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Hourrah pour Laurent Fabius, architecte de la COP 21

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Attentif à l'actualité, ce blog ne pouvait pas ne pas tirer un grand coup de chapeau à Laurent Fabius et son équipe pour le très remarquable succès de la COP 21 à Paris, sur la base d'un accord ambitieux et unanime atteint le 12 décembre 2015. Un énorme pas en avant, aux implications humaines colossales, tant le changement climatique impacte déjà des centaines de millions d'individus, souvent menacés à court ou moyen terme dans leur survie.

Cette excellente nouvelle (qui fait particulièrement du bien par les temps qui courent) invite aussi à souligner d'un point de vue sociologique, les conditions et les limites d'une institutionnalisation performante.

L'historien Pierre Chaunu avait coutume de dire qu'"il y a deux sortes d'institutions, celles qui marchent mal, et celles qui ne marchent pas du tout". Cette COP21 relève de la première catégorie, et on s'en réjouit!

Mais pourquoi cela a fonctionné contre vents et marées?

Mary Douglas, dans son classique Comment pensent les institutions, souligne que même si "les institutions n'ont pas de cerveau", elles tendent à imposer des cadres et des limites, à l'intérieur desquels les individus sont amenés à penser.

9782707142429.gifElle explique aussi que le maintien de l'institution n'est pas tant menacé par des dangers extérieurs, que par l'incertitude quant à l'implication de ses membres.

L'implication des membres, voilà l'affaire! Comment l'obtient-on? Que nous apprend l'exemple de la COP21 parisienne? On y découvre d'abord une institutionnalité ambitieuse, mais temporaire, se rapprochant des modes du "contrat d'objectif" et du "contrat de prestation", nouvelles formes de gouvernementalité qui ciblent des buts très précis, en fournissant une règle du jeu, de la transparence et une implication de tous les acteurs (par le contrat), aux effets motivants.

L'institution existe pour un but à accomplir. Elle n'existe pas pour elle-même, ne vise pas en priorité sa propre pérennisation, ni à développer son embonpoint (à l'inverse du "mille-feuille territorial" français qui empile les souverainetés, les baronnies, les permanents politiques, aux frais des citoyens qui ploient sous l'impôt).

On découvre aussi une très large ouverture de la COP 21 aux sociétés civiles, aux acteurs et ONGs de terrain, via une formidable circulation de l'information qui a permis aux décideurs de savoir précisément de quoi il retourne, à l'inverse d'une classe politique française "dans sa bulle", en déphasage dramatique avec le pays réel.

On découvre enfin que la COP 21 a su aussi s'appuyer sur l'autorité, le courage et, disons-le, le charisme personnel de Laurent Fabius. Cet homme a ses limites, on peut, sur d'autres dossiers, contester tel ou tel aspect de sa gestion. Mais lors de la COP 21, et durant les longs mois de préparation et de dur labeur qui ont précédé, il s'est transcendé. Il a fixé un cap clair, a osé prendre des risques, et n'a jamais flanché. Un capitaine qui tient le gouvernail par gros temps, plutôt qu'une girouette qui suit le vent dominant.

Souplesse, forme contractuelle, ouverture aux sociétés civiles et appoint d'une autorité charismatique qui sait incarner l'objectif à atteindre: les ingrédients d'une formidable COP 21.

Commentaires

  • le formidable succès de la COP 21 ?
    mais c'est une blague !, qui a coûté cher au budget de l'ONU et de la France , pays d'accueil .
    Un accord contraignant ?
    Mais pour qui ?
    Bref Laurent FABIUS jubile ...pas d'incident particulier durant ce rassemblement .
    Mais pour la suite ....? et l'évaluation des résultats durables ?
    Il faudra repasser d'ici quelques années au plus tôt .
    Je suis agacé par tous ses faux semblants qui n'engagent que les gens crédules .
    Comme si ces dernières années les engagements étaient tenus par les signataires . Car plus personne maitrise ... quoi que ce soit . Mangeons et buvons ...demain nous mourrons .

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