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Le mystère Calvin

340.jpgA noter en kiosque, ce mois-ci, un beau numéro thématique de la revue L’Histoire consacré... à Jean Calvin.

 

Titre : LE MYSTERE CALVIN.


Ce n’est pas tous les jours que se trouve ainsi à la fête le réformateur français, né en Picardie à Noyon, dont les protestants du monde entier commémorent cette année le 500e anniversaire de la naissance!

Son impact international a été durablement sous-estimé en France, pays dont l’héritage catholique continue à colorer le regard, peu indulgent, posé sur le Réformateur...

Jusque et y compris dans l’édito de ce numéro de L’Histoire (on y qualifie le calvinisme de «religion sans merci», hum hum, voilà un raccourci historique qui sent son Joseph de Maistre, d’ailleurs cité plus haut dans l’édito).

 

Cinq articles de fond

 

Ce numéro spécial CALVIN de mars 2009 (auquel a contribué votre serviteur) vient donc à son heure, avec pas moins de cinq articles de fond consacrés à Jean Calvin, dont ceux de Laurent Theis, Bernard Cottret, Max Engammare, Olivier Christin.

J’ajoute que d’autres dossiers passionnants de ce numéro de mars 2009 attendent aussi le lecteur, dont une superbe enquête historique sur «la splendeur oubliée de Gaza», par l’historien Maurice Sartre, et une remarquable étude intitulée «Prendre femme dans les colonies», signée par l’historienne Christelle Taraud.

Commentaires

  • Bonjour,

    Quand vous dites que son impact international à été sous-estimé en France, que voulez-vous dire? Qu'il a impacté tout le globe sauf la France ou que la France sous-estime l'impact qu'il à eu en France?

    Sinon, je suis en train de lire ses Instituts de la religion chrétienne pour la première fois. Il n'hésite pas à dire où les catholiques ont tort. Il le dit fort et il le dit bien.

  • Habitant à Bourges, où Calvin découvrit les idées luthériennes, je suis à fond dans la lecture sur Calvin. Et DE Calvin. Je viens de lire son "Traité des Reliques", et d'en faire une recension qui paraîtra dans Certitudes. C'est à la fois bien argumenté et... hilarant! Eh oui. Calvin est un polémiste redoutable. Et tellement plus humain qu'on ne l'a dit. Encore faut-il pousser les investigations un peu en profondeur, y compris sur l'affaire Servet. Pas irréprochable, le Calvin, mais une stature et un héritage impressionnants.

  • Bonjour Stéphane,

    Voici, en partie, un exemple de ce que je pense veut dire M. Fath :

    http://www.time.com/time/specials/packages/article/0,28804,1884779_1884782_1884760,00.html

    (extrait du Time Magazine de cette semaine). Les français ne se rendent pas comptent de l'influence que Calvin a, même aujourd'hui, Outre-Atlantique et ailleurs.

  • Réponse à Stéphane K.

    Calvin est à la fois sous-étudié et sous-évalué en France même (alors que c'est une des plus grandes figures du christianisme occidental), et sous-estimé, en France, quant à sa popularité en-dehors de la France, notamment en Angleterre, en Ecosse, en Suisse, aux Etats-Unis, mais aussi en Nouvelle Zélande, en Corée du Sud....

    Lorsque l'on voit la discrétion de la signalétique indiquant le Musée Calvin, à Noyon, on se dit que décidément, "nul n'est prophète en son pays".

    Impression confirmée (entre autres) par le "flop" éditorial qu'avaient fait "Le Mal Français" puis "La société de confiance", essais remarquables d'Alain Peyrefitte où il analysait certaines difficultés françaises à la lumière du rejet français du protestantisme (et de Calvin en particulier).

    Et on pourrait multiplier les exemples.

    Ces 500 ans d'anniversaire de Calvin ont un côté "gadget"... Mais ils peuvent aussi être l'occasion de corriger un peu ce manque d'intérêt franco-français pour Calvin, afin d'arriver à une vision plus objective et plus équilibrée du rôle et de l'héritage de ce Réformateur né en Picardie.

  • Doit on juger de la grandeur d'un homme au regard de sa pensée?
    Si oui, la stature intellectuelle de Calvin suffit à en faire un "grand penseur".

    Mais il est aussi possible de juger de la grandeur d'un homme au regard de son positionnement moral.
    Alors, Calvin n'est pas un "grand Homme".

    L'affaire Servet a révélé par contre toute la valeur intellectuelle et morale d'un "ami" de Calvin: Sebastien Castellion. Qu'on ait tout fait pour le tenir dans la confidentialité ne me semble pas étonnant. On le doit à Calvin lui même.
    Qu'on relise "Le libellé contre Calvin" écrit par Castellion!!! On comprendra alors
    où se trouvait la "grandeur" de Calvin...
    Il me semble que c'est avant tout le positionnement moral qui fait qu'un homme est capable de "grandeur". Pour moi, Calvin n'est pas un "Grand Homme".

  • Bonjour,

    Sur l'affaire Servet, la compréhension de certains faits peut aider à replacer la tragédie dans son contexte. Ensuite alors, pouvons-nous peut-être, essayer de juger le geste, quoique je pense encore difficile de le faire.

    Je retranscris ci-dessous l'interview de Dany HAMEAU, tirés du podcast "Paroles de vie".

    (D. HAMEAU)
    Calvin était encore à Paris, il n'avait pas encore dû fuir la France. Il devait avoir 23 ou 24 ans. Pourquoi reste-t-il à Paris alors qu'il est menacé ? Cela en étonnera certains, mais il devait rencontrer un certain Michel Servet qui commençait à dire toutes sortes de choses sur la trinité. Servet ne voulait pas considérer que Jésus-Christ était divin. Il en détruisait donc la théologie de la divinité.

    Apprenant cela, Calvin désire le rencontrer pour en discuter. Rendez-vous est pris. Et Servet ne se présentera jamais à ce RV. Nul doute qu'il redoutait de s'affronter aux arguments bibliques de Calvin. Et Calvin attend, attend, et finalement il doit fuir Paris car il est en danger de mort.

    Beaucoup d'historiens et de théologiens disent que si seulement Servet avait eu le courage de se présenter à ce moment-là pour rencontrer Calvin, sans doute que 15 ans plus tard il ne se serait pas retrouvé dans la situation terrible qui a fait que qq. part, Calvin a du sévir et de la pire extrême.

    (QUESTION)
    Certains disent que Calvin n'a pas decidé de faire brûler Servet mais qu'il a approuvé. Qu'il a essayé de le raisonner avant.

    (D. HAMEAU)
    Quand un homme comme Calvin si proche de l'Ecriture a compris entre autres le "Tu ne tueras point", il est évident qu'il ne peut pas y aller volontiers. Encore une fois, prenons bien soin de connaître autant que faire se peut le CONTEXTE.

    Il faut dire aussi qu'il y avait en Europe énormément de bûchers partout. On brûlait à tout-va. Sans doute Calvin a-t-il lui-même été témoin dans sa jeunesse, à Paris, de la mort de certains de ses amis sur le bûcher. Ces expériences ont sans doute été traumatisantes. Ensuite, que s'est-il réellement passé ? On n'a pas de document qui dise que Calvin a décidé de faire brûler Servet. Il a laissé faire, sans doute. Il l'a regretté, ça, c'est clair.
    Mais en même temps, il faut comprendre qu'il était pris dans une machine. On dirait aujourd'hui "Responsable mais pas coupable".


    (CONCLUSION DE LA JOURNALISTE)
    L'exécution de Servet restera attachée à Calvin comme une infamie, même si toute la chrétienté voulait sa mort. Sa mort n'a pas été la décision personnelle de Calvin. Et même si Calvin a demandé, sans succès, qu'il ne soit pas exécuté par le feu. Alors oui, Calvin a peut-être trop collé à son temps, en se montrant très crispé. C'est le défaut de la cuirasse d'un homme que des historiens déclarent fondateur d'une civilisation... Ce qui n'est pas rien.

    Au plaisir,
    Fred

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