En sociologie des religions, on appelle cela la rational choice theory (théorie du marché choix rationnel). On veut dire par là que face aux options religieuses, les acteurs se déterminent de plus en plus comme des consommateurs rationnels, qui "font leur marché" selon des calculs de maximisation des profits.
Pour l'illustrer, on a longtemps montré ces rues singulières, dans certaines villes américaines, où s'alignent de multiples églises différentes, chacune essayant d'attirer le chaland.
Avec humour (ça fait du bien!), un dessinateur congolais talentueux nous propose la même illustration.... appliquée à son pays. Une manière de prolonger, par le sourire, les notes plus "sérieuses" consacrées aux beaux travaux de thèse de Damien Mottier et Sarah Demart.
Ce dessin est tiré du Congo blog, blog d'actualités sur la République Démocratique du Congo tenu par Cédric Kalonji, un jeune journaliste congolais.
Commentaires
Pour un bel exemple en anglais, un classique du genre: http://majorsmatter.net/religion/Readings/RationalChoice.pdf. Article de Laurence Iannaccone.
La traduction de Rational Choice Theory par "théorie du marché rationnel" est volontaire ou est-ce une coquille? On trouve généralement "théorie du choix rationnel". Amicalement.
Cher Frédéric,
En effet, "théorie du choix rationnel" est évidemment la bonne traduction.
Merci d'avoir signalé cette coquille, que je corrige à l'instant!
Coquille, peut-être, mais lapsus très révélateur en tout cas!
C'est moins un lapsus qu'un quasi équivalent, à vrai dire.
Car le MARCHE concurrentiel (qui constitue le modèle de la rational choice theory) est fondé sur le CHOIX des acteurs. "Théorie du choix rationnel" et "théorie du marché rationnel" renvoient donc, en fait, à une réalité équivalente.
Ce qui ne veut pas dire, évidemment, que les "produits" religieux ou politiques ne sont que des objets matériels de consommation. Ce qu'on veut souligner dans cette approche, c'est que les anciens systèmes d'oligopole et de monopole (un Etat qui impose les croyances, par exemple) sont en déclin, au profit de sociétés plus ouvertes où ce sont les gens qui choisissent (leur parti politique, leur coupe de cheveux, leur voiture, leur affiliation religieuse).