Connaissez-vous Saint Samaan (cf. icône ci-contre)?
C'est un des "modèles de sainteté" les plus populaires dans l'Egypte d'aujourd'hui.
Cordonnier tanneur, il aurait vécu au Caire (quartier de Babylone, aujourd'hui Vieux Caire) vers la fin du dixième siècle après Jésus-Christ.
Pieux et ascète, la tradition copte raconte qu'il aurait été confronté à un défi très redoutable de la part du calife fatimide Al Muizz.
Passionné de débats théologiques, Al-Muizz Li-Din Illah aurait voulu mettre à l'épreuve les chrétiens sur un verset de l'évangile de Matthieu (17 : 20): " …Je vous le dit en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible. "
D'après la tradition, il aurait fait venir Amba Abram le syrien, lui demandant de prouver que les paroles du Christ étaient vraies. Comment faire? Les chrétiens furent sommés de provoquer le déplacement de la colline du Mokattam vers l'Est, ce qui avait l'avantage, pour le calife conquérant, de favoriser l'extension de la nouvelle ville du Caire.
En cas d'échec, la communauté chrétienne aurait à choisir l'une des alternatives suivantes: se convertir à l'islam ou quitter l'Egypte. Alarmé, le patriarche demanda un délai de trois jours, mis à profit par les coptes pour jeûner et prier. Que croit on qu'il arriva?
Selon la tradition, c'est l'humble ascète Saint Samaan qui vient délivrer les siens, par sa pieuse prière fervente. Devant toutes les autorités religieuses et politiques, à commencer par le calife et ses dignitaires, la montagne du Mokattam s'ébranla au premier signe de croix fait par le Patriarche sur la colline, illustrant, aux yeux des coptes, la puissance que peut revêtir l'humble prière du croyant, selon le mot de l'Ecriture, "je puis tout par Celui qui me rend fort " (Phil 4 :13)
Fonction remobilisatrice
Très impressionné, le calife aurait loué Dieu et accordé droits et faveurs aux Coptes, dont l'autorisation de reconstruire et restaurer des églises.... On comprend la fonction mobilisatrice de ce récit épique, "histoire sainte" dont le sens vise à déconstruire la théodicée musulmane: non, estiment les coptes, le Dieu de la Bible n'a pas abandonné son peuple. Non, le temps des miracles n'est pas fini. Non, l'avenir des coptes n'est pas la conversion à l'islam.
Pour un récit plus complet, cliquer ici, où l'on découvrira une retranscription de " La biographie de Saint Samaan le cordonnier " publiée par L'église de Saint Samaan, Mokattam, Le Caire.
Commentaires
Bon séjour!
Coptes et non "cotes", au dernier §.
gef
Choukran (merci)!
Erreur corrigée
Cher Monsieur,
pourriez-vous me dire quand Saint Saaman est fêté ? J'aimerais le prier pour nos frères coptes d'Egypte et plus largement pour les persécutés (par les musulmans)
merci de me répondre
nathalie