C'est seulement officiel depuis avant-hier: la fameuse Cathédrale de cristal du pasteur Robert Schuller, megachurch emblématique en Californie (Etats-Unis), vient d'être vendue à Chapman university, après avoir failli être rachetée par une entreprise, puis par un diocèse catholique.
La raison? Banqueroute financière d'une structure mal gérée, et en proie à une guerre de succession.
Les locaux de cette megachurch, inaugurés en 1980, étaient mondialement célèbres et illustraient souvent les reportages consacrés aux megachurches (méga-Eglises de plus de 2000 fidèles pratiquants réguliers).
Témoignant d'une recherche esthétique plutôt rare, ils exprimaient aussi la formidable puissance d'une nouvelle forme cultuelle, celle de la megachurch, combinant gigantisme, spectacularisation, et campus multi-activités (voir Dieu XXL).
Bien que rattachée à l'Eglise Réformée d'Amérique, cette église était largement autocéphale, sous la conduite d'un télévangéliste étudié, en 1998, par Jacques Gutwirth dans La saga des télévangélistes.
Les megachurches aussi sont mortelles
La banqueroute spectaculaire et la vente de cette megachurch emblématique, actuellement conduite par Sheila Schuller Coleman (fille du fondateur) ne veut pas dire qu'il s'agit de la fin de la communauté. Mais c'est peu de dire que cette dernière a fondu, et se trouve ébranlée.
Cette histoire nous rappelle très utilement que les megachurches sont (presque) aussi fragiles que les petites Eglises, si...
-L'autorité du leader fondateur n'est pas suffisamment régulée et remplacée à temps par une nouvelle figure respectée
-La gestion de la communauté n'est pas suffisamment contrôlée par un regard extérieur indépendant
-L'information interne n'est pas suffisamment transparente (préférant publicité ronflante, "tout va très bien madame la marquise").