Le protestantisme susciterait-il l'ennui? Serait-il insuffisamment médiatisé? Force est en tout cas de s'interroger, au vu d'une annulation très surprenante.
L'Université Inter-âges de Versailles, belle institution de formation permanente à destination des séniors, avait programmé un alléchant cycle de conférences sur le protestantisme.
Surprise: il a été brutalement annulé.
Le programme, auquel je participais avec d'éminents collègues, avait pourtant été dûment annoncé dans la belle brochure en couleur annonçant toutes les conférences de l'année 2010-201 (voir ci-dessous).
Mais voilà: le cycle consacré au protestantisme n'a entraîné que trop peu d'inscriptions. A tel point qu'il a fallu annuler le cycle après sa programmation officielle, fait rarissime.
Conclusion: pour éveiller la curiosité du public francophone et francilien sur le protestantisme, dont l'empreinte sur l'histoire et la culture française est pourtant considérable, il reste du pain sur la planche...
Commentaires
Les protestants eux-mêmes sont très en retraits par rapport à leur histoire, je trouve. Ils se voient descendants des camisards un peu comme les français se voient descendants des gaulois.
Mais que faire ? La vulgariser ? Oui, certainement. La promouvoir ? J'espère que non.
Au niveau français simple, je ne crois pas que les protestants soient un élément clef, ce qui n'empêche pas de s'y intéresser bien sûr. Mais je pense que leur rôle est plus intéressant au niveau européen et colonial.
Le mouvement de réforme se comprend mieux - y compris dans ses aspects catholiques, mauvaisement, me semble-t-il, intitulé de "contre" réforme - au niveau européen, tandis que les colonies ont été des sortes de nouvelles terres promises - et les protestants y ont bien des cadavres dans leur placard, je crois - il est vrai qu'on insiste surtout sur les aspects positifs de l'évangélisation. (du moins, supposés positifs).
Ça n'empêche pas que les guerres de religions ont été un élément fondamental de l'histoire française, mais il me semble qu'on déborde là du protestantisme, et que certains éléments régionaux - mais oui, les camisards ! - sont pleins d'enseignements.
Une histoire à la fois complexe et compliquée, dont les milieux, europe et colonie, sont pas franchement à la mode. Seul le niveau régional est à la mode, et est considéré comme positif. Le seul ennui est que les protestants bougent tout le temps, décourageant l'espoir de découvrir un enracinement à une terre. Mais, après tout, pourquoi ne pas commencer quand même par là ?