On lit ceci dans le Courrier du Rhône:
David Gréa, le curé depuis six ans de la paroisse Lyon-Centre Sainte- Blandine (Lyon 2e), vient d'être déchargé de ses fonctions de prêtre par le cardinal Barbarin. Dans une lettre publique lue ce dimanche matin lors d'une messe à Lyon par le vicaire général Patrick Rollin, David Gréa, quadragénaire, explique qu'il a rencontré une femme et désire se marier avec elle.
Précisons que David Gréa, prêtre généreux et visionnaire, est un acteur important du renouveau missionnaire et liturgique catholique français, et qu'il est très proche, notamment, du groupe GLORIOUS.
Au passage, on est très frappé de l'écart avec le regard protestant.
En protestantisme, la perspective du mariage d'un pasteur serait présentée par les Eglises comme une avancée, une joie, avec une prière pour chacun et pour le couple.
Ici, aux yeux du diocèse catholique de Lyon, la perspective du mariage du prêtre est doublée d'une demande de recul, paraît une épreuve pour l'Eglise en question, et on formule une demande de prière pour le seul prêtre (lien).
Commentaires
Tous mes vœux de bonheur!!! Dommage que vous faites partie d'une église qui ne sait pas se remettre en question sur ce sujet! Ne pas permettre mariage et ministère dans l'église est une ineptie totale! Mais non, ils préfèrent continuer dans l'abandon par la personne de l'un ou de l'autre (le mariage ou le ministère) voir même dans les frustrations et autres relations secrètes.
Je comprends ce que vous dite Mr Samuel mais vos remarques sont déplacées. Ne pfofitez pas des difficultés d'un homme pour régler des comptes avec l'église catholique, ce n'est pas très honorable. Cordlmt
Je vous ai connu et beaucoup apprécié à l'Eglise de la Nativité à Villeurbanne !
Je regrette vivement votre départ (non choisi par vous mais par l'Institution (bien plus rapide à régler ce cas que les cas de pédophilie!) et je vous souhaite tout le bonheur possible.
Je suis sûre que le Christ continue à veiller sur vous et vous accompagne sur votre nouveau chemin !
J'ai 74 ans et j'ai du mal à rester en accord avec l'Eglise mais ma foi en Christ demeure intacte.
Bonne route; fraternellement, Hélène Taurel
@Andréa
"régler des comptes"! Tout de suite les grands mots! Je ne règle aucun compte parce que je n'ai rien a "réglé" avec l'église catholique! J'écoute et je possède d'ailleurs des CD de groupes catholiques comme Glorious, CX-Flood, Grégory Turpin ou encore Les Guetteurs et je regarde même parfois des programmes sur KTO comme l'émission "VIP" (avec Emmanuelle Dancourt), "Concert Intime" (toujours avec la même journaliste et Grégory Turpin) ou encore les très bonnes méditations de "Paraboles d'un curé de campagne" du père Pierre Trevet.
Ici je constate juste une aberration et une problématique pour beaucoup de prêtres (si c'était seulement "d'un homme" comme vous dites, mais il y en a plein d'autres comme lui et j'en ai même connu un personnellement dans un village où j'ai vécu)! Mais bon, on a attendu qu'éclatent les scandales de la pédophilie dans l'église catholique pour ouvrir un peu les yeux (sans même parler de l'homosexualité qui y règne également), et encore, sans changements radicaux malheureusement. Alors ce ne sont pas mes remarques qui sont "déplacées" mais ce problème qu'on "déplace" dans l'église catholique, d'un placard à l'autre!
Deux des plus grandes autorités de l’Église catholique, Thomas d'Aquin (1225-1274) et Robert Bellarmin (1542-1621), déclarent que la défense faite aux prêtres de se marier n'est pas de DROIT DIVIN, mais simplement humain. De l'aveu même de ces docteurs, le célibat obligatoire des prêtres n'a donc aucun fondement dans l’Évangile. Il suffit d'ailleurs d'ouvrir le saint volume pour avoir une confirmation de ce fait.
LES APÔTRES, à l'exception peut-être de Paul et de Jean, ÉTAIENT MARIES : "Étant allé dans la maison de Pierre, Jésus trouva sa belle-mère alitée avec la fièvre" (Matthieu ch. 8, v. 14). - "N'avons-nous pas le droit, dit Paul, de mener avec nous une sœur, une FEMME, de même que les apôtres et les frères du Seigneur et Céphas ?", c'est-à-dire Pierre (1 Corinthiens ch. 9, v. 5). C'est là un fait attesté par Saint Ambroise, qui dit expressément : "Tous les apôtres, excepté Jean et Paul, ont eu des femmes" (sur le ch. 2 de la 2e épître aux Corinthiens).
L'épître aux Hébreux déclare solennellement : "Que le mariage soit HONORE DE TOUS" (Hébreux ch. 13, v. 4), sans aucune exception quelconque. Et Paul commande que les ÉVÊQUES ET LES DIACRES gouvernent bien leur famille et élèvent pieusement LEURS ENFANTS (1 Timothée ch. 3, v. 2-4). Prophétisant sur ce qui devait se produire plus tard, le même apôtre s'écrie : "L'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains renieront la foi pour s'attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines diaboliques séduits par des menteurs hypocrites marqués au fer rouge dans leur conscience : ces gens-là interdisent le mariage et l'usage d'aliments..." (1 Timothée ch. 4, v. 1-3).
D'ailleurs, à l'exemple des apôtres, les premiers pasteurs de l’Église primitive étaient mariés. Le célibat n'était que l'exception, comme il l'est toujours dans la vie ordinaire.
Il est vrai que de bonne heure, il se glissa dans l’Église une erreur fâcheuse. Dès la fin du IIe siècle, on commença à considérer le célibat comme plus agréable à Dieu et plus saint que le mariage. Dès lors, on le recommanda naturellement aux pasteurs comme une chose désirable, mais non obligatoire. C'est ce que reconnaît formellement le concile de Nicée en 325. En définitive, le célibat n'est devenu OBLIGATOIRE QU'AU XIe SIÈCLE, sous le pape Grégoire VII. À cette époque-là, et même au siècle suivant, on trouve encore bien des prêtres mariés, ayant même des enfants qui leur succédaient dans leurs charges. En 1183, le 27 mars, le pape Luce III, "évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, écrit aux religieux de l'abbaye de Blanche-Lande (non loin de Coutances, Normandie) : "Il est venu à notre connaissance que presque tous VOS PRÊTRES ÉTAIENT MARIES suivant LA MAUVAISE COUTUME du pays, et ayant des fils, lorsque vous ne permettez pas à ces fils de succéder à leurs pères comme par droit héréditaire dans les églises de votre dépendance, ils s'entendent avec des archidiacres ou des laïques et s'efforcent d'occuper ces églises" (M.B. Hauréau, Journal de Savants, mai 1886).
Ainsi, les canons de Grégoire VII n'avaient pas été imposés aux prêtres de Normandie. Si le pape condamne la coutume, il transige avec elle et n'ose pas encore interdire, sous peine d'anathème, le mariage des prêtres.
Dans l’Église d'Orient, le mariage des prêtres s'est continué jusqu'à aujourd'hui.
Le célibat forcé des prêtres est donc, dans toute la force du terme, un de ces COMMANDEMENTS D'HOMME qui anéantissent les commandements de Dieu. Il est aussi contraire aux lois de la nature qu'à la loi divine. Il nous place aux antipodes même de l’Évangile. Mais ce n'est pas impunément qu'on veut être plus sage que le Très-Haut. Aussi le pape Pie II est-il obligé de faire cet aveu : "Si, par de bonnes raisons, on a ôté le mariage aux prêtres, par de meilleures, il faudrait le leur rendre" (Platine, vie de Pie II. Voir Puaux, Anatomie du Papisme, p. 196). Après cet aveu d'un pape, il n'y a rien à ajouter.
F. MARSAULT - QUE DIT LE CHRIST ? 17e édition, 1996 : "Quiconque est de la Vérité écoute ma voix" (Évangile selon Jean, ch. 18, v. 37).
Le devoir de célibat est imposé par une LOI ECCLÉSIASTIQUE au clergé latin, à partir du diaconat. Elle n'est pas une loi apostolique, et s'est imposée progressivement à l’Église d'Occident (Précis de théologie dogmatique de Monseigneur Bernard Bartmann, édition de 1951, II. 485).
Le célibat des prêtres est devenu obligatoire au XIe siècle seulement. Cette pratique est née peu à peu, d'abord de l'idée païenne que le célibat est un état supérieur au mariage, puis parce que le prêtre devait être un homme à part. Mais les prêtres orthodoxes se marient ainsi que certains prêtres du rite oriental et des Églises uniates. Tout le Moyen Age a laissé des exemples de prêtres mariés.
Plusieurs apôtres étaient mariés (Matthieu 8. 14 ; 1 Corinthiens 9. 5). Il est dit expressément que l'évêque et le diacre peuvent être mariés : 1 Timothée 3. 2, 12.
"Comment pourrions-nous recevoir ce que l'Ecriture Sainte n'a point dit et le mettre au rang des choses véritables ?" (Cyrille d'Alexandrie 376-444).
"Les choses qu'on invente sous le nom de Tradition apostolique, sans autorité de l'Ecriture, sont frappées du glaive de Dieu." (Jean Chrysostome 345-407 : Homélies sur Matthieu, 49).
"Les Écritures sont parfaites, car elles sont les paroles de Dieu, dictées par son Esprit. Elles sont seules la Tradition apostolique manifestées au monde entier." (Irénée de Smyrne, dit de Lyon 130-202).
Jacques Blocher : Le catholicisme à la lumière de l'Ecriture Sainte (Institut Biblique de Nogent-sur-Marne, 5e édition révisée 1997).
La conclusion logique et inexorable s'impose d'elle-même dans le passage suivant (parole du Seigneur Jésus-Christ) :
"Laissant de côté le commandement de Dieu, vous vous attachez à la tradition des hommes." Et il leur disait : "Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour garder votre tradition. [...] annulant la parole de Dieu par votre tradition que vous vous êtes transmise. Et vous faites beaucoup d'autres choses semblables !" (Évangile selon Marc 7. 8, 9, 13 - version Émile Osty & Joseph Trinquet).
Quelques précisions, que j'espère objectives. Tout d'abord, voici la référence du Catéchisme de l'Eglise catholique qui présente les articles traitant du célibat des prêtres - ces articles s'appuient sur des références des écritures - http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_P4R.HTM.
A propos du célibat et du mariage des prêtres et pasteurs, quelques réflexions personnelles. Les Eglises orthodoxes n'ordonnent, comme les Eglises orientales unies à Rome et l'Eglise de rite latin, à la dignité épiscopale que des prêtres célibataires. C'est pourquoi les évêques orthodoxes sont souvent issus de monastères, puisque les moines-prêtres ne se marient pas. La règle du célibat n'est pas propre, par conséquent, à l'Eglise latine. D'ailleurs, des traditions religieuses non chrétiennes connaissent aussi le célibat.
Si l'on évoque mariage, quid de la question du divorce 8et du remariage éventuel? Le divorce de pasteurs, dans le monde protestant, tous courants ou confessions confondus, ou anglican, ne constitue-t-il pas un contre-témoignage, surtout quand il est suivi d'un remariage? J'aimerais bien connaître à cet égard l'opinion des commentateurs, en tenant compte de l'enseignement du Christ (cf. Matthieu, 19, 6).
Enfin, oui, l'abandon du sacerdoce par ce prêtre m'attriste. Mais quid de son engagement, et ce depuis son ordination diaconale? Si vous avez assisté un jour à l'ordination d'un prêtre catholique de rite latin, vous savez que l'ordinand use de sa liberté pour vivre le célibat. Cela ne tombe pas du jour au lendemain sur la tête de l'intéressé. Pour ma part, je prie pour ce prêtre qui vient de faire un choix, que je déplore car il a rompu un engagement extrêmement fort. Qui suis-je, il est vrai, pour juger, mais je prie pour lui, pour qu'il retrouve un jour le sens de son engagement et l'exercice de son ministère, et pour les 416.000 prêtres catholiques exerçant leur ministère dans le monde.
1 Timothée 3. 2-7 ; Tite 1. 7-9 : Dans ces textes, il est précisé que l'évêque doit être "le mari d'une seule femme". Cela montre la grave erreur que constitue l'obligation du célibat imposée depuis 1073 aux prêtres de l’Église romaine. Il peut y avoir des ministres de l’Évangile célibataires (1 Corinthiens 7. 32-34), mais ils constituent une exception. Dans l’Église grecque, un pope n'a pas le droit de se remarier. Cette manière d'interpréter la clause "mari d'une seule femme" trouve un appui dans le fait que pour être inscrite au rôle des veuves, une femme doit avoir été "l"épouse d'un seul mari" (1 Timothée 5. 9). Toutefois l'argument n'a pas force contraignante. Dans l'histoire plusieurs pasteurs et missionnaires se sont remariés après le décès de leur première femme, sans inconvénient apparent pour leur ministère.
Jules-Marcel Nicole : Précis de doctrine chrétienne : Chapitre 11. L’Église : 3. Les dons et les ministères (page 260). Éditions de l'Institut Biblique de Nogent-sur-Marne, 6e édition 2002.