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Au sujet du républicanisme bonapartiste

Marianne noire.jpgL'historien africaniste Jean Boulègue (dont nous reparlerons dans ce blog) me signalait hier une note publiée par Jean Baubérot au sujet de Philippe Séguin.

 

Je vous en recommande la lecture!

La note, brève et éclairante, précise un point clé au sujet de l'héritage laissé par ce grand républicain.

Il rappelle ceci: oui, Philippe Séguin était un grand républicain, digne de respect pour son éthique, son sens de l'intérêt général et sa hauteur de vue, mais c'était aussi le chantre d'un républicanisme bonapartiste.

 

 

Un héritage bonapartiste qui pose problème

 

OR, cet héritage bonapartiste pose problème.

 

9782350760124.gif9782213629872FS.gifL'héritage bonapartiste, c'est en effet l'accent sur la centralisation, le formatage autoritaire (au risque de dérives dramatiques comme l'épouvantable rétablissement de l'esclavage perpétré sur ordre de Bonaparte dans les Caraïbes), la restriction des libertés.... dont ont aussi souffert, sous Napoléon III (encensé par Philippe Séguin), les "cultes non reconnus" par le Concordat et les Articles organiques.

 

Jean Baubérot nous rappelle donc fort justement que, je cite, "le bonapartisme est un césarisme, un régime fort peu démocratique".

 

Ce qui n'empêche pas cette tradition autoritaire de s'être répandue à Droite (en particulier chez Jacques Chirac et ses héritiers directs, Villepin inclu) comme à Gauche (comme l'illustre l'exemple actuel de Vincent Peillon, qui masque son mépris du débat démocratique et son mensonge politique -refus de débat après avoir promis de participer-) en exigeant, rien de moins, la démission de la responsable du service politique de France 2.

 

Or, la République française du XXIe siècle doit résister aux petits Bonaparte qui se croient tout permis, tout comme elle doit éviter de se diluer dans une mondialisation multiculturelle qui serait vouée aux seules règles du marché.

 

C'est par la reconquête d'une identité républicaine débarrassée des tentations autoritaires que passe le chemin: ne serait-ce pas en conciliant République (dans le meilleur de son héritage français) et "identités multiples", comme l'écrit Christiane Taubira?

 

 

Commentaires

  • Merci pour ce blog

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