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Le testament de Benazir Bhutto

a9ad1ed156ce7762ff5b756e65ca9de3.jpgToutes proportions gardées, l’assassinat de Benazir Bhutto en ce 27 décembre est le Tsunami de cette fin d'année 2007.

D’accord, elle n’était pas une oie blanche. Lorsqu’elle était au pouvoir, elle avait participé, avec son mari, à des détournements de fonds (comme tant d’autres…).

Mais son récent retour au Pakistan, alors qu’elle risquait sa vie, montrait où étaient ses priorités: pas dans ses comptes en banque, pas dans sa vie, mais dans le combat pour la démocratisation de la société pakistanaise.

Femme non seulement charismatique, immensément télégénique, mais aussi d'une intelligence peu commune, elle représentait une certaine idée de l’espérance politique.

L’espoir s’incarnait (et se médiatisait) par le visage altier de Bénazir, au cœur d’une des sociétés les plus répressives du monde. Bénazir Bhutto est morte aujourd’hui, emportant avec elle l’espoir des foules. Elle laisse cependant un héritage.

 

3eeae64beda233e409c3b9c033b644dd.jpgExtrémisme religieux, pendant de la dictature

Cet héritage, ce testament, c’est une pensée claire et forte sur les conditions d’une démocratisation possible pour des pays comme le Pakistan, marqués à la fois par la pauvreté et la dictature.

Je vous invite vivement à consulter l’excellente tribune qu’elle avait publié dans le journal Le Monde, le 4 septembre 2007.

Elle développe dans ces colonnes une réflexion à la fois simple et imparable que nos démocraties et nos intellectuels gagneraient à creuser davantage: l’extrémisme religieux galopant est le pendant inversé de la dictature.

Plus encore que contre la pauvreté, c’est d’abord contre la férule des dictateurs que les prophètes (tantôt pacifiques, tantôt meurtriers) recrutent le mieux (cf. mon analyse dans «Le prophète et le pharaon»).


Ce qui veut dire qu’on ne règlera pas le problème du terrorisme religieux par des conclaves de théologiens, des Fondations sur le «dialogue des civilisations» ou des numéros spéciaux du Monde des religions nous expliquant une ènième fois ce que serait la «bonne» et la «vraie» religion.


C’est d’abord en s’attaquant aux pouvoirs politiques autoritaires ou totalitaires (bien souvent soutenus par nos régimes politiques, du FLN algérien légitimé par la France au dictateur Musharraf cautionné par les Etats-Unis) que le terreau de la protestation religieuse violente se réduira.

2bb9b185f5cf4ce7a1a9929b189e48fa.jpg On ne sait pas encore qui a tué Benazir Bhutto: mais une chose est sûre, le coup est parti, soit  du côté de la dictature (dérive de Pharaon) soit du côté de l’islamisme radical (dérive du Prophète).

C’est cet infernal jeu de ping-pong qu’il faut rompre en cessant de soutenir les potentats qui baillonnent les peuples et les volent de leur avenir.

Commentaires

  • .La religion est en débat plus que jamais dans un pays où l'Islam joue un rôle important depuis la création de cet Etat. Pour prendre l'exemple du sport numéro un dans le pays, jamais équipe nationale de cricket du Pakistan n'a été aussi démonstrative dans sa foi, arguant d'une prise plus grande du fait religieux dans le pays.Le seul chrétien de l'équipe a meme été amené à se convertir!

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