Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Eglise de Pentecôte de Besançon: les raisons d'une disparition

25794799.jpgIl y a quelques jours, nous évoquions le dossier de l'Eglise de Pentecôte de Besançon, finalement remonté jusqu'à la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH), laquelle a condamné la France (voir note du 7 février 2013). Il était alors fait mention d'une interrogation quant à la poursuite de l'oeuvre après 2006. 

Grâce au chercheur Laurent Amiotte-Suchet dont j'ai depuis relu des extraits de la thèse de doctorat, voici ci-dessous les éléments d'explication qui manquaient. Où il ressort que n'est pas le matraquage fiscal qui a eu raison de cette Eglise et son réseau, mais... le marivaudage du pasteur successeur, accusé d'adultères.

Voici l'extrait de la thèse de doctorat de Laurent Amiotte-Suchet, qui révèle les faits: 

"Il nous faut cependant ici mentionner les événements récents qui viennent d’aboutir à la dissolution de la F.E.M. (...). Tout semble bien avoir commencé entre juin et décembre 2005 quand le pasteur Étienne Kennel a été accusé par plusieurs femmes mariées d’avoir commis l'adultère. Plus la nouvelle prenait de l’ampleur, plus Étienne Kennel se serait mis en retrait de l’Église et plus son père, René Kennel, aurait cherché à faire silence sur toute l’affaire. Après que des pasteurs de la F.E.M. aient tenté de trouver une issue moins conflictuelle en demandant sans succès à Étienne de renoncer simplement à son ministère en quittant l’assemblée, le scandale a éclaté au grand jour en janvier 2006 lors de la pastorale et de la réunion de frères. Les pasteurs de la F.E.M. ont alors décidé d’exclure Étienne et ont invité René Kennel à envisager de prendre sa retraite.

Ce dernier n’ayant pas obtempéré, un très grand nombre de chrétiens ont quitté l’assemblée et se sont tournés vers d’autres Églises évangéliques du secteur. Actuellement (en 2006), il n’y aurait pas plus de soixante-dix personnes au culte du dimanche matin (au lieu des quatre cents habituels) et la F.E.M., en voie de se reconstruire sous un nouveau nom, attend de savoir si René Kennel accepte de se retirer pour conserver ou non l’assemblée bisontine en son sein. L’Église Évangélique de Pentecôte de Besançon, qui a été l’objet de nos investigations et qui constituait jusqu’en 2006 l’Église-mère d’une vaste fédération, appartient donc aujourd’hui au passé. Son histoire et son développement, tels qu’ils sont développés en annexe, ne prennent donc pas en compte le "séisme" de l’année 2006."

Laurent Amiotte-Suchet, Pratiques pentecôtistes et dévotion mariale : analyse comparée des modes de mise en présence du divin, Paris, thèse EPHE, section des sciences rleigieuses, 2006, p.152.

L'Eglise n'a pas complètement disparu depuis, soulignons-le. Mais l'Eglise de Pentecôte de Besançon et son réseau "made in Kennel" appartient au passé. De ces éléments très éclairants apportés par Laurent Amiotte-Suchet, il ressort deux choses:

1/ la confirmation d'éléments de dérive sectaire au niveau de la direction de l'Eglise, qui nourri une dérive de l'autorité charismatique aboutissant à un ascendant pastoral indû, rampe savonneuse pour l'adultère. Cette dérive s'est trouvée confirmée par une tendance, de la part du fondateur, à "couvrir" les faits reprochés au pasteur-fils. 

2/ l'expression d'une capacité d'autorégulation de la part des fidèles et des pairs, puisque les pasteurs n'ont pas couvert Etienne Kennel; d'autre part, les membres l'ont sanctionné par le départ. Autant d'éléments qui invitent à éviter de parler de "secte" en ce qui concerne cette église. Des dérives sectaires, oui, une secte, non. 

Commentaires

  • Bonjour,

    1) êtes vous croyant? Avez-vous été croyant pratiquant?
    2) Avez-vous fait partie de cette église ensuite, après avoir été dans une ou des églises "classiques"?

    Moi oui. Et je ne suis pas d'accord. Les membres n'ont pas une capacité d'auto-régulation totale. L'adultère est reconnu comme étant un crime, dans tous les textes, y compris les leurs, donc ils ne pouvaient que condamner, une fois qu'ils avaient découvert ce fait.
    Par contre, ils restent facilement manipulables sur tout le reste. D'ailleurs, il n'y aurait pas eu de telles dérives s'ils ne l'étaient pas.
    On a bien essayé et les membres ont bien suivi, tout ce qui relevait de ces dérives.

    A croire à des choses fausses. A quitter un emploi si nécessaire. A surveiller quelqu'un si demandé. A jeter et pousser quelqu'un à jeter quelque chose si demandé, etc. A croire que, sans arrêt, hop, d'un coup, on a une jambe qui devient plus grande que l'autre, et que, d'un coup, elle redevient normale, et pas encore assez croyant quand ces miracles n'ont pas lieu... Etc. J'en passe...
    Vous n'avez pas idée de ce que j'ai vécu, aussi quand j'ai quitté et cherché à quitter cette SECTE. Et ce n'était pas les grands chefs qui m'ont poursuivis, mais bien leurs membres qu'on avait chargé de, et qui ont obéit. Donc ne dites pas qu'ils ont une capacité d'auto-régulation! C'est FAUX.

    Donc je ne suis pas d'accord avec vous.

  • Bonjour.

    Surtout l'obéissance "aveugle" et la soumission - idem -, sans question au pasteur. Essentiellement, une seule personne.
    Ne pas dire sur l'autre, "oint de Dieu" et "son" église.


    J'espère, pour vous, Annelore que vous vous retrouvez pour vous-même, déjà cela ...
    Bon courage.

  • Bonjour.

    Je ne sais pas s'il est important de connaître cela maintenant.


    Mais c'est une communauté qui a une histoire antérieure.
    En fait, elle est issue, dans les années 1977, d'une séparation d'avec une autre communauté, pour raison : d'adultère...

    Au départ : une église pentecôtiste, qui s'était construite et développée en réponse aux prières d'un pasteur venu à Besançon - un réveil ; l'ouverture d'une église par la prédication de l'Evangile, prières et conversions. (je ne sais pas l'année de début).

    Ce pasteur a poursuivi ensuite son travail dans une ville (je ne sais pas l'année), et avait laissé cette église à un autre "pasteur", son gendre - (des familles reconnues).

    En 1977, scandale : la même histoire d'adultère.
    Avec bien des questions quant à la suite à donner et des comportements à avoir.

    A ma connaissance, c'est à ce moment-là que cette église actuelle, dite "du Frère Kennel", est devenue indépendante.
    Il y a eu discussions +++ pour savoir comment continuer et où s’installer pour pouvoir se réunir. (finalement, dans la même rue…).

    Mais les questions de base étaient :
    - Fallait-il rester dans l'église-mère, alors que le pasteur, même après repentance, et ayant perdu sa fonction et son poste, en restait membre ? Ce qui voulait, pour certains membres, dire : l’église « cautionnant » la vie de péché de cet homme et discréditant aussi la vie dans l’église – en principe tournée vers la sanctification, pure – discréditant aussi son témoignage.
    - ou fallait-il se séparer, n’avoir rien à voir avec une vie de péché, poursuivre une vie de sanctification, séparée de ceux qui, pour eux, cautionnaient le péché.
    Cette période a été très houleuse dans les discussions.

    Mais surtout :
    S’en est suivie une sorte de philosophie de vie, pas anodine du tout :
    « Parce que nous avons choisi la séparation d’avec le péché, nous serons bénis et pas les autres. »
    Avec une certaine fierté d’être « l’église bénie » (c’est entre autres, d’après eux, et pour cette raison, que cette « nouvelle » église grandissait) - et les autres, l’ex-église-mère, qui « ne pourra pas prospérer », un certain mépris à son égard.
    En fait une histoire de choix entre le péché ou la sainteté. Et la bénédiction. Mais très critique à l’égard des autres.
    C’est un leitmotiv qui a survécu des années et des années. Même au niveau des relations avec l'extérieur, dit chrétien ou pas. Séparé et être pur. Que Dieu puisse bénir.

    S’en est suivi : la prospérité, normale pour eux, puisque résultat de l’obéissance à Dieu.

    Mais aussi, bien des difficultés, problèmes avec les guérisons, plaintes. Qui, pour eux, n’était que l’oeuvre du diable ne voulant pas que cette église existe et grandisse, ne voulant pas que des âmes soient sauvées.

    Pour une autre part de son histoire des origines.

  • bonjour a tous
    je voulai savoir ci l'un de vous fesiez parti de la mission dans les année 90?

  • Bonjour, j'ai connu René kennel. J'y allais dans les années 90. De mes 6 ans à mes 10 ans. Mes parents n'y sont plus allé suite a une interview diffusé à la TV ou on a appris que c'était une secte. Avec les servantes, je me souviens et les baptêmes dans les baignoires ! Mais ma mère en a gardé des séquelles puisqu'elle va encore dans des églises évangéliques. Elle voit le diable partout sauf en elle puisqu'elle a en elle le saint esprit. Impossible de communiquer avec elle sans se faire traiter de possedee ou que la discussion. Dérive sur Jésus suivi d'un marmonement d'une langue inconnue. Je suis inquièt

  • Bonjour à tous.

    @ meli
    " Je suis inquièt"

    Et vous pensez faire quoi face à ce constat ? Et pour vous-même, en tant que personne ?

  • Bonjour,
    contrairement aux menaces qu'ils annonçaient, et malgré qu'ils m'ont harcelée un temps (tant que j'étais restée sur Besançon, ils me faisaient savoir tout savoir de mes moindres mouvements...),
    je vis bien dans l'ensemble. En tout cas mieux qu'à cette époque là.
    S'ils ont fait du mal à ma foi (ayant abusé de ma foi, de mon côté fleur bleu aussi. Me rendant moins crédule et bcp + méfiante), je reste croyante, mais selon ma foi de base, même si moins qu'au départ (vu le mal qu'ils m'ont causé, et puis la vie en général).
    Je ne leur pardonnerai jamais ce qu'ils m'ont fait car j'ai bcp perdu, et j'ai souffert aussi.
    Aujourd'hui, je suis mon chemin. Et très bien sans eux.
    ET personnellement, je pense que le Seigneur n'a pas besoin d'eux.

  • Bonsoir Annelore L.

    "ET personnellement, je pense que le Seigneur n'a pas besoin d'eux."

    + Humour !!!

    C'est bien pour vous. Vous avez encore une vie à vivre, heureusement.... Et heureuse ! Je l'espère pour vous, et vous le souhaite.
    Bien cordialement.

Les commentaires sont fermés.