Les précédentes enquêtes IFOP sur le protestantisme dataient de 2010 (pour la FPF) et de 2012 (pour les Associations Familiales Protestantes). L'IPSOS, en 2017, avait aussi proposé une autre enquête, mais c'est peu de dire que que cette nouvelle enquête IFOP 2024, tout juste rendue publique (2025), un un événement.
L'hebdomadaire Réforme, grâce aux analyses du sociologue Jean-Paul Willaime (GSRL), en propose une lecture détaillée, où l'on apprend notamment ceci:
"La question “De quelle sensibilité religieuse vous sentez-vous le plus proche ?” permet de dresser le paysage du protestantisme (autodéclaré) en 2025. La sensibilité évangélique représente 33% (contre 22% en 2010), la réformée 25% (37% en 2010), la luthérienne 13% (19% en 2010), la pentecôtiste 11% (5% en 2010), la libérale 8%, la baptiste 7% (ces deux sensibilités n’étaient pas mesurées en 2010), la charismatique 5% (2% en 2010), une “autre” sensibilité 11% (9% en 2010").
La présentation Powerpoint résumant l'enquête pouvait laisser penser que ces distinctions sont faites à l'intérieur des personnes qui choisissent de se définir comme protestantes plutôt que comme évangéliques. Ce qui aurait alors abouti à une proportion de 68,5% d'évangéliques.
Cependant (CORRECTIF), la réception ultérieure de l'ensemble des données de l'enquête (229 pages, aimablement communiquées par Jean-Paul Willaime) montre qu'en réalité, la question sur les sensibilités a été posée à tout le panel (celles et ceux qui répondent, en première identification, "évangélique", et celles et ceux qui répondent "protestant). Ce qui aboutit à 58% d'évangéliques au sein du protestantisme français en 2025.
L'évangélicalisation du protestantisme français est aujourd'hui très avancée.
A suivre.
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