Le dernier tome de Harry Potter, intitulé "Harry Potter et les reliques de la mort", sortira enfin en France (et en traduction française) vendredi prochain (26 octobre 2007) à 0H01.
812 pages de bonheur à dévorer pour les fans!
Une sortie précédée de deux "coming-outs" retentissants. Le premier concerne le personnage de Dumbledore: l'auteure révèle qu'il est gay! Mais ce n'est pas tout...
Le second coming-out, à mon avis le plus piquant, est.... que J.K Rowling, géniale romancière écossaise d'adoption... se présente comme chrétienne, et inspirée par le christianisme. Passé beaucoup plus inaperçu que le coming-out gay de Dumbledore, je le trouve pourtant tout aussi fort, voire plus.
Voilà en effet une auteure dont l'oeuvre a été, durant des années, mise à l'index par des millions de chrétiens (pas tous quand même, loin s'en faut). Du cardinal Ratzinger, devenu plus tard le pape catholique Benoît XVI, à divers leaders évangéliques américains comme James Dobson, nombreux ont été les index pointés vers cette littérature de sorcellerie qui, je cite le Ratzinger du cru 2003, "désagrège l'esprit du christianisme".
Un loup déguisé en agneau littéraire, en somme.
Des parallèles "évidents" (dixit JK.Rowling)
Sans me prononcer sur le fond (je confesse que je n'ai pas lu Harry Potter - j'ai un peu de mal avec la Fantasy fleuve-) je trouve intéressant et piquant d'entendre J.K.Rowling, qui pratique sa foi chrétienne au sein de l'Eglise presbytérienne d'Ecosse (la Kirk), revendiquer plus clairement que jamais, après la sortie de son dernier tome en anglais, ses attaches chrétiennes et l'inspiration qu'elle en a tiré dans ses romans.
Lors d'une conférence de presse, la semaine passée, dans le cadre de son "Open Book Tour", elle affirme: "pour moi (les parallèles religieux) ont toujours été évidents. Mais je n'ai jamais voulu en parler trop ouvertement parce que cela aurait révélé où l'on veut en venir à ceux qui voulaient juste savourer l'histoire".
Je n'aurai pas la cruauté d'en dire trop sur la fin du dernier tome, chers internautes (je ne veux pas être victime d'attaques pirates!), mais je dirai juste ceci: à un moment donné à la fin du roman, deux inscriptions viennent imposer leur sens. Les voici:
"Le dernier ennemi qui sera détruit est la mort", et "Là où est ton trésor, là sera ton coeur".
Cela vous dit quelque chose? Il s'agit de citations bibliques du Nouveau Testament, l'une de I Corinthiens, 15, 26, l'autre de Matthieu 6:21 (parole attribuée à Jésus lui-même).
Qu'en pense Benoît XVI? Toujours aussi remonté? Sans parler des cohortes de protestants évangéliques qui ont critiqué cette littérature jugée dangereuse. Citer l'Evangile, vous me direz, ne prouve rien.
Il reste qu'il n'est pas anodin d'entendre JK.Rowling souligner avec une telle insistance l'inspiration chrétienne qui, dit-elle, l'a portée, sur fond d'une préoccupation spirituelle intense qu'elle avoue sans fard.
Alors, Harry Potter, machine anti-chrétienne ou révélation progressive, jusqu'au 7e et dernier tome, d'une thématique finalement très christique? Aux lecteurs de juger.
Commentaires
j'ai découvert votre blog très récemment. Je le trouve d'une très grande richesse et d'un très grand équilibre
Bonjour,
Je ne sais pas si vous connaissez la série de Philip Pullman, A la Croisée des Mondes (His Dark Material en VO) - si vous avez du mal avec la fantasy fleuve, ça n'arragera rien... Il s'agit d'une trilogie sortie à peu près au même moment que les premiers Harry Potter et qui contient une charge à boulets rouges contre les religions, perçues comme la source de tous les maux. Un film devrait sortir à la fin de l'année (avec Nicole Kidman, sauf erreur de ma part). Un parallèle intéressant serait sans doute à faire.
D'autre part, l'utilisation de la religion dans des oeuvres de fantasy se retrouve également dans Le Monde de Narnia de C.S. Lewis.
Bonjour Sébastien,
Comme vous je ne connais pas Harry Crotteur (ça c'est la version Homer Simpson) mais j'ai énormément entendu parler de la polémique.
Pour faire suite à mes précédents messages sur les annonces de ce type (Kaka...) cela me laisse plutôt froid. D'ailleurs, quand j'y pense, Hitler aussi se présentait comme chrétien, parfois...
Donc je me garderais du moindre jugement sur l'être de cette personne, et si je devais en juger quelque chose, c'est son oeuvre, puisque c'est pour cela qu'elle est connue. Si elle est chrétienne, son oeuvre est criticable, si elle ne l'est pas, elle est aussi criticable.
En revanche, il est intéressant de savoir qu'elle s'est inspirée de la foi chrétienne pour son oeuvre. Certes.
Comme Lewis pour ses chroniques narniennes.
A part ça...
C'est vrai qu'il est bien ce blog, je l'ai aussi découvert récemment, et les actus, comme celle-ci, sont jusqu'à présent toujours intéressantes.
A mon échelle, je guette, entre autres, tous les signes qui montrent un retour du religieux dans nos sociétés occidentales et par la force des choses dans "notre belle société française laïque sécularisée" (à lire avec ironie). Ce blog constitue dans ce sens une très bonne tour d'observation.
Si j'aimerais intervenir sur cette actu c'est car elle permet de parler de quelque chose qui me semble interessant voire capital.
En effet, si j'ai bien compris, il est question là de quelqu'un, J. K. Rowling, qui exprime l'importance de son inspiration chrétienne dans ses ouvrages voire dans sa vie. Et ce quelqu'un ce n'est ni plus ni moins, d'une part que l'auteur le plus vendu au monde, mais surtout en ce qui me concerne, c'est l'auteur le plus vendu chez les jeunes.
Et oui, c'est cela qui me semble important, les jeunes.
J'entend par "jeunes" des petits enfants aux adolescents voire jeunes adultes.
Nous sommes à une époque où les jeunes générations ont de moins en moins de repères psychologiques stables, où ils sont de moins en moins invités à se construire intellectuellement au profit des loisirs en abondance et de la futilité en idéal. Ils sont invités à privilégier le ressenti basique et épidermique au raisonnement intellectuel mesuré. Ils sont invités à prendre le dessus et à communiquer par l'émotion et pas par la raison. Ils sont solicités de toutes parts par toutes sortes de néons et de musiques entêtantes. Mais, ce ne sont que des enfants et des adolescents, des individus en construction, donc encore fragiles psychologiquement et très perméables à tous les stimuli extérieurs.
Le rôle des parents serait alors de protéger ces enfants du trops de solicitations extérieures et de les aider à se construire. Seulement voilà, il semblerait que bon nombre de parents trouvent tout ce système plutôt normal et si ils se posent des questions dessus, ils n'ont aucune réponse alors ils laissent faire, se demandant ce que ça donnera, se disant que ce n'est pas bien grave.
Je me permet d'être aussi critique avec la jeunesse car j'en fais partie. En effet, né en 1983, et ayant pas mal déménagé durant mon enfance, j'ai fréquenté pas mal de cours de récréation différentes, de tous milieux sociaux et géographiques en France, différents milieux ruraux, différents genres de quartiers de différentes villes moyennes. Et par exemple, quitte à faire peur à quelques uns, cet été, quand j'ai quelque fois regardé "Secret Story" (je regarde ce genre de programmes car je trouve que ça en dit longtemps sur ce qu'est la société et sur ce qu'elle pourraît devenir...), je fus assez amusé en me rendant compte que ce que je voyais sous mes yeux, et le spectacle était assez préoccupant (ce qui ont regardé savent de quoi je parle), était bel et bien ma génération qui s'exprimait à la télévision, dans toute sa splendeur, tous ses doutes, toute sa fragilité psychologique, tous ses sentiments basiques, toutes ses petites préoccupations, cette façon de faire la promotion de son inconséquence et de tous les ressentiments très basiques et épidermiques, cette façon de s'exciter sans mesure pour tout et n'importe quoi, cette façon de se croire tout permis, de ne se donner aucune limite, et tout cela très fortement encouragé par les "responsables" (le terme "irresponsables" irait sûrement mieux en locurence) de l'émission de télé. Et le pire c'est que connaissant ma génération, je me suis dit, "ça, ça va marcher, va y en avoir un deuxième", et en effet, ils en ont prévu un deuxième... Et soit dit en passant, les programmes genre "Secret Story", "L'île de la tentation", "Koh Lanta", "Star Academy", "etc", sont ceux qui font les meilleurs chiffres d'audience chez les jeunes générations...
Tout ceci pour dire que nous nous retrouvons avec une jeunesse très faible psychologiquement, très faible intellectuellement, sur laquelle les néons et les musiques entêtantes ont de plus en plus d'impact (voir les très jeunes publics "fanatisés" de la Star academy ou des shows façon Lorie ou Britney Spears ou plus simplement voir les pubs adressées à la jeunesse), se cherchant des repères stables.
Avec une jeunesse dans un tel état, et à priori toujours sur la même pente, je crois qu'il ne faut pas négliger le genre d'influence que peuvent avoir des personnes comme J.K. Rowling sur celle-ci en parlant de son inspiration divine. A savoir que par inspiration divine, il y a le repère stable de la religion. La religion qui pourraît de plus être l'élément qui, outre le fait qu'il permet de se créer un repère stable ramenant de la sérénité dans sa vie, permettrait de se différencier de ses parents et de créer quelque chose de propre à cette jeunesse, le retour à la religion. Les parents ont fui la religion, les enfants pourraient avoir envie de reconstruire sur la religion, leur permettant de s'affirmer de cette manière.
D'un autre côté nous avons des groupes religieux, je parle des évangéliques pento-charismatiques, qui se servent à plein des techniques de communications modernes avec par exemple des shows qui par certains côtés ressemblent à ceux de la Star Academy qui a par aillaurs un présentateur, Nikos Aliagas, qui lui aussi (j'espère que ça n'est pas de la paranoïa) ressemble par certains côtés pas mal à un télé-évangéliste, ces groupes religieux qui jouent à plein sur le côté émotionnel des gens et qui méprisent le côté intellectuel, qui se foutent pas mal de la raison et qui privilégient un fonctionnement basique soumis au repère stable de la lecture littérale de la Bible avec des règles morales très claires. Bref que des choses qui me semblent assez peu éclairées pour la construction de la société.
Si on prête crédit à la définition de la jeunesse et à celle des groupes pento-charismatiques que j'ai faîtes, on pourra aisément se rendre compte des correspondances que peuvent trouver ces deux éléments.
Si jamais ces correspondances ont lieu, alors je crois qu'il est bon de s'inquiêter de l'avancée de ces nouveaux mouvements religieux et des conséquences que ça pourraît donner si ils mettaient la main sur la jeunesse.
Car la jeunesse, ce sont les adultes de demain...
Je trouve cette information très piquante.Chrétienne évangélique, j'ai toujours défendu becs et ongles Harry Potter, contre tous les autres qui l'attaquaient au motif que c'était "diabolique". Je n'y ai jamais vu qu'une belle histoire, semblable aux contes de fées de mon enfance, avec une grande qualité littéraire et de beaux sentiments. Avoir confirmation que il non seulement il n'y a rien de satanique dans cette oeuvre mais qu'elle est en plus d'inspiration chrétienne a quelque chose de savoureux!
Harry Potter d'inspiration chrétienne ? Laissez-rire ! Un sorcier chrétien ça ne peut pas exister car c'est écrit dans la Bible.
Deutéronome 18-9 et s. "9. Lorsque tu seras entré dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu n'apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. 10. Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d'astrologue, d'augure, de magicien,11. d'enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. 12. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l'Éternel; et c'est à cause de ces abominations que l'Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. 13. Tu seras entièrement à l'Éternel, ton Dieu. ".
Nous sommes bien là en présence d'une séduction dans ces temsp qui sont les derniers et Satan se déguise aussi en ange de lumière. HP ce n'est rien d'autre que du satanisme en gants blancs destiné à initier la jeunesse à l'occultisme. Les chrétiens ne peuvent y adhérer et doivent en éloigner leur enfants. Restons vigilants.
Cette polémique sur Harry Potter, aujourd'hui au dessus de tous soupçons, illustre effectivement bien du point de vue chrétien, la séduction des derniers temps. Je suis quelque peu étonné, monsieur Fath par votre prise de position qui, si je vous ai bien lu, relativise la portée idéologique du phénomène et renvoie les évangéliques (certains) parmi les réac obscurantistes. Un regard objectif se doit d'exposer les arguments des uns comme des autres. La participation d'Harry Potter à la séduction des derniers temps est légitime du point de vue biblique et se défend. Encore faut-il en maîtriser tous les fondements religieux, spirituels et intellectuels !
Réponse à Phax
Vous vous méprenez: je ne prends pas position. Et respect pour tous.
J'apporte simplement un élément d'information jusque là inconnu du public, à savoir l'inspiration chrétienne dont se réclame l'auteure de Harry Potter. Un détail que je trouve piquant, c'est vrai, compte tenu de tout ce qu'on a pu écrire sur l'occultisme évident qui inspirerait les romans.
A partir de là, comme je l'écris, "au lecteur de juger", et d'accepter, ou au contraire de contester, l'idée qu'Harry Potter ne serait pas forcément une entreprise de démolition de la foi comme le pensent un certain nombre de chrétiens.
Harry Potter est d’abord une machine à sous.
Heureusement que c’est le dernier tome ! Quand on a des enfants en bas âge (comme c’est mon cas) on en a marre ! En regardant par-dessus les épaules des enfants, on a largement vu des passages de DVD... C’est un univers de magie, de monstres, qui peut évidemment déstabiliser et faire peur et même causer des cauchemards...
Personnellement, ce n’est pas d’un bon oeil que j’ai vu cette machine Harry Potter se mettre en route pour captiver toute une génération et l’entraîner sur quel chemin ? Mais comme c’est le dernier tome, je ne pense pas qu’une prolongation de polémique soit utile. Nous ne devons pas non plus dramatiser sur le sujet. Inspiration chrétienne ? je ne sais pas (avec Dieu il n'y a pas de magie). Par contre, il y a une vie après Harry Potter ! Aux chrétiens d’en parler !
Bonjour Mr Fath,
pour une révélation, c'est une révélation!
Cependant je ne prendrais pas pour argent comptant cette information.
Que Mme Rowling nous montre son christianisme autrement que par des mots, mais par des œuvres qui révèlent que Jésus le Christ vit bien en elle; ce qui n'est pas le cas de son oeuvre littéraire.
J'aimerais revenir sur toutes les attaques en sorcellerie concernant Harry Potter et J.K. Rowlings (grande sorcière mondiale?!?!?)
Tout cela (Harry Potter), n'est ce pas que de la fiction?
Ne faut-il pas voir dans les pouvoirs magiques et le fait de faire évoluer des personnages autour d'eux, juste des métaphores?
N'est-ce pas en prenant cela au sérieux que l'on pourraît risquer (sait-on jamais) de le rendre sérieux?
N'est-ce pas là un petit combat qui peut-être gagné avec juste un peu d'éducation, de raison et de mesure?
Cordialement
Merci pour cette précision. Je vous crois sur parole. C'est peut être votre style qui induit en erreur. Problème d'interprétation entre l'implicite et l'explicite. Voilà, me semble t-il, un écueil de la pratique des blogs dont le jeu consiste à redire sans cesse ce qui a été mal dit voire vite dit. Vous, vous le faites, mais combien ne le font pas ?
Cordialement
Si elle se dit chrétienne, c'est surtout à des fins commerciales !
Depuis quand le christianisme fait-il vendre?
merci pour l'info.
Allez vous évoquer la béatification papale?
Satanisme, christianisme... ce sont des mots qui n'ont une signification que pour une minorité "croyante" (dont je ne fais pas parti).
Pour les autres ce n'est rien d'autre qu'une histoire fantastique avec de sacré longueurs (je me suis arreté à 1/3 du premier tome).
Les réactions à votre billet sont assez surprenantes
Il semble en plus , à les lire que leurs auteurs, comme vous, n'ont pas lu Harry Potter
Moi qui l'est lu et beaucoup apprécié, j'y ai trouvé une idée majeure, qui traverse tous les livres: l'idée qu'entre le bien et le mal on peut choisir. Et même (voir le cas de Drago ou celu de Rogue) si on a choisi le mal on peut y renoncer
N'est ce pas profondément chrétien? surtout à une époque où on voit au cinéma ou dans le livres
soit des oeuvres qui nient (ou au moins relativisent) la distinction bien / Mal
soit des oeuvres qui définissent le bien comme étant mes amis et le mal mes ennemis (ce que j'appelle la logique Buschiste), mais où tous le monde se comporte pareil, ce qui justement n'est absolument pas le cas dans Harry Potter, ou les héros refusent d'adopter, sous prétexte de combattre les partisans du mal, leurs méthodes et pratiques
Tout à fait d'accord avec Verel.
Pour ma part, je n'étais pas du tout surpris par le "coming-out" de JK Rowling. Le livre porte un lourd bagage de symbolisme chrétien. Pour voir une discussion de ce sujet, voir l'article "Harry Potter. Un regard chrétien" sur http://www.temoins.com/article.php?rubrique=culture&id=66.
S'opposer à Harry Potter parce que les livres contiennent des éléments de sorcellerie est tout simplement ridicule. Des américains fondamentalistes vont jusqu'à brûler ces livres. Ce qui compte ce n'est pas d'où proviennent ses pouvoirs magiques mais comment ils sont utilisés, pour le Bien ou le Mal, comme le suggère Verel.
Certain chrétiens ne font vraiment pas preuve de discernement...
Bonjour Sébastien,
Pour aller dans ton sens, JK Rowling s'insccrit dans la tradition de J. R. R. Tolkien et de son seigneur des Anneaux, et des auteurs britanniques qui depuis le 17° siècle, décrivent les relations entr le monde et le "métamonde". L'utilisation qu'ils font des mythologies celtes, et germano-scandivae s'inscrit toujours un décodage chrétien de celles-ci. En fait, uil s'agit d'un travail permanent de rappropriation et d'acculturation chrétienne d'un matériau qui semble conserver une irréductibilité profonde. Comme le monde de l'imaginaire païen, et ses racines infiniment profondes évoquées par Carlo Ginzburg dans "L" Sabbat des sorcières", demeurent non chrétien, les oeuvres de tolkien et de Rowling sont autant de trames narratives qui en fournissent une épistémologie biblique, où se retrouve d'ailleurs une dialectique constante entre l'Ancien et le Nouveau testament. une affaire à suivre donc!
Ah ! C'est curieux M. Fath, quand c'est un sportif qui s'affirme chrétien évangélique, ça vous dérange, vous ironisez ("Devinez de quelle tendance... évangélique...") vous êtes sceptique, vous parlez de stratégie de communication évangélique, par contre lorsqu'un écrivain se dit chrétien presbytérien, c'est piquant et facinant ! Deux poids deux mesures M Fath ? Est-ce bien scientifique tout ça ? Ou peut-être est-ce juste citoyen... J'ai du mal à vous suivre... Mais personnellement, je vous trouve bien peu objectif, (pas seulement sur cet exemple) ce qui devrait pourtant être l'une des qualités premières d'un scientifique...
Bien à vous.
Réponse à Arthur au sujet de Robinson-Potter
Il n'y a aucune ironie dans ma note sur Robinson. Vous inventez. L'exemple que vous donnez (l'appel à "deviner") est un procédé destiné à susciter la curiosité, certainement pas l'ironie. Et qu'un sportif s'affirme chrétien évangélique ne me dérange pas.
Par ailleurs, je n'ai pas non plus qualifié de "fascinant" le coming-out (très relatif) de JK.Rowling.
Il n'y a donc aucunement deux poids et deux mesures, et je ne vois pas bien où vous voulez en venir.
Sauf, evidemment, si votre a priori de départ est de me dénoncer comme "bien peu objectif".
C'est votre droit, mais alors, essayez d'abord d'être vous-même objectif, et d'éviter les lectures faussées ou les sous-entendus afin de trouver de bons exemples, au lieu de m'attribuer ce que je n'ai pas écrit, ni pensé.
Si vous le dites.
Sébastien - Je suis généralement intéressé et impressionné par les écrits, les analyses, les références culturelles et bibliographiques de tous vos posts et de ceux de vos commentateurs. Il y a beaucoup de jus de cerveau dans tout cela et donc une certaine fascination intellectuelle je dois le reconnaître. Mais, il y a un mais, un étrange sentiment s’impose à moi quasiment à chaque fois : que pense donc Sébastien réellement ? Une production littéraire abondante, des écrits et des interventions nombreuses devraient nous permettre de discerner d’avantage votre position.. J’ai une impression de ‘border line’, d’un choix de « neutralité scientifique » qui ne peut honnêtement exister surtout sur les sujets que vous abordez. Vous utilisez, volontairement ou non, la technique du contre pied, on vous attend ici et vous êtes ailleurs, je l’ai dit mais je l’ai pas dit. Harry Potter d’inspiration chrétienne « à chacun de juger »…alors on ne sait pas si on a compris ou pas, si vous vouliez le dire ou pas. Votre position d’observateur « onusien » ne vous permet certainement pas de vous déclarer trop clairement pour une cause ou une autre. Mais, à la fin, je ne sais toujours pas si, selon vous, Georges W Bush est un réel chrétien ou un habile récupérateur, si, selon vous encore, vous pensez que ceux qui déconseillent la lecture de Harry Potter ont raison ou tort, ou si la CLC devrait ou pas publier des écrits d’horizons évangéliques variés…« à chacun de juger » d’accord merci pour votre incitation au discernement mais je confesse que parfois je reste perplexe…
Réponse à JPM:
Mon travail est d'apporter une analyse de type historique et sociologique, qui s'appuie sur des méthodes d'enquête qui présupposent la recherche de la preuve, la vérification des sources, sans mélanger réflexion socio-historique distanciée et préférences personnelles.
Je suis d'accord avec vous, ce n'est pas toujours facile.
Mais j'essaie d'y parvenir, à la fois par conscience professionnelle et par respect du jugement des lecteurs. Quand je termine par un "au lecteur de juger", ce n'est pas une manière de me défausser, mais c'est l'objectif même de mon travail: permettre une meilleure intelligence des faits sociaux, en évitant d'imposer à tout bout de champ mon point de vue et mes préférences personnelles.
Notre monde est rempli de 'maîtres à penser' qui disent à longueur de temps "ce qu'il faut penser" sur tel ou tel sujet. Ce sont les "prescripteurs" du Vrai (sic), et cela marche dans tous les domaines. Y compris dans les univers religieux que mes collègues et moi-même étudions, c'est assez fréquent.
Donner aux individus les outils pour se faire eux-mêmes une idée, c'est moins gratifiant, mais c'est plus excitant et plus noble je trouve. C'est aussi une des grandeurs fragiles de la laïcité. Je m'y essaie, sans prétendre y réussir toujours (d'où l'importance du regard extérieur, et vos remarques sur ce blog sont précieuses!)
Technique du contre-pied? Oui peut-être. JE prends cela comme un compliment, tant il est vrai que l'art d'aller toujours dans le sens du vent ne me paraît pas la meilleure manière d'avancer. De ce point de vue, le contre-pied est salutaire.
Je termine en disant que ce travail, qu'on peut définir comme un exercice d'objectivation (jamais parfait, mais à perfectionner inlassableement), n'est pas relativiste pour autant, c'est-à-dire que ce n'est pas parce que je ne termine pas mes analyses en disant: "Bush est un faux chrétien" ou "Harry Potter est d'inspiration chrétienne", que toutes les conclusions se valent.
Pour qui prend le temps de lire les analyses, on s'aperçoit que tout ne se vaut pas, qu'on ne peut pas conclure n'importe quoi, et qu'effectivement, sur le christianisme de Bush comme sur d'autres thèmes (comme la probité de Benny Hinn), les éléments objectifs, factuels dont on dispose inclinent plus dans un sens que dans un autre.
A savoir, dans les deux derniers cas, que Bush est un chrétien beaucoup moins fervent qu'il ne l'a affirmé (cf. mon livre au Seuil publié en 2004 sur le sujet), et que Hinn est un télévangéliste beaucoup moins scrupuleux dans sa gestion financière que la plupart de ss collègues.
Merci Sebastien pour votre consciencieuse réponse ;-)
NB : inutile de poster ce "quick reply"
Bonjour M. Fath et tous les autres !
Un article sur mon blog pourrait enrichir la discussion sur ce sujet : http://unetudiantdefendsafoi.blogspot.com/2010/01/harry-potter.html
Je sais de quoi je parle, j'ai lu Harry Potter (contrairement à la plupart des autres posteurs apparemment, et certainement aussi contrairement à Ratzinger ou à l' "inquisiteur évangélique" Dobson. Effectivement j'ai noté à bien des moments une symbolique chrétienne, j'en parle un peu dans mon article mais il y aurait encore beaucoup plus à dire. Par contre, sans vouloir tomber dans la diabolisation forcenée, je trouve que cet ouvrage fait passer la magie et l'occultisme, que la Bible que les chrétiens considèrent comme la Parole de Dieu qualifie d'abomination, comme quelque chose de gentillet et d'inoffensif. C'est pourquoi mon avis d'ensemble sur cette oeuvre reste plutôt négative, même s'il y a des choses intéressantes.
Pour une oeuvre de fantasy clairement d'inspiration chrétienne, et dont l'auteur était d'ailleurs un chrétien revendiqué, je recommande vivement les Chroniques de Narnia de C.S. Lewis.
Et après avoir lu les commentaires précédents, je me permets une petite remarque à l'égard de Sébastien Fath : donner votre opinion d'individu sur certains sujets, comme la sincérité de la foi de Bush ou la probité de Benny Hinn par exemple, en précisant bien qu'il s'agit de votre opinion, ne fera en rien de vous un "maître à penser". Selon mon humble avis vous pouvez vous le permettre de temps à autres.
Merci pour cette info originale et tout ce qu'on trouve dans ce blog, bravo