C'est la reprise, les agendas se réveillent!
Entre Cévennes et Cambraisis en passant par Paris et Neuilly, voici quelques dates à se mettre sous la dent.
7 septembre 2008 : Allocution historique à l’Assemblée du Désert, Mialet (Cévennes), sur le sujet suivant: «Les banlieues se réveillent»
1er octobre à 18H30 : présentation, comme discutant, du livre de Denis Lacorne, De la religion en Amérique, à l’Institut Européen en Sciences des Religions (Paris, 14 rue Ernest Cresson)
4 octobre : Conférence en soirée à l’Eglise baptiste de la rue de Sèvres, Paris, sur «Dieu XXL, la révolution des megachurches» (avec projection Powerpoint)
9 octobre à 20H30 : conférence à Saint-Quentin (auditorium de musique) sur «L’influence de la religion sur la politique aux Etats-Unis», organisée par l’association Traversées
11 octobre 2008 : conférence (Powerpoint) à Cambrai à 16H30 sur «Les baptistes dans la société française de l’origine aux années 1950» (à l’occasion des 50 ans de l’église baptiste de Cambrai)
13 octobre (de 10H à 11H30): cours d’1H30 à Neuilly sur le thème : «Les identités juives dans le monde depuis 1801, entre diaspora et projet sioniste» (cycle de 11 cours intitulé ‘Enfants d’Abraham, un héritage disputé’, dans le cadre de l’Association Universitaire et Artistique de Neuilly)
13 octobre (à 14H): membre du jury de soutenance d'Aurélien Fauches, "Hillsong Paris, un exemple type de l'ultramodernité religieuse?" Mémoire de Master 2 soutenu à l'IESR
13 octobre (à 16H) membre du jury de soutenance de Jean-Claude Marin, "Les églises anglophones protestantes de Paris intra-muros, Comment rester soi-même en milieu exogène", Mémoire de Master 2 soutenu à l'IESR
19 octobre : conférence «L’histoire du protestantisme évangélique en Picardie depuis le début du XIXe siècle», dans le cadre du congrès annuel de la Fédération des Sociétés d’Histoire de l’Aisne, tenu à Chauny (Aisne)
23 octobre (à confirmer) : intervention sur les megachurches lors de la journée d’étude organisée à Paris par Christophe Grannec, sur le thème «Christianisme et mondialisation»
3 novembre : conférence à 18H30 «Les megachurches: histoire et sociologie», Espace Bernanos, Paris (4, rue du Havre, auditorium)
(+ Diverses interventions médiatiques que je ne précise pas ici: Dieu XXL suscite une certaine curiosité !)
Commentaires
Bonjour,
j'ai assisté à votre excellente conf du 09/10 à ST Quentin. A la sortie j'étais quelque peu "amer", car j'ai l'impression que face à un public très majoritairement athée vous participez à l'amalgame généralement fait et qui consiste à entériner l'idée que le christianisme se résume à ce que vous avez présenté.
Par ailleurs, j'ai la désagréable impression que vous faites de ce thème (la religion chrétienne et en particulier le mvt protestant-évangélique) votre "fonds de commerce", nonobstant le caractère indéniable de vos compétences d' historien et sociologue.
Pourquoi maintenant, ne pas passer à autre chose ? Par exemple, une étude sur la société séculière française ou bien sur l'héritage "positif" du protestantisme-évangélique ??
Bien cordialement
Réponse à Alfred,
je n'ai eu le privilège d'assister à la conférence de Mr Fath à Saint Quentin. Néanmoins, je me permets d'intervenir au sujet de vos propos concernant le travail accompli par Mr Fath. Votre impression est juste mais son "caractère désagréable" n'a pas lieu d'être si je puis me permettre. Je comprends parfaitement votre frustration. Quand nous constatons la qualité d'écriture et analytique de ce chercheur, notre souhait serait de le voir travailler sur différents domaines pour faire avancer le "schmilblick" scientifique. Malheureusement pour nous, la science ne fonctionne pas ainsi. A la limite, si l'on vulgarise, le journalisme tendrait plus vers ce désir ( et encore cela dépend duquel).
Ce n'est pas l'intérêt du chercheur de gratter les quelques couches d'un thème choisi, juste histoire d'avoir un point de vue holistique sur la question. Son but (entre autres) est de cerner de manière la plus fine et détaillée les configurations sociales, historiques, culturelles, économiques, selon sa formation, qui apparaissent. Déconstruire l'objet d'étude, comprendre et expliquer ses mécanismes. Autrement dit, le chercheur doit être spécialiste.
C'est pourquoi, je ne suis pas d'accord avec vous. Mr Fath a tellement encore à nous apprendre sur le protestantisme évangélique. Si vous souhaitez lire une étude sur la société séculière française, les ouvrages abondent sur ce sujet. Lisez du Fréderic Lenoir ou encore plus pertinent Jean Baubérot. En revanche, "l'héritage positif" du protestantisme évangélique est un sujet plus épineux. Tout dépend de la façon dont vous l'entendez. Cela peut se traiter selon l'approche choisie. Cependant, si votre idée est de dresser un rapport élogieux des bienfaits du protestantisme évangélique en laissant libre cours à la subjectivité, cela irait à l'encontre de l'"agnosticisme méthodologique" (neutralité axiologique) prôné dans les sciences sociales des religions. Un chercheur en religions n'est ni un théologien ni un apologète et encore moins un évangéliste.
Bien cordialement
Neilrua
A l'attention de Neilrua,
merci pour votre réponse cordiale et bien argumentée. Je me dois d'être plus explicite et disons ...direct !!
Je pense que vous l'avez compris, je peux être considéré comme un "sujet d'étude" de S.Fath, puisque je suis protestant-évangélqiue "pratiquant".
C'est ce qui explique mon amertume et l'impression désagréable ressentis à l'issue de la conf de S.Fath.
En effet, force est de constater la réalité inéluctable et ses conséquences regrettables, exposés dans l'analyse de S.Fath ; mais il s'agit de religion (l'influence de la religion aux E.U) et qui plus est, d'un pays bien particulier. De fait, vous avez raison, S. Fath a très bien fait son travail de chercheur.
En revanche, permettez-moi quand même de sortir de ce champ et d' annoncer à ceux qui seraient tentés de faire un (trop) facile amalgame entre religion et christianisme, que l' évangile ne cautionne en rien, les dérives du système religieux américain, aussi "protestant-évangélique" soit-il. L'action et le message du Christ (sacrifice, humilité, amour, pardon, ...) et de ses apôtres vont même à l'encontre de ce système.
De ce point de vue, et là, on peut revenir à la recherche sociale ou de religion, le protestantisme-évangélique prend une toute autre dimension, en France (en partie) et surtout dans les pays de l'hémisphère sud (Cf. par exple : "lettre à l'église qui est aux États-Unis" sur www.defimichee.fr). .
Certes, le "chercheur en religions n'est ni un théologien ni un apologète et encore moins un évangéliste", mais peut-on complètement faire abstraction de la matière "originelle", ici, en l'occurrence : l'évangile ?
Merci Neilrua pour ce sympathique échange et toutes mes excuses si je ne suis pas très clair dans mes propos.
Bien cordialement
A l'attention d'Alfred
Permettez moi de vous retourner le compliment. Il est fort agréable d'échanger ses idées dans une atmosphère favorable avec un partenaire ouvert au dialogue. Je vous remercie pour votre point de vue partagé et vos précisions. Je comprends nettement mieux votre pensée.
L'amertume qui vous "ronge" est doublement intelligible, de part votre condition de chrétien et votre place de citoyen. Je vous rassure, ce ne sont que mes impressions après lecture de vos écrits lors de cet échange d'idées. Je ne prétendrais en rien vous cerner ou expliquer votre pensée en quelques lignes (y compris à l'échelle de toute une vie).
Un croyant fidèle et éthique dans sa foi chrétienne se trouvera fort dépité face aux abus de certaines églises évangéliques aux politiques malsaines (ou autres d'ailleurs). Certaines goûtent aux mauvais fruits de la modernité (individualisme opportuniste, consumérisme spirituel-économique, accent mis sur le paraître...), délétères à l'accomplissement du message christique authentique, aux antipodes de cette conception (don de soi, amour, tolérance, respect...). C'est pourquoi en tant que chrétien consciencieux, il est tout à fait légitime que cette mentalité et les pratiques qui en découlent ne vous conviennent pas. Le néo-pentecôtisme et ses valeurs ne sied guère à la mouvance classique évangélique (surtout française).
En tant que citoyen, on peut s'insurger sur les éventuels amalgames faits entre religion et christianisme mais on ne peut pas faire grand chose. Le sens commun peut à certains égards s'amuser à parcourir des sentiers réductionnistes et des raccourcis réflexifs.
Pour ce qui est de la "matière originelle", l'Evangile, il peut être utilisé à condition d'être pris comme objet critique, ce qui déplait souvent aux chrétiens (ayant fait un Master2 en sciences sociales des religions, j'ai eu affaire à ce genre d'incompréhension de la part des membres de l'église). Il est impossible selon moi de soustraire l'essence spirituelle et divine de l'Evangile afin de dégager une analyse scientifique. Pour une raison toute simple selon moi, c'est que la science s'inscrit dans un univers empirique et donc relatif. La Bible est un ouvrage saint inspiré par Dieu selon le christianisme. Tout dépend encore une fois de l'approche utilisée. En sciences des religions, la Bible est un matériau indispensable si l'on étudie les mouvements chrétiens mais les chercheurs rechercheront toujours les configurations sociales générés par l'interaction entre la Bible et les intéressés. Utiliser l'Evangile dans une étude scientifique du monde chrétien, OUI mais à travers des outils relatifs (qui je l'admets délaisse une part intéressante de l'aspect spirituel, malheureusement insaisissable pour nos "faibles esprits d'hommes")
Je vous remercie pour cet échange cordial fructueux et fort plaisant.
Merci à vous Alfred
Neilrua
Je comprends la réaction d'Alfred; moi-même j'ai toujours été interpellé par le travail de Mr Fath. Je suis un chrétien, ce qu'on appelle les nés de nouveau ou les born again. Mr Fath doit connaître très bien de quoi je parle. En tant que sociologue, c'est-à-dire le travail scientifique et objectif réalisé par Mr Fath, je n'ai rien à dire.
Cependant, il y a une réalité spirituel à toutes ces choses que seul un véritable chrétien peut comprendre. Il y a quelque que l'être humain ordinaire ne peut pas comprendre car quand on parle de Dieu, il y a vraiment un Dieu qui est vivant, présent, qui entend tout, voit tout. La Bible dit que pour connaître ce Dieu, il faut avoir une expérience dans sa vie qui s'appelle "naître de nouveau" ou "born again". A partir de cette expérience, on peut comprendre la Bible et son écrivain principal qui a juste utilisé des scribes.
Ce que je veux dire c'est que le travail de sociologue des religions est limité à un moment donné quand on s'intéresse vraiment au christianisme; je ne parle pas du catholicisme, du protestantisme, ou du baptisme ou une autre dénomination encore. Je parle de ce que Jésus-Christ a fait. Si vous lisez bien vos bibles, vous ne verrez nullepart où Jésus-Christ emploi le mot religion ou les dénominations qu'on retrouve dans le Christianisme. Ces choses sont des inventions d'hommes et n'ont rien à voir avec ce que Dieu a dit ou ce qu'il fait. Le problème est que Mr Fath ne doit pas savoir ces choses alors forcément l'aspect qu'il donne dans ses travaux ont un aspect de religion. Mais Jésus n'a pas créé de religion, il a appelé des croyants mais il n'a jamais dit à quoi devait ressembler son Eglise. Les hommes imparfaits comme ils sont et c'est normal ont voulu instituer quelque chose qui ne devait pas être instituer normalement. Jésus lui-même quand il était sur terre n'a jamais institué son oeuvre. Jésus était un marginal, un rejeté tout en étant intégré. C'est cette complexité qui est la réalité de l'héritage de Jésus-Christ et que doit vivre toute personne se revendiquant de Jésus.
C'est une chose qui se vit, ce n'est pas à la portée de l'homme ordinaire ou de l'intelligence scientifique qui à un moment donné seront limité dans leur compréhension du Christianisme.
Il y a un domaine encore plus profond qu'aucun homme ordinaire ne pourra expérimenté tant qu'il ne fait cette expérience de "nouvelle naissance" dont je parlais plus haut. Sans cette expérience, la compréhension sera limité et le travail restera un travail universitaire, objectif, scientifique, de surface. C'est déjà pas mal n'empêche. J'apprécie le travail scientifique effectué par Mr Fath car il m'apporte beaucoup d'informations comme les données chiffrées par exemple. C'est un bon puits d'information mais qui se limite uniquement à cela. Bonne continuation Mr fath et j'espère qu'un jour vous ferez cette expérience avec celui qui est concerné implicitement et indirectement dans vos recherches. Cette expérience sera la plus merveilleuse que vous ferez de toute votre vie croyez moi, et là votre compréhension s'élargira encore plus.
A l'attention de Manuel,
Quelque chose me chiffonne.
Votre propos sur la figure du Christ et sa pensée sont exacts (selon la croyance d'un chrétien). Il faut effectivement avoir fait le pas de foi vers Jésus, vouloir marcher sur ses pas et se repentir sur la Croix. Ce n'est qu'à partir de cet instant que la vie du néophyte prendra une autre tournure, éclairée par la lumière divine sur son existence. Je suis d'accord avec vous sur ce point ( selon les évangéliques, la conversion est la clef pour accéder à Dieu).
En revanche, je ne parviens guère à saisir votre argumentaire sur Mr Fath et sa prétendue "absence de foi". A l'inverse de vous, je ne me permettrai pas de prendre parole à la place du concerné et de dévoiler sa condition spirituelle (ou pas). A moins que vous ayez un quelconque lien familial, amical avec Mr Fath, auquel cas vous pouvez (car vous savez) conclure sur son état de non croyant. Ou bien encore une vision sur Mr Fath.
Au vu de votre vocabulaire employé à l'égard de Mr Fath, laissez moi douter de ce lien de proximité. Il se dégage une distance respectueuse et une méconnaissance de sa personne dans vos termes.
C'est pourquoi, j'en conclus que vous ne connaissez pas personnellement Mr Fath. Et là, c'est l'incompréhension qui prend les rênes de mon cerveau. Comment pouvez vous discourir sur la relation spirituelle d'un individu sans connaissance de cause. Attention, vous faites de l'ombre aux sophistes grecs mon cher Manuel. Parler sans savoir, c'est chose dangereuse. Qu'est ce qui vous fait dire que Mr Fath n'est pas un chrétien (si on part de l'hypothèse que vous ne le connaissez pas personnellement)? A première vue, rien. Vous faites donc de la supputation spéculative.
Etant enfant, ma mère me répétait sans cesse un proverbe célèbre: Dans le doute abstiens toi. Vous devriez le faire vôtre lorsque des raisonnements hâtifs germent dans votre esprit. Imaginez que vous appreniez que Mr Fath est chrétien (hypothèse contraire à la vôtre), vous sauriez bien embêté. Vous auriez conclu rapidement sans preuve à l'appui, ce qui s'appelle dans le jargon, un préjugé.
Une phrase éloquente énoncé par un internaute me vient à l'esprit dont je m'autorise un léger détournement. "Le problème est que Manuel ne doit pas savoir ces choses (de ne pas parler sans savoir) alors forcément l'aspect qu'il donne à ses raisonnements se révèle fragile et bancal.
Cependant, je ne peux vous enlever une chose.
Croire sans savoir, c'est effectivement du domaine de la foi (seulement quand la source et l'initiateur est Dieu)
Amicalement
PS: Mr Fath n'est pas sociologue, c'est un chercheur, historien de formation
bonjour Manuel,
Votre propos, présuppose qu'un chercheur qui s'efforce d'être rigoureux quant à un "ojet" de recherche sociologique ( et non théologique!) ne saurait connaître, en tant que personne, la conversion.
C'est tenir pour pas grand chose le "renouvellement de l'intelligence dont parle l'Evangile.
Que savez-vous si le choix de certains objets et champs d'étude scientifique ne sont pas, quelquefois, voire souvent, impulsés par une accointance intime et forte avec ces thèmes?
Mais précisément, conformément d'ailleurs à l'Evangile, qui demande de ne pas confondre les charismes (ni les compétences?), ne peut-on distinguer les plans d'"implication"?
Je trouve votre présupposé sur l'implication du chercheur assez violent. Comme si d'avoir connu la nouvelle naissance devait empêcher d'avoir une démarche scientifique (apte d'ailleurs à se critiquer elle-même). Préférez-vous que les croyants se contentent d'ignorer certains effets sociologiques majeurs de la foi, vécue individuellement, mais aussi organisée collectivement? La lucidité est-elle interdite au croyant? Décrire et analyser certaines dérives empêche-t-il d'avoir soif d'une foi personnelle sans oeillères?
Merci en tout cas de poser le problème de l'articulation de ces plans de lecture. Simplement rien ne vous autorise à cataloguer un chercheur honnête avec des critères spirituels, qui demanderaient de plus amples informations et échanges, dont vous ne semblez pas disposer.
Etre évangélique n'interdit pas de connaître les faits de religion et de foi confrontés à des logiques sociologiques et historiques.
fraternellement,
FG