Depuis maintenant une quinzaine d'années, les religions se sont invitées sur internet, et le trend n'est pas près de s'arrêter.
Les protestants (surtout évangéliques) ne sont pas les derniers à investir la toile mondiale, à l'image de Joyce Meyer (ci-contre) ou du grand portail TopChrétien francophone, mais le catholicisme (plus difficilement) l'islam (énergiquement), le bouddhisme et bien d'autres acteurs sollicitent désormais régulièrement les internautes.
Mais comment évaluer précisément le phénomène? Bonne nouvelle, un récent sondage CSA nous aide à y voir plus clair.
Un échantillon représentatif de 1241 personnes qui se déclarent proches d’une religion a été interrogé par l'institut CSA au mois de mai 2011, sur le thème suivant: Religions et numérique : la tradition à l’épreuve des nouvelles pratiques.
Relative surprise: une majorité des sondés apparaît très sceptique quant au développement de la présence des acteurs religieux sur internet. 69 % ne le jugent pas souhaitable (dont 26 % pas du tout), contre 31 % qui y sont favorables, dont 51 % de pratiquants.
Mais on remarque aussi que les pratiquants sont.... plus favorables que les autres au recours à internet en matière religieuse. Ce qui, au passage, déboulonne une idée reçue tenace (partagée aussi par l'institut CSA lui-même? (1)), qui voudrait que le pratiquant, a priori plus soucieux du "fond", serait moins attiré par internet.
Télécharger l'ensemble de l'enquête CSA de mai 2011 ici.
(1) En page 3/3 de la synthèse liminaire, l'institut CSA souligne, au sujet des réserves des sondés face à internet, que "le fond (la foi donc) semblant encore l’emporter sur la forme".... Comme si l'intérêt pour la "forme" (internet) entrait en tension avec le "fond"? En fait, les données de sondage montrent plutôt que ceux qui s'intéressent au "fond" s'intéressent aussi davantage à la "forme" internet.
Commentaires
Se faire connaître sur Internet a un coup, du moins selon certaines personnes. Ainsi "Top Chrétien" - que vous citez dans votre article - a dépensé 124 000 dollars pour acquérir le nom de domaine "jesus.net", selon "Christianisme Aujourd'hui" de juin 2011, page 22.
Oh la coquille ! "Se faire connaître sur Internet a un coup", je voulais dire "a un coût" !
Avec mes excuses !
On aurait besoin d'un livre sur ces sujets (évangéliques et internet), c'est tellement foisonnant!