Pasteur à Marseille, président de la commission permanente des Églises réformées évangéliques de l’UNEPREF, membre de la Fédération Protestante de France, Jean-Raymond Stauffacher est aussi très impliqué depuis des années dans le projet Mosaïc (FPF), qui vise à développer communion et passerelles avec les Églises issues de l'immigration.
Il livre, pour Regardsprotestants, son analyse sur les enjeux de l'interculturalité et de la francophonie.
Commentaires
Sur Regards protestants, JR Stauffacher émet cette hypothèse, pour expliquer une frilosité franco-française devant le protestantisme apporté par des migrants:
"une partie du problème est que nous, les protestants français, manquons de distance sur le poids de notre propre culture et peinons à formuler un récit de notre propre identité qui soit articulé aux autres."
Il pointe ainsi une sorte de "suffisance française" qui résulte à on sens d'une mauvaise compréhension de l'Universel (que nous serions les seuls à incarner?). Avec raison il indique là un immense chantier d'éducation et de formation. C'est crucial, d'autant que l'essence même du protestantisme, c'est peut-être de n'être pas figé (dans cette essence) et d'investir à fond les deux métaphores porteuses, selon moi, de cette option : 1) le Chemin et le cheminement, avec une Vérité qui est dans le mystère d'une Personne, pas d'un système; 2) la thématique de l'exil et de notre seule identité valable, celle d'"étrangers et de voyageurs, sans résidence temporaire". Il est vrai qu'il y a d'autres frilosités ou méprises,que françaises, sur ces points(et elles sont quelquefois un peu impérialistes), notamment la conviction d'ordre politique de posséder la bonne version du message et de l'exporter tous azimuts. Méprise qui, hélas, dépasse de très loin la France comme telle. Toute culture qui se replie sur la nationalité et le nationalisme, qui raisonne en termes de préséance et de vocation d'universalité est menacée de tomber dans l'écueil actuel, mondial: on réifie les cultures sans s'aviser de leurs diversités internes, dans chacune d'elle, diversité portée existentiellement par des êtres singuliers et composites, sans "appartenance" culturelle homogène. Voilà en tout cas ce que je saisis dans l'Evangile.
Merci à JR de pointer l'urgence de ce chantier..., gef
Je me réjouis de lire dans "Regard protestants" que l'épouse de Jean-Raymond Stauffacher est aussi pasteure. Voilà une union d'Eglises qui reconnaît que c'est Dieu qui distribue ses dons à chacun (donc aussi aux femmes) en particulier comme il le veut (1Co 12.11, trad. Segond 21 où au v.1 Paul s'adresse aux frères et aux soeurs). Bravo pour cette belle soumission !
@Rey Marc
Sauf que le ministère de pasteur (et même celui "d'ancien") est réservé exclusivement aux hommes, car cette une charge d'autorité. Et la femme, bibliquement et spirituellement, ne peut prendre autorité sur l'homme (ou sur toute communauté où il y a des hommes). Même les cathos, qui ont pourtant pas mal d'erreurs de doctrine (culte à Marie, prières pour les morts, les saints, etc...) ont compris cela (il n'existe pas de femmes curés ou évêques).
@ samuel B.
Soulever cette polémique est étonnant, vu le sujet tout autre abordé par JR Stauffacher.
Vous devriez, cher Samuel, réfléchir plus profondément à ce que veut dire "prendre autorité". Méfiez-vous de vos appuis sur Paul. Si celui-ci incite les femmes "à se taire dans les assemblées", c'est qu'elles... parlaient beaucoup.
Pour ce qui est de l'Eglise catholique, patience. Déjà elle a compris que des femmes diacres peuvent exister... Chacun a le droit de préférer un ministère féminin ou un ministère masculin, selon les cas, en situations précises. Qua fera-t-on d'un pasteur masculin qui n'a"pas autorité"? Soyons non pas "libéraux" (j'imagine que l'étiquette va jaillir" pour me stigmatiser vite fait, mais simplement attentifs à ce que la Parole soit bien servie. De toute façon les femmes pasteur(e)s ont du retard à rattrapper les nombreuses insuffisances et dérapages de certains collègues masculins (que Dieu leur vienne en aide, aussi à ceux-là, qui ne sauraient être parfaits d'être simplement mâles). Et penchez-vous sur les prophéteses de l'AT.. gef
Prendre l'Eglise catholique comme modèle en disant que chez eux il n'y a pas de femmes curés ou évêques est un comble : chez nous (protestants, évangéliques), tous les chrétiens sont prêtres (hommes et femmes). Cf. Ap 1.6 et l'une des missions du prêtre dans l'A.T. est d'enseigner.
@Gef
je répondais à Rey Marc et non à l'article proprement dit.
Je l'ai déjà mentionné dans un autre article, je suis pour les femmes diacres (on dit d'ailleurs "diaconesses") pour les prophétesses, les femmes peuvent être monitrices ou responsables des "écoles du dimanche", responsables des ados et jeunes, diriger la louange (comme la chanteuse chrétienne Corinne Laffitte qui est une "conductrice de louange"), faire le service à la Sainte Cène, être responsable de la comptabilité (trésorière, réviseuse des comptes, secrétaire, s'occuper des collectes) au sein de l'ASBL, visiter les malades, etc... Mais en aucun cas elles ne peuvent être pasteur ou ancien (d'ailleurs le terme "ancienne" n'existe pas dans ce cas bien précis). Et, je pense, qu'elles ne peuvent d'ailleurs non plus, faire partie du Conseil d'Administration d'une église, qui est normalement composé du (ou des) pasteur(s) et des anciens et qui ne doivent être en principe que des hommes!
Voilà, c'est même pas mon point de vue que j'ai inventé, c'est juste biblique, c'est tout!
Et j'peux vous dire que ce n'est pas du machisme, parce que je pense, en même temps, que lors de travaux de réfection (dans un nouveau bâtiment par exemple), certaines femmes sont plus douées avec une truelle dans la main que certains hommes. Et je rajoute que ça me dérange pas du tout de faire une vaisselle! Comme ça, les choses sont claires hein! LOL
À tous les commentataires : Vous croyez vraiment que c'est le bon endroit pour soulever ce débat ?!