Robert et Hachette soulignent tous deux la notion historique de REFORME, en relation avec ces termes. D'où la réflexion, fort logique à mon avis, de Frédéric Dejean dans son commentaire sur un des cinq soli, le "Sola Scriptura". Bref mais explicite.

    Pour ce qui est de votre deuxième paragraphe, je prise bien l'aspect baroque et quelque peu rabelaisien de votre truculente prose, mais je ne verse point dans cette sorte d'extravagance ; je m'estime donc incompétent pour m'en entretenir avec un spécialiste.

    Enfin, pour ce qui est des "codes du bashing" (?), je ne sais pas décoder le franglais : désolé, bien que n'étant pas universitaire moi-même, je n'entends point cet idiome et suis par ailleurs moi-même un défenseur résolu de la francophonie. So, no french bashing indeed, I mean. Anyway, that is not the question, I repeat.

    Bien cordialement,

  • Monsieur Lisbonne,

    Cet échange devient complètement stérile compte tenu de la surenchère de mépris, du qui écrasera l'autre, se montrera plus cultivé, plus habile à manier l'ironie aussi bien du français que de l'anglais, etc. C'est d'une absurdité qui à mon avis ne grandit personne. Prenons un peu de hauteur si vous le voulez bien.

    Je livre à votre appréciation (et à celle des autre lecteurs), l'introduction de mon exposé à la journée d'étude. Il devrait vous donner une idée du cadre de travail et de la façon dont j'avais traité le sujet, sans avoir besoin de recourir à une littérature subjective. Je précise que j'avais découvert par la suite les commentaires faits ici.

    "Ma présence ici pour parler des mormons eut été pour le moins incongrue à la considérer de la perspective de certains milieux protestants et sans l’idée de pluralité du mouvement protestant, précisée à travers la thématique « Dynamiques religieuses et groupes minoritaires en France » qui sert de cadre à notre rencontre.

    On ne saurait cependant nier l’évidence. Ce mouvement religieux qu’on appelle le mormonisme, créé en 1830 par un dénommé Joseph Smith (1805-1844) et dont la principale branche est l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, est à la fois profondément protestant et très différent. Rappelons par exemple qu’il nous vient de la Nouvelle Angleterre, lieu d’accueil de John Winthrop et autres victimes de l’intolérance religieuse en Europe, et que ses racines sont ancrées dans le terreau et le contexte du deuxième Grand réveil (1800-1830), porté notamment par le pasteur itinérant Charles Grandison Finney...

    Deux historiens mormons, Fawn Brodie (1945) et surtout D. Michael Quinn (1987), ont clairement démontré que Joseph Smith, à la suite de son père, était imprégné de croyances superstitieuses qui prévalaient en Nouvelle Angleterre, et même qu’il les pratiquait de temps en temps. Mais c’est aussi parce que Smith était immergé dans le réveil évangélique, extraordinaire contexte de libre-marché de la foi où baptistes, méthodistes, presbytériens, etc. rivalisaient d’ingéniosité pour amener les pécheurs à se convertir, qu’il s’est mis à se préoccuper de son salut (JS-H). En fait, le protestantisme, dans sa version évangélique et américaine, ne fut pas un simple «environnement religieux » pour Smith. Chez lui, on « pensait protestant », pour ainsi dire. Il nous apprend en effet que plusieurs membres de sa famille (sa mère, deux de ses frères et une jeune sœur) s’étaient convertis à la fois presbytérienne et que, « Avec le temps, [son] esprit se sentit quelque inclination pour la confession méthodiste, et [qu’il] éprouva un certain désir de [se] joindre à elle » (JS-H). Donc, dit autrement, le mormonisme, le mouvement qu'il a créé au lieu de se joindre à l'une des églises en présence, est un « enfant rebelle » du protestantisme tout comme le protestantisme l’est du catholicisme. Je reprends ici à mon compte un argument défendu par Jan Shipps, universitaire américaine de confession méthodiste, qui écrit en 1965 dans sa thèse que l’originalité de ce mouvement repose justement sur le fait qu’il n’est ni plus ni moins que la poursuite de la dynamique lancée par Martin Luther au sein du catholicisme, à savoir qu’il est, sur le plan religieux « une protestation du protestantisme » (Shipps 1965, 38).

    Sur les plans historique et culturel, Shipps considère que le mormonisme est la déclaration d’indépendance religieuse de l’Amérique vis-à-vis de l’Europe en ce sens que le Livre de Mormon, l’un des textes du canon des mormons, a eu l’audace de proposer un récit qui sacralise certains aspects de l’héritage culturel et historique des États-Unis, reliant de fait le pays directement à la terre d’émergence du christianisme à travers les Amérindiens, qui seraient issus de Jérusalem, et au Christ en soutenant qu’il aurait visité le continent Américain après sa résurrection (Shipps, 1965, 21) . Cette différence avec le protestantisme, et le reste du christianisme en général, fait partie de ce qui a conduit Shipps à suggérer une vingtaine d’année après sa thèse que le mormonisme avait suffisamment évolué sur le plan doctrinal depuis ses origines protestantes pour devenir « une nouvelle tradition religieuse » (1987).

    Je suis pour ma part de l’école qui voit le mormonisme pour ce qu’il est, à savoir un syncrétisme entre des classiques du christianisme néotestamentaire – avènement de Jésus et sa mission rédemptrice, la foi, le repentir, la grâce, la persévérance, etc. – et l’adhésion à une culture et des pratiques vétérotestamentaires que d’autres églises estiment avoir été abolies par le Christ.

    Certes, cette entrée en matière n’est pas le point autour duquel va s’amarrer mon propos, qui porte sur l’actualité du mormonisme en tant que groupe religieux minoritaire en France et que j’ai intitulé « Indicateurs visibles et invisibles de l’enracinement du mormonisme en France ». Mais, il m’a semblé nécessaire de retracer brièvement les débuts des mormons et de situer un peu leur religion."

    Enfin, sachez, M. Lisbonne, que malgré l'originalité apparent de l'ouvrage de Piette pour pour un lectorat francophone, il n'est que la reprise (même dans le titre) d'une littérature qui existe aux États-Unis depuis au moins la seconde moitié du XIXe siècle et qui a été produite aussi bien par des protestants que par d'anciens mormons.

  • Monsieur Carter Charles,

    Je suis désolé de constater que, venant de moi, vous aviez pu confondre humour ironique (mais pas de malveillance dans l'intention, je vous rassure) et mépris, c'est bien regrettable. Veuillez m'en excuser s'il y a eu apparemment malentendu. Je ne désire mépriser personne, ce n'est pas mon intention, loin de là. Ceci dit, pour la défense de la francophonie, je maintiens, sauf votre respect ! Faisons la chasse au "franglais", à contre-courant des médias, hélas.

    Si vous faites éventuellement allusion au livre de Christian Piette (Lumière sur le Mormonisme) quand vous évoquez une "littérature subjective", je vous réponds que cet auteur (qui n'a en plus jamais prétendu faire œuvre originale) se contente de décrire le fait de leurs doctrines et de leurs pratiques en les comparant aux enseignements du protestantisme biblique historique (même s'il est pluriel sur certains points pour la plupart secondaires), pour faire ressortir en conclusion qu'il y a divergence fondamentale entre le christianisme protestant classique (basé sur la Bible et uniquement sur celle-ci, ce qui n'est pas rien) et la doctrine mormone qui utilise d'autres références (Le Livre de Mormon, Doctrines et Alliances, La Perle de Grand Prix, etc.).

    On peut parler de syncrétisme sans problème, c'est évident, comme d'ailleurs à des degrés divers pour l'Antoinisme, la Science "chrétienne" et autres courants de pensée, mais syncrétisme n'est pas synonyme exact de protestantisme, du moins pour ma part. Et je pense aussi qu'il y a de grandes différences entre la notion de pluralité et celle de syncrétisme. J'utilise le terme "protestantisme" dans le sens strict et historique qui lui est donné par le dictionnaire, même si ce que vous expliquez à propos de Joseph Smith dans son contexte temporel est tout à fait pertinent et intéressant, tout comme les considérations sur l'aspect "américain" de leur démarche.

    Cependant, force est de constater que les protestants historiques - comme par exemple au XVIIIe siècle Jonathan Edwards et George Whitefield aux États-Unis, pour ne citer qu'eux - même s'ils ont eu des divergences au cours des cinq siècles de leur histoire , étaient tous d'accord sur les fondamentaux ; ce qui est loin d'être comparativement le cas chez les Mormons (exemple des Cinq Soli), même si leur désir actuel de respectabilité et de reconnaissance est tout à fait compréhensible et légitime au regard des personnes concernées dans leur grande majorité.

    Après, libre à chacun de voir dans leur évolution l'élaboration d'une tradition religieuse complète, je n'en disconviens pas, mais je continue à penser qu'il s'agit d'une déformation, d'une déviance du protestantisme, bien qu'il ait prospéré dès le départ sur son terreau, comme c'est aussi le cas pour le blé et l'ivraie : il n'en est donc historiquement pas une branche, de mon point de vue.

    C'était le seul dessein de mon propos précédent que de le souligner.

    Bien cordialement.

Les commentaires sont fermés.