Il est devenu de mode, depuis quelques années, de souligner l'essor évangélique au sein du protestantisme. Il est juste de le faire, car la réalité l'impose.
Est-ce une raison pour tomber dans la surenchère ou les raccourcis simplistes?
De mon point de vue de scientifique, la réponse est non, trois fois non! Car la surenchère déforme la réalité, que nous autres sommes chargés de décrire et d'expliquer.
Le problème est que la surenchère, cela fait vendre.... quitte parfois à prendre quelques libertés avec les contenus.
J'en veux pour preuve deux exemples récents, qui m'attribuent des propos que je n'ai jamais tenus.
Réforme: un titre en forme de raccourci réducteur
Premier exemple (véniel): celui de l'article publié par l'excellent hebdomadaire Réforme, avant "Protestants en fête" (n°3341, p.4).
L'article lui-même reproduit avec une parfaite exactitude mon point de vue.
En revanche, le titre.... y va d'un raccourci sans doute accrocheur, mais pas tout à fait conforme à mes propos.
On me fait dire, dans le titre, "La nouvelle tunique protestante est évangélique".
Une phrase que je n'ai jamais prononcée, ni écrite, pour la simple raison que je ne la pense pas!
Ainsi formulé, ce titre pourrait conduire à comprendre que le protestantisme actuel ("la nouvelle tunique") est évangélique, ce qui est évidemment très excessif.
Le protestantisme actuel conserve une composante non-évangélique tellement essentielle que dans Du ghetto au réseau, synthèse publiée en 2005, je réponds par la négative sur la question de savoir si les évangéliques sont devenus le nouveau centre de gravité du protestantisme.
Rôle clef des luthériens et réformés
Je précise que je n'ai toujours pas changé d'avis en 2009: même s'il se déplace lentement en direction des évangéliques, le centre de gravité du protestantisme français aujourd'hui reste plus proche des réformés (principale église protestante française) que des Églises évangéliques de professants.
Bien que les évangéliques aient aussi beaucoup participé, sans l'apport décisif des réformés (et celui des luthériens d'Alsace), jamais "Protestants en fête", par exemple, n'aurait pu avoir lieu à Strasbourg!
Je réfute donc ce raccourci (sans doute accrocheur) qui m'attribue des propos inexacts. Ce que je soulignais simplement dans l'article, à partir d'une métaphore textile, c'est une logique de superposition, de "mue cartographique" (avec un maillage ancien et une nouvelle répartition plus urbaine et évangélique).
Rodomontade évangélique
Second exemple (moins véniel): celui d'un communiqué de presse adressé urbi et orbi par un publiciste et journaliste indépendant, Paul Ohlott, par ailleurs porte-parole d'un groupuscule politique confessionnel inspiré de la Droite chrétienne américaine.
Coutumier des effets d'annonce et des formules accrocheuses à l'emporte-pièce (cf. cet interview présentant sa formation politique comme un futur possible "premier parti de France", sic), ce publiciste peu regardant (erreur de jeunesse?) a publié un communiqué triomphaliste annonçant que "les évangéliques prennent les rênes du protestantisme".
Plusieurs sites, prompts à reproduire ce type d'annonces sans toujours en vérifier le sérieux, ont reproduit le communiqué.
Cette affirmation ronflante, qui illustre une méconnaissance de l'auteur quant aux équilibres du protestantisme français actuel, s'appuie certes sur quelques données effectives: le nombre de lieux de culte, le nombre de pratiquants réguliers.
Mais le protestantisme français ne se réduit, ni aux lieux de culte, ni aux pratiquants réguliers!
Luthériens et réformés sont loin de se réduire à ce "protestantisme intellectualiste et humaniste" caricaturé dans le communiqué, et leur apport à la manifestation "Protestants en fête" a, par exemple, été décisif.
Une fourchette entre 400 et 600.000 évangéliques en France?
Une approche plus nuancée aurait donc été souhaitable, en prenant, par exemple, la forme d'une question ouverte.
Mais il y a plus gênant encore: on me fait dire dans le communiqué que "selon le sociologue Sébastien Fath, chercheur au CNRS, les évangéliques seraient entre 400.000 et 600.000 en France".
Je n'ai jamais tenu ces propos, et la citation est archi fausse!
Ce dérapage est à mes yeux bien plus grave que le titre un peu réducteur choisi par Réforme, car on cite mon nom dans le corps de l'article à l'appui d'une pensée qui n'est aucunement la mienne, mais celle du publiciste.
Dans une rubrique autoproclamée "actu chrétienne", cela fait un peu désordre.
Une citation archi-fausse
Je mets au défi mes amis internautes de retrouver un quelconque texte que j'aurais signé, ou un interview que j'aurais donné, où j'évoque le chiffre de 600.000 fidèles évangéliques.
Je n'ai jamais dit, ni écrit, une chose pareille, et il est inadmissible de déformer les propos d'un spécialiste pour servir la cause du sensationnalisme et de la 'gonflette' médiatique.
La dernière estimation que j'ai validée au sujet de la démographie évangélique est une évaluation autour de 400.000. Je n'ai jamais varié depuis.
Cette donnée statistique remonte à 2005 (Du ghetto au réseau, où le montant exact était 395.000).
Elle est sans doute aujourd'hui en-dessous de la réalité: je travaille, dans le cadre d'une nouvelle enquête, à une évaluation actualisée. Mais d'après les éléments dont je dispose, elle sera loin d'approcher les 600.000 fidèles.
En termes de bilan, je précise que je n'en veux pas aux responsables de ces déformations... L'erreur est humaine, surtout si on la corrige!
Mais si je puis me permettre de donner un conseil à certains médias: merci de me citer en tant que spécialiste, au CNRS, des évangéliques. Mais merci aussi de me lire et de m'écouter avant, afin ne pas déformer mes propos.
Je ne suis la caution de personne, mon rôle est simplement de produire des travaux socio-historiques utilisables par toutes et tous.
Ensuite, si on me lit et qu'on ne me cite pas, aucun problème! Mais je n'accepte pas qu'on me cite sans m'avoir lu, ou écouté.
Commentaires
Merci pour votre article, qui remet la pendule à l'heure, comme on dit. Mais pourriez-vous préciser votre point de vue de scientifique, quant à la signification, et à la localisation du "centre de gravité" du protestantisme ? Appelons le G.
1) Diriez-vous qu'une instance représentera d'autant plus exactement le protestantisme, que sa propre composition se rapprochera du point G ? Si oui, ne serait-il pas opportun que la FPF et le CNEF s'accordent, pour personnaliser le point G ?
2) Si la position de G ne dépend pas que d'un simple rapport d'effectifs entre protestants traditionnels et évangéliques, quelles sont les autres pondérations ? Les convictions doctrinales ? la notoriété ? la culture ?
3) Comment évaluez-vous le poids d'internet sur la position de G ? Je veux dire : ceux que vous égratignez au passage, et notamment le publiciste, ne sont presque exclusivement connus que par l'internet. Leur influence est-elle illusoire, faible, déterminante ?
Sans vouloir forcer la métaphore, le centre de gravité de cette même lettre G, se trouve occupé par... du vide. Si après tout le centre de gravité entre protestants et évangéliques n'était qu'une vue de l'esprit, ce serait tout de même un peu ennuyeux pour vouloir les représenter auprès des médias, ou du gouvernement.
Bary.
Bonsoir Bary,
Merci pour votre commentaire. Je serai bref. L'idée du centre de gravité pourrait être rendue aussi sous le terme d'"axe". Autour de quoi tourne le protestantisme français aujourd'hui?
La réponse que l'on peut faire quand on est historien ou sociologue n'est pas la réponse du théologien.
Ce ne peut être un jugement en valeur. Ce qui intéresse l'historien et le sociologue, c'est l'impact social. Le centre de gravité s'évalue en ces termes: là où l'impact social est le plus tangible.
Et de ce point de vue, je crois que "Protestants en fête" a montré que l'axe du protestantisme aujourd'hui, en France, s'appuie en particulier sur trois éléments:
-un très riche terreau d'associations, dont la CIMADE, association protestante qui effectue un travail de toute première grandeur, au niveau national, sur les questions des migrations et des réfugiés
-des cadres formés, capables d'assurer un interface crédible avec la société environnante,
-et l'expertise organisationnelle de la Fédération Protestante de France (FPF).
Sur ces trois critères, "Protestants en fête 2009" (le plus grand événement populaire protestant français depuis au moins un siècle) a rappelé que luthériens et réformés restent incontournables, au côté d'évangéliques certes nombreux et actifs, mais pas omniprésents.
M. Fath,
Merci pour votre article.
Vous évoquez le PRC, Parti Républicain Chrétien, dont Paul Ohlott est le porte-parole. Je connais ce groupe, je n'en approuve pas la vision : selon moi, même si je suis convaincu que les chrétiens ont le devoir de s'impliquer dans la vie de la société, et qu'ils ne le font pas assez en France, l'idée d'un parti politique chrétien ne correspond pas à ce que Dieu nous demande dans sa parole, et il est impossible de réduire la foi chrétienne à un quelconque agenda politique ou moral. Je n'approuve donc pas la vision fondamentale du PRC, et par ailleurs je suis choqué par leur soutien aussi surprenant qu'inadmissible au dictateur Malgache Andy Ravalomaina.
Cependant, je ne comprends pas pourquoi vous persistez dans ce cliché simpliste et réducteur, de faire du PRC "un groupuscule politique confessionnel inspiré de la Droite chrétienne américaine. Les dirigeants de ce parti ont maintes et maintes fois répété qu'ils ne se reconnaissaient pas dans cette idéologie. Je sais que plusieurs fois déjà vous avez présenté le petit PRC comme étant allié à la Droite chrétienne Américaine, et à chaque fois son Président Patrick Giovannoni (que vous connaissez d'ailleurs personnellement, si je ne m'abuse) vous a répondu pour rejeter cette assimilation.
Le PRC se présente plutôt comme un parti ne se reconnaissant pas dans le clivage gauche-droite, et désireux de créer une alternative chrétienne à ce clivage. Par ailleurs, leur charte de valeurs, qu'on peut consulter librement sur leur site (www.prc-france.org), diffère fondamentalement sur bien des points de l'idéologie de la Religious Right Américaine. Par exemple, il y a tout un paragraphe sur l'écologie et la protection de la planète, alors que la plupart des tenants de la Droite chrétienne minimisent, voire nient, l'existence de l'effet de serre. Ou encore sur l'avortement, thème cher aux néoconservateurs chrétiens Américains : le PRC ne souhaite pas le voir interdit (contrairement à moi, sur ce point je suis donc plus proche de la Nouvelle Droite Chrétienne qu'eux), mais devenir l'exception dans le droit français.
Alors pourquoi continuer à répéter ce qui a tant de fois été réfuté ? En tant que chercheur, n'avez-vous pas un devoir d'objectivité dans vos analyses ?
Et ne pensez-vous pas qu'un autre critère d'évaluation de G pourrait être la grandeur des locaux dont l'église jouit, ou est propriétaire, ou autre ?
J'ai toujours été surpris - et consterné - de voir à quel point ce critère était un des critères de base, volontairement mené (mais toujours de façon discrète), de toutes les églises évangélico-protestantes. Il est prioritaire pour les pasteurs, et ils y consacrent une partie non négligeable de leur temps.
Il est souvent compté au nombre des "Grâces de Dieu", c'est dire.
Le scientifique que vous êtes n'a pas à juger bien sûr, en tous les cas cela donne matière à une mesure objective, peut être ?... Que vous avez peut être déjà inclus dans vos critères sociaux ?...
Bonsoir "Un étudiant qui défend sa foi"
Merci pour vos remarques utiles. Je préciserai trois points:
1/ Je ne connais pas personnellement le président du PRC, et ci ce dernier affirme le contraire il fait erreur. "Connaître personnellement" signifie une certaine intimité,que je n'ai jamais partagée avec ce monsieur.
J'ai rencontré en tout et pour tout deux fois P.G..
Lors d'un de ces deux échanges, il m'avait reproché en effet l'identification avec la Droite chrétienne et l'identification au courant évangélique.
2/ J'ai tenu compte de ces remarques. Je n'écris plus que le PRC est un parti évangélique. C'est un groupuscule chrétien, confessionnel, qui comporte des évangéliques et des catholiques. Je n'écris plus non plus que le PRC s'identifie à la Droite chrétienne américaine. En revanche, je maintiens qu'il s'inspire de la démarche de la Droite chrétienne. Pourquoi ? Voir ci-dessous...
3/ Que le PRC se revendique comme "ni de droite ni de gauche" ne prouve rien.
Historiquement, les partis confessionnels ultra-conservateurs se sont souvent présentés comme "ni de droite, ni de gauche". Par ailleurs, même si le PRC n'est pas un décalque de la Droite chrétienne américaine, il repose sur des présupposés similaires: l'idée que qu'une "politique chrétienne" à l'échelle d'un pays est possible et souhaitable, quitte à risquer d'identifier la foi chrétienne à des orientations politiques.
J'ajoute que le soutien très bruyant du PRC au putschiste malgache Andry Rajoelina, auteur d'une tentative de coup d'état contre un président élu (avec dissolution autoritaire des assemblées élues!), n'est pas de nature à rassurer sur la modération du-dit groupuscule...
C'est sur la base de ces éléments empiriques vérifiables que je maintiens mon point de vue sur l'inspiration idéologique du groupuscule en question: l'objectivité consiste à se baser sur les faits, au-delà des rideaux de fumée et des démentis stratégiques.
C'est ce que j'essaie, sans doute maladroitement, de faire du mieux que je peux.
Désinformation et surenchère : Réponse à Sébastien Fath
http://actu-chretienne.blogdirigeant.com/2009/11/11/desinformation-et-surenchere-reponse-a-sebastien-fath/
Bonjour !
Je viens de lire votre réponse et vous en remercie. Je n'irai pas plus loin, l'affaire est entre vous et M. Ohlott. Simplement je vous ferai remarquer que dans cet article, vous parlez bel et bien du PRC comme s'inspirant de la "Droite chrétienne Américaine", pas de la "Droite chrétienne" tout court. Donc si vous désirez tenir compte de ces remarques, il serait bon de modifier cette phrase.
Réponse2 à "un étudiant qui défend sa foi"
Merci pour vos remarques.
Vous me donnez envie d'écrire quelque chose de beaucoup plus substantiel sur le sujet. Mon tort est d'avoir beaucoup de dossiers, mais de rester trop allusif dans le cadre de ce blog, ce qui pousse certains internautes à m'accuser de déformations déraisonnables, ce qui me chagrine.
Je vais réfléchir à rédiger quelque chose de beaucoup plus détaillé, et peut-être sonder un éditeur. A suivre!
Pour faire court, la question "américaine" ou pas "américaine" est ici secondaire. Le PRC EST un courant de droite chrétienne, et (je le maintiens une nouvelle fois) il s'inspire en partie de la Droite chrétienne américaine (peut-être plus sud-américaine que nord-américaine, dans le fond).
Je parle bien d'inspiration, pas de copie ou de décalque.
Mais au-delà, ce groupuscule relève d'une vision plus large qui puise sa source dans une conception spécifique des rapports foi-société, monde-Eglise.
Une conception que divers mouvements, notamment en Amérique latine, ont déjà cherché à tester, "grandeur nature", avec des résultats.... qui appellent le débat!
Je n'en dis pas plus pour le moment: je vous donne rendez-vous dans quelques mois pour des développements bien plus consistants, mais publiés sur papier, pas dans ce blog (qui ne se prête pas aux trop longs argumentaires).
« Je rejoins Sébastien Fath dans son approche. Je trouve les propos de l’article ambivalent et avec un certain danger. J’ai le sentiment que l’auteur savoure une victoire. Je crois au contraire que si les Evangéliques prendre les rênes du protestantisme français est leur mort assurée, car incapables aujourd’hui de gérer correctement et avec consensus un pouvoir et qui de plus, n’est pas le rôle du religieux.
Si pour autant je crois que les Réformés ont un certain mal à l’âme et un oubli de leurs ancêtres missionnaires, il ne faut pas oublier qu’ils sont aussi les pères fondateurs du monde Evangélique. C’est grâce à eux que le Bible à été diffusée dans le monde entier.
Je connais des Réformés profondément engagés dans la foi. Je ne vois pas non plus où est le problème d’avoir des intellectuels ! Le monde Evangélique devrait en avoir un peu plus…
Cet article me laisse entrevoir un esprit de conquête du pouvoir. L’Eglise n’a pas à prendre le pouvoir politique quel qu’il soit, et encore moins les Evangéliques. Le chrétien est avant tout un citoyen, qui s’il considère avoir des réponses à apporter, devrait communiquer non de façon partisane mais créative.
Je vais jusqu’à dire que leur démarche est proche de la manipulation : car le site Web l’actualité chrétienne est en fait une plate forme pub du PRC, avec je vous rejoins une quasi similitude de la droite chrétienne aux US. Je peux me tromper, mais sa communication et ses sujets de prédilections le laisse à penser. Jeux de mots ? Ou art de la rhétorique ? Je ne sais pas, mais il y a l’idée semble t-il, de vouloir sacraliser un pays par des concepts religieux. Une loi ne s’impose pas, fusse t-elle inspirée, elle devrait répondre à un besoin holistique et émis par les citoyens. En cela, c’est un art qui s’apprend.
Il faut arrêter cette manie française de vouloir faire des révolutions ou un parti dès que l’on n’est pas d’accord avec l’autre, et pour prendre le pouvoir. L’identité chrétienne n’est pas crédible par une communication d’oppositions ou de victoires guerrières, mais quand elle excelle dans la vraie réforme et la créativité sociale.
Sauf erreur, la Bible enseigne à agir dans la paix, d’être proactif, et non réactif.
Si les Evangéliques deviennent plus nombreux, c’est peut être un bien. Mais oublier l’héritage des églises dites historiques est dangereux ».
Eric Jaffrain
www.Marketing-non-marchand.ch
Bonjour M. Fath !
Je viens de me souvenir de votre réponse qui date déjà, quant au rapport entre certains mouvements évangéliques et la politique en Amérique latine. Cela fait un certain temps que je me pose des questions sur les relations entre l'ex-Président péruvien Fujimori, devenu autoritaire jusqu'à sa démission forcée pour corruption, et les évangéliques de son pays. J'ai lu plusieurs choses contradictoires à ce propos. Pourriez-vous m'éclairer sur ce sujet, ou m'indiquer où je puis en savoir davantage ? Pas ici évidemment, parce que ce n'est pas le sujet de l'article. Si vous êtes d'accord, vous pouvez m'envoyer votre réponse par mail, je vous communiquerai mon adresse dans un prochain commentaire que je vous demande de bien vouloir supprimer.
Personnellement, s'il est vrai que des chrétiens évangéliques aient soutenu Fujimori à ses débuts et aient été bernés par un tel populiste, je trouve cela vraiment regrettable... Cependant je me garderais de les juger trop vite : cet homme était un manipulateur fort adroit qui n'a montré son vrai visage que tardivement, et rien de ce qu'il était en 1990 lors de sa première élection ne pouvait laisser deviner ce qu'il deviendrait en 2000. M'étant intéressé à ce personnage, je me demande même si je ne serais pas moi-même tombé dans le panneau... je pense que oui. Impossible de le savoir, et j'étais évidemment trop jeune à l'époque pour suivre les actualités.