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Recherches autour du 21 décembre 2012 (fin du monde)

0591_2012.jpgQui lira cette note en ce 21 décembre 2012? Suspens... Et si la fin du monde nous surprenait tous?

Rappelons que pour passer la "fin du monde" au crible des sciences sociales, trois doctorants du GSRL (Groupe Sociétés, Religions, Laïcités), Mathieu Gervais, Ludovic Bertina et Morvarid Ayaz,ont organisé le 10 décembre à Paris une journée d'étude sur la fin du monde. Elle a déjà évoquée dans ce blog, mais est désormais très bien résumée par Géraldine Casutt, assistante diplômée à l'Université de Fribourg (Suisse), sur l'excellent portail Religioscope (lien).

Commentaires

  • 22/12/2012 :

    La fin d'une mode (quoique) ressassée depuis 2009 surtout, mais sûrement pas encore la fin du flot d'inepties (99,9 %) consistant à brasser du néant dans du vide et qui sont dites et écrites à propos de cette expression galvaudée, dont le sens (en tous cas sur le plan du grec biblique néo-testamentaire : littéralement "consommation du siècle") a été tant déformé ; bêtises qui montrent aussi, dans ce monde de la fin, la progression exponentielle et inexorable de la confusion générale, de l'ignorance, du penchant malsain pour le sensationnel, la catastrophe, le spectacle gratuit, de la soif médiatique pour l'outrance, la vente de papier et l'audience à tout prix. Le ridicule ne tue pas, mais il occupe l'espace. Tout cela révèle aussi au passage, de mon point de vue, le taux sans cesse croissant de déchristianisation en Europe, où se mélangent rumeurs, déformations, superstitions, doctrines New-Age fumeuses, retour au paganisme, etc.

    "Mangeons et buvons, car demain nous mourrons !" Esaïe 22. 13 ; 1 Corinthiens 15. 32

    "...et demain sera comme aujourd’hui, [et] encore bien supérieur." Esaïe 56. 12

    "sachant tout d’abord ceci, qu’aux derniers jours des moqueurs viendront, marchant dans la moquerie selon leurs propres convoitises et disant : Où est la promesse de sa venue ? car, depuis que les pères se sont endormis, toutes choses demeurent au même état dès le commencement de la création." 2 Pierre 3. 3-4

    Oui, s'il y a bien une chose - entre autres - qui s'accomplit sous nos yeux, c'est le portrait de notre monde actuel.

  • En 1927 (il y a déjà presque un siècle !!), entre deux guerres mondiales, voici ce qu'écrivait déjà à l'époque René Guénon dans "La Crise du Monde moderne".

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    1) "…si l’on dit que le monde moderne subit une crise, (…) c’est qu’il est parvenu à un point critique, ou, en d’autres termes, QU’UNE TRANSFORMATION PLUS OU MOINS PROFONDE EST IMMINENTE, QU’UN CHANGEMENT D’ORIENTATION DEVRA INÉVITABLEMENT SE PRODUIRE À BRÈVE ÉCHÉANCE, de gré ou de force, d’une façon plus ou moins brusque, AVEC OU SANS CATASTROPHE.

    "(…) pour nous, et en nous plaçant à un point de vue plus général, c’est toute l’époque moderne, dans son ensemble, qui représente pour le monde une période de crise ;
    IL SEMBLE D’AILLEURS QUE NOUS APPROCHIONS DU DÉNOUEMENT, ET C’EST CE QUI REND PLUS SENSIBLE AUJOURD’HUI QUE JAMAIS LE CARACTÈRE ANORMAL DE CET ÉTAT DE CHOSES qui dure depuis quelques siècles, MAIS DONT LES CONSÉQUENCES N’AVAIENT PAS ENCORE ÉTÉ AUSSI VISIBLES QU’ELLES LE SONT MAINTENANT.
    C’EST AUSSI POURQUOI LES ÉVÉNEMENTS SE DÉROULENT AVEC CETTE VITESSE ACCÉLÉRÉE à laquelle nous faisions allusion tout d’abord ; sans doute, CELA PEUT CONTINUER AINSI QUELQUE TEMPS ENCORE, MAIS NON PAS INDÉFINIMENT ; et même, sans être en mesure d’assigner une limite précise, ON A L’IMPRESSION QUE CELA NE PEUT PLUS DURER TRÈS LONGTEMPS. (…)"


    2) "CE N’EST CERTES PAS PAR HASARD QUE TANT D’ESPRITS SONT AUJOURD’HUI HANTÉS PAR L’IDÉE DE LA « FIN DU MONDE » ; on peut le regretter à certains égards, car les extravagances auxquelles donne lieu cette idée mal comprise, les divagations « messianiques » qui en sont la conséquence en divers milieux, toutes ces manifestations issues du déséquilibre mental de notre époque, ne font qu’aggraver encore ce même déséquilibre dans des proportions qui ne sont pas absolument négligeables (…).

    "…nous pensons pourtant que, même si ce sont en effet des erreurs, il vaut mieux, tout en les dénonçant comme telles, rechercher les raisons qui les ont provoquées et la part de vérité plus ou moins déformée qui peut s’y trouver contenue malgré tout (…).

    "Si l’on considère les choses de cette façon, ON S’APERÇOIT SANS PEINE QUE CETTE PRÉOCCUPATION DE LA « FIN DU MONDE » EST ÉTROITEMENT LIÉE À L’ÉTAT DE MALAISE GÉNÉRAL DANS LEQUEL NOUS VIVONS PRÉSENTEMENT : LE PRESSENTIMENT OBSCUR DE QUELQUE CHOSE QUI EST EFFECTIVEMENT PRÈS DE FINIR, AGISSANT SANS CONTRÔLE SUR CERTAINES IMAGINATIONS, y produit tout naturellement des représentations désordonnées (1), et le plus souvent grossièrement matérialisées, qui, à leur tour, se traduisent extérieurement par les extravagances auxquelles nous venons de faire allusion.

    "Cette explication n’est d’ailleurs pas une excuse en faveur de celles-ci ; ou du moins, si l’on peut excuser ceux qui tombent involontairement dans l’erreur, parce qu’ils y sont prédisposés par un état mental dont ils ne sont pas responsables, ce ne saurait jamais être une raison pour excuser l’erreur elle-même. (…)"


    3) "…CERTAINS, DISIONS-NOUS, SENTENT CONFUSÉMENT LA FIN IMMINENTE DE QUELQUE CHOSE DONT ILS NE PEUVENT DÉFINIR EXACTEMENT LA NATURE ET LA PORTÉE ; il faut admettre qu’ils ont là une perception très réelle, quoique vague et sujette à de fausses interprétations ou à des déformations imaginatives, puisque, QUELLE QUE SOIT CETTE FIN, LA CRISE QUI DOIT FORCÉMENT Y ABOUTIR EST ASSEZ APPARENTE, et qu’une multitude de signes non équivoques et faciles à constater conduisent tous d’une façon concordante à la même conclusion.

    "CETTE FIN N’EST SANS DOUTE PAS LA « FIN DU MONDE », AU SENS TOTAL OÙ CERTAINS VEULENT L’ENTENDRE, MAIS ELLE EST TOUT AU MOINS LA FIN D’UN MONDE ;
    ET, SI CE QUI DOIT FINIR EST LA CIVILISATION OCCIDENTALE SOUS SA FORME ACTUELLE, IL EST COMPRÉHENSIBLE QUE CEUX QUI SE SONT HABITUÉS À NE RIEN VOIR EN DEHORS D’ELLE, À LA CONSIDÉRER COMME « LA CIVILISATION » SANS ÉPITHÈTE, CROIENT FACILEMENT QUE TOUT FINIRA AVEC ELLE,
    ET QUE, SI ELLE VIENT À DISPARAÎTRE, CE SERA VÉRITABLEMENT LA « FIN DU MONDE ».

    "Nous dirons donc, pour ramener les choses à leurs justes proportions, qu’IL SEMBLE BIEN QUE NOUS APPROCHIONS RÉELLEMENT DE LA FIN D’UN MONDE, C’EST-À-DIRE DE LA FIN D’UNE ÉPOQUE OU D’UN CYCLE HISTORIQUE, QUI PEUT D’AILLEURS ÊTRE EN CORRESPONDANCE AVEC UN CYCLE COSMIQUE, suivant ce qu’enseignent à cet égard toutes les doctrines traditionnelles.

    "IL Y A DÉJÀ EU DANS LE PASSÉ BIEN DES ÉVÉNEMENTS DE CE GENRE, ET SANS DOUTE Y EN AURA-T-IL ENCORE D’AUTRES DANS L’AVENIR ; événements d’importance inégale, du reste, selon qu’ils terminent des périodes plus ou moins étendues et qu’ils concernent, soit tout l’ensemble de l’humanité terrestre, soit seulement l’une ou l’autre de ses portions, une race ou un peuple déterminé.

    "IL EST À SUPPOSER, DANS L’ÉTAT PRÉSENT DU MONDE, QUE LE CHANGEMENT QUI INTERVIENDRA AURA UNE PORTÉE TRÈS GÉNÉRALE, ET QUE, QUELLE QUE SOIT LA FORME QU’IL REVÊTIRA, et que nous n’entendons point chercher à définir, IL AFFECTERA PLUS OU MOINS LA TERRE TOUT ENTIÈRE.

    "En tout cas, les lois qui régissent de tels événements sont applicables analogiquement à tous les degrés ; AUSSI CE QUI EST DIT DE LA « FIN DU MONDE », EN UN SENS AUSSI COMPLET QU’IL EST POSSIBLE DE LA CONCEVOIR, et qui d’ailleurs ne se rapporte d’ordinaire qu’au monde terrestre, EST-IL ENCORE VRAI, TOUTES PROPORTIONS GARDÉES, LORSQU’IL S’AGIT SIMPLEMENT DE LA FIN D’UN MONDE QUELCONQUE, ENTENDUE EN UN SENS BEAUCOUP PLUS RESTREINT."

    ("Avant-propos")

    (1) Comme le syndrome « Tous à Bugarach ! » (NDR)

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    1) "MAINTENANT, UNE QUESTION SE POSE : QUELLE EST LA RAISON D’ÊTRE D’UNE PÉRIODE COMME CELLE OÙ NOUS VIVONS ?
    EN EFFET, SI ANORMALES QUE SOIENT LES CONDITIONS PRÉSENTES CONSIDÉRÉES EN ELLES-MÊMES, ELLES DOIVENT CEPENDANT RENTRER DANS L’ORDRE GÉNÉRAL DES CHOSES, dans cet ordre qui, suivant une formule extrême-orientale, est fait de la somme de tous les désordres ;
    CETTE ÉPOQUE, SI PÉNIBLE ET SI TROUBLÉE QU’ELLE SOIT, DOIT AVOIR AUSSI, COMME TOUTES LES AUTRES, SA PLACE MARQUÉE DANS L’ENSEMBLE DU DÉVELOPPEMENT HUMAIN, et d’ailleurs le fait même qu’elle était prévue par les doctrines traditionnelles est à cet égard une indication suffisante. (…)
    Nous ajouterons, sans y insister, que, COMME TOUT CHANGEMENT D’ÉTAT, LE PASSAGE D’UN CYCLE À UN AUTRE NE PEUT S’ACCOMPLIR QUE DANS L’OBSCURITÉ (…)."

    2) "La civilisation moderne, comme toutes choses, a forcément sa raison d’être, et, si elle est vraiment celle qui termine un cycle, on peut dire qu’elle est ce qu’elle doit être, qu’elle vient en son temps et en son lieu ; mais elle n’en devra pas moins être jugée selon la parole évangélique trop souvent mal comprise : « Il faut qu’il y ait du scandale ; mais malheur à celui par qui le scandale arrive ! »"

    (Chapitre premier: "L’âge sombre")

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    20 ans + tard, l'expérience des totalitarismes (fascistes & stalinien) et la seconde guerre mondiale étant passés par là, René Guénon remet ça l'année-même de la fin de la guerre, dans "Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps" (1945), qui se veut un approfondissement de "La Crise…"
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    "Depuis que nous avons écrit "La Crise du Monde moderne", les événements n’ont confirmé que trop complètement, et surtout trop rapidement, toutes les vues que nous exposions alors sur ce sujet, bien que nous l’ayons d’ailleurs traité en dehors de toute préoccupation d’« actualité » immédiate, aussi bien que de toute intention de « critique » vaine et stérile."

    ("Avant-propos")

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    1) "Tout ce que nous avons décrit au cours de cette étude constitue en somme, d’une façon générale, ce qu’on peut appeler les « signes des temps », suivant l’expression évangélique,

    C’EST-À-DIRE LES SIGNES PRÉCURSEURS DE LA « FIN D’UN MONDE » OU D’UN CYCLE, QUI N’APPARAÎT COMME LA « FIN DU MONDE », SANS RESTRICTION NI SPÉCIFICATION D’AUCUNE SORTE, QUE POUR CEUX QUI NE VOIENT RIEN AU DELÀ DES LIMITES DE CE CYCLE MÊME,

    erreur de perspective très excusable assurément, mais qui n’en a pas moins des conséquences fâcheuses par les terreurs excessives et injustifiées qu’elle fait naître chez ceux qui ne sont pas suffisamment détachés de l’existence terrestre ; et, bien entendu, ce sont justement ceux-là qui se font trop facilement cette conception erronée, en raison de l’étroitesse même de leur point de vue.

    À LA VÉRITÉ, IL PEUT Y AVOIR AINSI BIEN DES « FINS DU MONDE », PUISQU’IL Y A DES CYCLES DE DURÉE TRÈS DIVERSES, CONTENUS EN QUELQUE SORTE LES UNS DANS LES AUTRES, et que la même notion peut toujours s’appliquer analogiquement à tous les degrés et à tous les niveaux ;
    MAIS IL EST ÉVIDENT QU’ELLES SONT D’IMPORTANCE FORT INÉGALE, COMME LES CYCLES MÊMES AUXQUELS ELLES SE RAPPORTENT,

    ET, À CET ÉGARD, ON DOIT RECONNAÎTRE QUE CELLE QUE NOUS ENVISAGEONS ICI A INCONTESTABLEMENT UNE PORTÉE PLUS CONSIDÉRABLE QUE BEAUCOUP D’AUTRES,
    PUISQU’ELLE EST LA FIN D’UN « MANVANTARA » TOUT ENTIER, c’est-à-dire de l’existence temporelle de ce qu’on peut appeler proprement une humanité,

    CE QUI, ENCORE UNE FOIS, NE VEUT NULLEMENT DIRE QU’ELLE SOIT LA FIN DU MONDE TERRESTRE LUI-MÊME,
    PUISQUE, PAR LE « REDRESSEMENT » QUI S’OPÈRE AU MOMENT ULTIME, CETTE FIN MÊME DEVIENDRA IMMÉDIATEMENT LE COMMENCEMENT D’UN AUTRE « MANVANTARA ». (…)


    2) "…et c’est ainsi que, si l’on veut aller jusqu’à la réalité de l’ordre le plus profond, ON PEUT DIRE EN TOUTE RIGUEUR QUE LA « FIN D’UN MONDE » N’EST JAMAIS ET NE PEUT JAMAIS ÊTRE AUTRE CHOSE QUE LA FIN D’UNE ILLUSION."

    (Chapitre XL : La fin d’un monde")

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