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Un blog à découvrir: Yannick Fer, spécialiste du protestantisme polynésien

A l’heure où la métropole modifie son regard sur la France d’Outre-Mer, je ne saurais trop conseiller la lecture du nouveau blog du sociologue Yannick Fer, spécialiste du protestantisme polynésien.

 

Acteur social majeur de la France polynésienne, le protestantisme s’y décline sous diverses formes, dont le pentecôtisme, auquel Yannick Fer a consacré une remarquable thèse de doctorat (EHESS).

Cette thèse a été publiée en 2005, sous le titre: Pentecôtisme en Polynésie française : l’Évangile relationnel.


Loin des clichés sur un Tahiti réduit à un tableau de Gauguin, il montre les dynamiques sociales complexes mises en œuvre au travers de la conversion au pentecôtisme. L’attractivité de ce type de protestantisme serait dû à son recentrement sur le " territoire de l'intime" et à une articulation particulière entre encadrement institutionnel et émancipation personnelle.

 

A la fois très vivante (beaucoup de matériaux d’entretiens) et étayée par une rigoureuse approche théorique, la lecture de Yannick Fer vaut vraiment le détour.

 

D’autant plus qu’avec ce nouveau blog, le détour est réduit au minimum: un ou deux clics, et on est dans le vif du sujet !

 

Pour ceux qui ne l’auraient pas encore découvert sur le Web, je signale aussi l’intérêt du blog du sociologue Fabrice Desplan, déjà présenté ici (voir note sur le programme religion et ultramodernité).

 

Spécialiste de l’adventisme, dont il propose lecture relationnelle (un peu à l’image de Yannick Fer), il porte un regard aiguisé sur les mutations religieuses actuelles (évolution de l’adventisme, Églises évangéliques afro-antillaises).

Commentaires

  • Bonjour Sébastien
    Je vous remercie de nous signaler le blog de Yannick Fer, ce qui nous permet d'avoir une vue plus étendue du corps évangélique dans le monde.

    J'aurais une question à vous soumettre. Au vue du caractère d'accommodation, voire d'échanges fraternels plus visibles dont les évangéliques font preuve avec leurs coreligionnaires chrétiens (catholique, Réformé), voyez-vous une avancée de ce type auprès des orthodoxes (en France, en Europe). Je dois vous avouer que je sais peu de chose à ce sujet.

    Chaleureusement,

    Christian

  • Réponse à Christian

    Quelques jours après la Pâque orthodoxe, je suis bien en peine de vous répondre précisément quant aux relations évangéliques-orthodoxes.
    Ce que je puis dire, c'est qu'il existe pas mal d'affinités typologiques entre ces deux types de christianisme. Ni les évangéliques, ni les orthodoxes ne sont très branchés "théologie". Leur affaire, c'est plutôt le ressenti mystique de Dieu, plus structuré chez les orthodoxes, plus débridé chez les évangéliques.
    En Russie, orthodoxes et évangéliques sont à la fois en concurrence, mais aussi en relation occasionnelle de connivence. Dans les romans de Soljenitsyne, on trouve une vraie tendresse pour les baptistes, ce n'est pas un hasard. Tolstoï a entretenu une relation épistolaire avec le pasteur évangélique français Ruben Saillens...
    Enfin, il faut noter, aux Etats-Unis, un vrai mouvement de conversion de l'évangélisme vers l'orthodoxie, qui mériterait une enquête. Le fils du fameux théologien évangélique Francis Schaeffer est par exemple devenu orthodoxe, et ce n'est pas un cas isolé.
    Voilà donc un superbe dossier d'étude pour les années à venir !

    SF

  • Bonjour Sébastien,

    Merci pour ces informations qui nous montrent effectivement qu'il y a un travail à accomplir dans ce domaine.

    En revenant sur cette relation épistolaire de Tolstoï avec le pasteur évangélique français Ruben Saillens, nous pourrions ajouter l'anecdote suivante, que vous connaissez certainement. L Tolstoï avait repris l'histoire de Père Martin "inventée" et écrite par Ruben Saillens pour son compte, sans savoir qui en était l'auteur. L'ayant su un jour, Ruben Saillens lui a écris pour lui faire savoir qu'il en était l'auteur. Ensuite, quelle était la nature des échanges, je ne puis dire !

    Chaleureusement,

    Christian

  • A propos du "Père Martin" de Ruben Saillens et de Tolstoï, voir dans Théologie Evangélique (Revue publiée par la Faculté de Théologie de Vaux-sur-Seine), vol. 4, no 3,2005, dans le texte de Jacques E. Blocher sur "Ruben Saillens, prophètr camisard?", la note 29 (p. 71) que je cite: "Traduit en anglais et publié sans nom d'auteur, le récit du Père Martin arrivera sur la table de travail du comte Léon Tolstoï (1828-1910), qui en réalisera une adaptatrion à la scène russe sous le titre "Là où est l'amour, là est Dieu". C'est à la lecture de la traduction anglaise du texte de Tolstoï que Ruben Saillens stupé
    fait reconnaitra son propore "Père Martin". Tolstoï reconnaîtra son emprunt à "l'admirable récit Martin" et le droit de paternité de R.Saillens, mais les éditeurs omettront parfois de citer la source. Cf. Léon Tolstoï, Lettres, tome 2: 1880-1910, Gallimard, 1986, 452 p."

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