À notre époque où les religions font souvent parler d’elles dans le sens du pire, c’est-à-dire de l’intolérance, l’exposition du musée de l’Histoire de l’Immigration est un bain de fraîcheur sur les lieux saints partagés. Elle prouve que, depuis toujours, dans des lieux particuliers de l’histoire de la Méditerranée et de l’Europe, des croyants appartenant aux trois monothéismes ont su s’accorder avec bienveillance, tout en demeurant fidèles à leur foi. Plus discrètes que les conflits médiatisés, ces amitiés créatrices de lien spirituel, ces mains fraternelles sont sans cesse agissantes.
Une belle introduction à l'exposition en cours au Musée de l'Histoire de l'Immigration à découvrir dans l'hebdomadaire Réforme, sous la plume de Martine Lecoq.
Commentaires
Bjr, Avec l'adjectif "partagés", les "lieux saints" prennent un autre sens. La notion de "lieux saints", en toute rigueur, devrait être déconstruite, car elle repose sur l'idée que le culte d'adoration "en tout lieu", dont JC a parlé, n'est pas "acté". Qu'il y ait des lieux marqués, forts de sens dans les mémoires, oui. On ne peut ôter arbitrairement de la pensée humaine son besoin de repères et de références, de statuaires et... de lieux saints.
Mais enfin, que la "sainteté" ait pu être associée à des enjeux politiques sanguinaires la discrédite quelque peu comme propriété d'un "lieu". La présence d'un surcroît de sens en un "lieu" devrait exclure la foire d'empoigne historiquement advenue sur ces terres en principes indemnes de tout brouillage anthropomorphique.
Travaillons déjà à faire prévaloir l'idée de "partage" sur celle de "lieux saints", chargés d'émotion pour quiconque les remplit de ses projections, de sa mémoire, de ses références, mais incapables, à eux seuls, de provoquer autre chose que des replis identitaires, des exclusives, de faux absolus. fgh