Le métier de chercheur implique un rôle public, qui invite à sortir de sa tour d'ivoire pour aller à la rencontre du public.
C'est ainsi qu'au cours de l'année, il m'arrive, comme à tous mes collègues, de sillonner la France, voire au-delà, pour intervenir comme conférencier.
Dans ce cas de figure, trois scénarios sont possibles.
1/ Le premier, est celui d'une participation à une manifestation strictement scientifique et professionnelle (par exemple, un congrès de sciences sociales, un colloque universitaire, etc).
Dans ce cas de figure, l'usage universel (avec de temps en temps quelques petits accrocs) est de rembourser les frais de transport et les frais directement liés à la participation (logement, restauration).
2/ Le second scénario est celui d'une participation exceptionnelle à une manifestation scientifique dont vous êtes l'invité vedette (conférence inaugurale, "lecture" sponsorisée dans un établissement universitaire américain, etc.).
Dans ce cas, l'usage dominant est de rembourser les frais de transport et de séjour, mais aussi de fournir une rémunération pour la conférence donnée.
3/ Le troisième scénario, enfin, est celui d'une manifestation non strictement scientifique et académique, par exemple dans un cadre associatif, ou dans un carrefour mêlant des acteurs engagés et des chercheurs.
Ici, l'usage universel est de rembourser les frais de transport et de séjour. Quant à la rémunération, elle est la plupart du temps proposée (au moins sous forme d'indemnisation pour le temps pris sur le temps de recherche), mais elle n'est aucunement obligatoire.
Originalité des pratiques d'accueil des conférenciers dans l'abbaye de Maredsous
Vous remarquerez que dans les trois scénarios, le remboursement des frais de transport est systématique et incontestable. C'est le strict minimum qui va de soi, dans tous les cas.
C'est pourquoi je voudrais signaler l'originalité de la rencontre de Maredsous (abbaye située en Belgique) à laquelle j'ai participé il y a une quinzaine de jours. Cette rencontre n'est pas une manifestation strictement scientifique et professionnelle: il s'agit plutôt d'un lieu où se retrouvent chercheurs et acteurs engagés.
Le thème de cette année : "Comment transmettre l'Evangile dans un monde ébranlé ?"
Vous pouvez le télécharger ici.
On se situe donc dans le 3e scénario, avec un colloque centré non pas sur un questionnement scientifique, mais un questionnement militant, du point de vue des acteurs catholiques en l'occurence.
Invitation insistante de Michel Cool
Michel Cool, ancien directeur de Témoignage Chrétien et favorable à un "capitalisme au service de l'homme", m'y avait invité avec une insistance amicale assez pressante.
J'avais hésité, notamment car l'événement se tenait à l'étranger (Belgique), demandait pour moi plus de 5H30 (2H45 multipliées par deux) de route dans une même journée...
J'avais par ailleurs modérément apprécié qu'on me présente, dans le programme provisoire, comme "sociologue protestant", alors qu'en tant que chercheur laïque, je suis historien (et un peu sociologue), sans adjectif (à la limite, d'accord pour dire "sociologue ET protestant", mais pas "sociologue protestant").
Enfin, je suis père de famille (3 enfants), et oblitérer mon samedi n'est pas chose très facile quand je consacre déjà le restant de ma semaine (sauf le dimanche) au travail.
J'avais cependant accepté. Mon fils, qui souhaitait aller voir le match de foot Lens-Nancy avec moi ce jour-là (au stade Bollaert), a dû faire contre mauvaise fortune bon coeur... Papa serait absent.
Et mon samedi s'est trouvé consacré à circuler entre France et Belgique et participer à une réflexion, relativement intéressante (en dépit du cabotinage narcissique un peu fatiguant de Philippe Verdin), sur les rapports entre christianisme et culture.
Une rencontre à laquelle assistait aussi Bernadette Sauvaget, du journal Réforme, où j'ai tenté d'apporter mon modeste écho.
Pas question de rembourser les frais d'essence
A mon retour, Michel Cool n'a pas tardé à me relancer pour la remise rapide de mon papier. En lui donnant une réponse positive de principe, je lui ai demandé des précisions sur mon remboursement de frais. Et alors, quelle ne fut pas ma surprise de m'entendre répondre qu'il n'était pas question de me rembourser mes frais de transport!
Je préciserai, à ce stade, deux choses. Il m'arrive chaque année d'effectuer telle ou telle conférence sans aucun remboursement (surtout dans un cadre de proximité), ou avec remboursement partiel.
Je suis prêt à cela sans aucun problème, "pour l'amour de la science partagée". Mais dans tous ces cas, on a la correction de me prévenir avant, car c'est rompre avec l'usage universel que de ne pas défrayer les frais d'un invité qui vient d'ailleurs.
Dans ce cas précis, jamais Michel Cool ne m'a indiqué que mes frais de déplacement ne seraient pas pris en charge.
J'ai donc effectué 5H30 de voiture vers la Belgique, sacrifié mon samedi (retour chez-moi à 23H30), sans que les organisateurs rattachés à l'abbaye de Maredsous ne prennent en compte, même de manière symbolique (remise d'un petit échantillon de bières du cru, par exemple), l'effort fourni pour eux, en-dehors de mes obligations professionnelles.
Trois remarques de principe
Dans un souci de pédagogie corrective, tout cela m'invite à trois remarques.
D'abord, comme je l'ai indiqué à Michel Cool par courriel: les pratiques de Maredsous cautionnent, , "de fait, "les initiés" ou "les héritiers" (je ne suis, ni l'un, ni l'autre)." Michel Cool est un homme de valeur(s), et je l'invite amicalement à revoir la question en prévision des futurs événements qu'il organise à Maredsous!
Ensuite, il importe de faire connaître au grand public la manière dont les organisateurs d'événements "pleins de bons sentiments" respectent le droit du travail (demander une journée de disponibilité à un intervenant, et 5H30 d'essence, sans l'indemniser au moins de son carburant, pose question)
Enfin, cet usage de non-défraiement du coût de déplacement appelle à s'interroger sur l'éthique pratique (et non pas théorique) d'une riche abbaye bénédictine censée stimuler la pensée, la spiritualité et l'agapè, quand on "presse le citron" d'intervenants extérieurs alors que, par ailleurs, la production de bière génère des profits considérables.
Sur le site (luxueux) de cette abbaye bénédictine, on se félicite qu'une "grande partie des revenus est reversée à des oeuvres de charité"...
Et si la "charité" bien ordonnée de cette abbaye commençait par s'aligner sur les pratiques minimales d'indemnisation des conférenciers venus de loin?
Commentaires
J'imagine qu'en demandant le papier, il n'a pas fourni de contrat d'édition.
Bien deviné...
Aucun contrat d'édition fourni à l'occasion de la demande du papier, mais ça, faut pas rêver.... Dans ce type de configuration, avec éditeur "maison", il est très rare qu'on vous propose un contrat d'édition, même si la "bonne pratique" consisterait effectivement à en fournir un.
A quoi servent donc les 12 euros de participation aux frais, repas non compris ?
De toute manière, le non-remboursement des frais de déplacements est un scandale qui n'existe pas que dans des abbayes catholiques en Belgique.
Et ceux qui se livrent à de telles pratiques sont aussi parfois de ceux qui disent que "Dieu pourvoit à toutes choses". Dans la pratique, on ne dirait pas...
Il est grand temps que certains réalisent que toute chose a un coût et qu'il faut payer le juste prix. On en trouve même qui n'hésitent pas eux-mêmes à faire des appels aux dons pressants.
Merci pour votre billet qui raconte comment trop souvent la recherche fonctionne. Quand on n'est pas titulaire -par ex. en thèse-, on est obligé d'aller à des colloques (pour se faire connaitre), les labos ne remboursent pas les frais d'inscription (souvent demandés lorsqu'on intervient!), et pour les frais de transport, il faut pas rêver... En général, quand on est thésard, aller parler à un colloque, ça coute 200 euros, et on nous dit que c'est un investissement sur l'avenir! Puis on doit rendre un papier, et dans le meilleur des cas, on est inclus dans les actes, qui sont vendus sans qu'on touche un centime...
Les mœurs des humanités sciences sociales sont décidément bien différentes de celles des sciences.
En sciences, votre laboratoire paye les frais d'inscriptions aux colloques, de transport et d'hébergement — du moins, s'il y a du budget pour cela, ce qui implique en pratique d'avoir des contrats de recherche (ANR, Europe, etc.) parce que ce n'est pas avec la dotation de base que l'on voyage. Autant dire que c'est un système à plusieurs vitesses.
Si vous êtes conférencier invité, donc une des stars du colloque, et non simple auditeur ou simple conférencier qui présente des résultats de recherche, la coutume est que les organisateurs vous payent le voyage et/ou l'hébergement (mais certains pingres refusent).
Si vous allez faire un séminaire dans un autre laboratoire, c'est l'autre laboratoire qui assume les frais.
Là où il y a problème, c'est quand on va faire des séminaires auprès de la « société civile » (vulgarisation, sujets de société, etc.). Il m'arrive que des gens me demandent d'intervenir à Paris, Marseille etc. mais ensuite renâclent quand il s'agit de rembourser les frais.
Cela semble arriver notamment quand ils ont l'habitude d'inviter des personnes qui représentent des entreprises ou des institutions, qui prennent en charge les frais.
À la santé de Mr Sébastien Fath
Cher Sébastien,
Le seul hasard du "surf" sur Internet nous a fait rencontrer les propos de votre "blog" relatif à votre contribution au Colloque "Quels témoins de l'évangile dans un monde ébranlé" dont le responsable académique était notre ami commun Michel Cool et les responsables de l'organisation le Groupe 8/10. Un Colloque qui se tenait dans les locaux du Collège Saint-Benoît sur le site de l'abbaye de Maredsous en Belgique.
Rien que le fait de donner une publicité unilatérale à vos sentiments, par ailleurs non-fondés comme vous le verrez, nous a étonné et choqué de la part de quelqu'un qui accepte d'être un témoin de l'évangile dans notre monde ébranlé! Publicité unilatérale sans aucun contact personnel préalable avec aucun des responsables de l'organisation de cette manifestation! Est-ce la façon chrétienne d'aller d'abord trouver son frère "dans le secret" si l'on a quelque chose contre lui? Est-ce là un usage évangélique d'Internet? Le Protestant et Sociologue que vous targuez d'être n'aurait-il pu réfléchir à cela avant de déverser sa bile aux yeux d'un tout-venant, jetant ainsi l'opprobre, sans vraie raison, sur un ami, Michel Cool, sur les organisateurs du Colloque, les 8/10 (que vous ignorez superbement!), sur l'abbaye de Maredsous, hôte supposé de la manifestation alors que celle-ci a seulement bénéficié d'une hospitalité à travers le Collège Saint-Benoît, un établissement d'enseignement sur le site complexe de Maredsous – le tout jetant, globalement et sans nuances, le discrédit sur une initiative chrétienne réalisée dans un cadre bénédictin et catholique ??
Cela veut dire aussi que vous ne vous êtes intéressé à rien de ce que Michel Cool tentait de réaliser pour le bien de l'évangile, avec de pauvres moyens. Vous ne saviez pas où vous veniez; vous êtes arrivé, comme font, de façon détestable, trop de représentants du monde académique imbus de l'autorité que leur donne une soi-disant "science" – vous êtes arrivé juste à temps pour délivrer votre contribution ... et vous êtes reparti juste après! Ce qui constitue, à nos yeux, un manque absolu d'égard envers tous les organisateurs, envers le autres contributeurs et envers les participants.
Nous ne pouvons pas croire, au demeurant, que Michel Cool ne vous aurait pas fait connaître, en vous invitant, les "règles du jeu" telles que nous les pratiquions pour le 4ième Colloque organisé par le Groupe 8/10 et dont vous êtes le premier à vous plaindre sur plus de 20 contributeurs. Il était dit très clairement qu'il n'y avait ni rétribution des frais de déplacement, ni rétribution des contributeurs; mais ceux-ci étaient invités à confier à la "librairie" organisée durant le Colloque, des exemplaires de leur production littéraire qui seraient vendus intégralement à leur profit. Ceux qui ont joué le jeu sont repartis financièrement enchantés de cette compensation significative à leur prestation. D'autant que tous les autres frais sur place (logement, nourriture, transport vers une gare ou un aéroport, etc) étaient pris en charge par le budget de l'organisation; un budget strictement lié au nombre de participants payants.
Pour ce Colloque du 21 novembre 2009, le budget a donc été de 73 participants payants x 12 €uros = 876 €uros, sans compter le repas de midi que les participants seuls avaient à payer à la cafétéria du site (pour les contributeurs, c'était également pris en charge avec la possibilité de goûter à toutes les bières de Maredsous s'ils le souhaitaient!), dont coût 128,9 €uros. Quant aux autres dépenses exigées par une telle journée de Colloque, elles sont d'une grande simplicité à comprendre et le Colloque n'aurait pu se tenir si le Collège Saint-Benoît (et non l'abbaye de Maredsous) n'avait contribué en mettant ses salles et les pauses-café à disposition des participants gratuitement (avez-vous remercié le Recteur du Collège pour son accueil?). Le reste des dépenses sont allées à la "sono" (qui a permis d'offrir, pour un léger coût complémentaire, un enregistrement sonore de tout le Colloque à ceux qui souhaitaient garder une trace vivante de cette riche rencontre), coût: 500 €uros; ou encore à l'hébergement des contributeurs à l'hôtellerie de l'abbaye, coût: 249 €uros; ou encore à diverses courses pour aider les contributeurs à rejoindre Maredsous à partir d'une gare proche, coût 54 €uros. Le solde est donc négatif de 55,9 €uros pris en charge personnellement par les membres du groupe 8/10 sans compter une aide à la publication imprimée des Actes de ce Colloque! Il n'y a donc aucune intervention de la “riche abbaye bénédictine ” que vous cocardez!
Nous sommes évidemment navrés d'avoir estimé nécessaire de répondre par le même canal "public" utilisé par vous! Avec une différence: nous vous prévenons fraternellement et parallèlement par courriel de notre démarche dans Internet!
Votre refus de communiquer le texte de votre contribution pour que nous puissions le publier (et vous en offrir plusieurs exemplaires à titre de rétribution de vos droits d'auteur) est un signe de plus de ce que, pour vous, la démarche académique la plus prétentieuse occulte largement l'esprit évangélique! Cela donne l'impression que cet esprit évangélique n'est que le champ de votre rentabilité intellectuelle! Est-ce là le vrai témoignage de Foi de l'Humble mort et ressuscité sans lequel le Colloque du 21 novembre 2009 n'aurait pu se célébrer sur le site bénédictin de Maredsous?
Les membres du Groupe 8/10
Chers "8/10", merci pour votre message. Je commencerai par vous laisser méditer une formule que vous connaissez: "errare humanum est, perseverare diabolicum". L'erreur est humaine, mais persévérer dans l'erreur est diabolique.
En ne défrayant pas mes frais d'essence, vous avez commis une erreur, mais vous auriez pu facilement la réparer, ou simplement vous excuser. Par votre courrier rempli d'erreurs et d'allégations mensongères, vous aggravez au contraire votre cas. Dommage. Voici, en quelques points, le rétablissement des faits.
1/ Vous supposez qu’un «témoin de l’Evangile» ne devrait pas protester contre un refus d’indemnisation. INEXACT. Pour de nombreux chrétiens, être «témoin de l’Evangile» consiste précisément, entre autres, à s’élever contre ce qui n’est pas juste. Par ailleurs, je rappelle que je n'ai pas été invité comme "témoin", mais au titre de mon expertise professionnelle et dans ma sphère professionnelle, il n'est pas d'usage non plus de fermer les yeux et la bouche, sur des pratiques contraires à l'éthique du travail.
2/ Votre message n'est pas signé. Je vous serais reconnaissant d'avoir la délicatesse de corriger cet oubli, afin que l'on puisse "rendre à César ce qui est César" et identifier clairement les auteurs d'une telle missive. Pour d'éventuels futurs intervenants extérieurs, je crois que ce sera instructif de découvrir à quel type de personnes ils ont réellement affaire, au-delà des bons sentiments affichés en surface.
3/ Vous supposez que je n’ai pris aucun contact personnel avant ma blognote avec un membre de l’organisation sur la question du non-remboursement de mes frais. C'est tout à fait FAUX. J’ai correspondu à ce sujet avec Michel Cool avant de poster ma note sur internet, et je l'ai informé de ma stupéfaction devant cette non indemnisation des frais d'essence.
4/ Vous effectuez à plusieurs reprises des attaques directes et insultantes au sujet de ma moralité et de mon christianisme, d’ailleurs en mélangeant les genres. Vous parlez de « déverser sa bile», d’une «façon détestable», etc…. Je laisse chacun juge, en comparant le ton et le fond de nos textes, où se trouve réellement la «bile» dont vous parlez...
5/ Vous déplorez le fait que je confonde votre groupe 8/10 avec l'abbaye de Maredsous. J'admets volontiers ici mon erreur, et je vous présente mes regrets, mais je n'aurais pas commise cette erreur vénielle si l'intitulé et la publicité du rassemblement ne mettaient pas en avant.... l'abbaye de Maredsous.
6/ Vous citez longuement vos frais. Ils ne me surprennent pas: ils sont habituels pour ce genre de manifestation, et plutôt réduits par rapport au budget de nombreux autres organisateurs, pas toujours plus fortunés que vous, qui assurent dignement, eux, les frais de transport des intervenants. Mais en revanche, pas un mot d’excuse pour n’avoir pas remboursé 5H30 d’essence à l’intervenant. Chacun appréciera.
7/ Vous «ne pouvez pas croire» que Michel Cool ne m’ait pas averti à l’avance du non-remboursement des frais de transport…. Non mais qu'est-ce que vous croyez! Vous imaginez peut-être que j'ai suffisamment de temps à perdre pour inventer cette histoire et la publier sur mon blog? La vérité, je la répète: je n'ai pas été informé avant du non-remboursement. Si l'on m'avait averti en amont, je ne serais pas venu, surtout vu la distance à parcourir, ne souhaitant pas cautionner de tels procédés. Je tiens à votre disposition les courriels reçus de Michel Cool, qui confirment mes propos.
8/ Mon refus de communiquer mon texte n'est pas un caprice de diva comme vous le laissez entendre. Ce refus est intervenu APRES avoir réalisé avec stupeur qu’on ne me remboursait d’aucun frais, car je ne souhaite pas cautionner et encourager le refus irrespectueux d’une indemnisation minimale des contributeurs bénévoles.
9/ Vous affirmez ceci: «vous êtes arrivé juste à temps pour délivrer votre contribution ... et vous êtes reparti juste après!»
C’est un mensonge éhonté et j’en suis triste pour vous. Je suis arrivé, cela est vrai, peu avant mon intervention, car j’avais des obligations familiales le matin, et un long trajet en voiture à faire. En revanche, j’ai remercié chaleureusement les organisateurs et les intervenants que j’ai salués, et j’ai assisté avec grand intérêt aux TROIS exposés qui ont suivi, (dont celui de Philippe Verdin que j’évoque d’ailleurs dans mon blog). J'ai d'ailleurs pris des notes: voulez vous que je rende publics les propos, au mot près, tenus par Philippe Verdin sur Sylvie Jolie, par exemple? Je suis sûr que vous vous en souvenez comme moi et sinon, je vous rafraîchirai volontiers la mémoire, vous prouvant par la même occasion mon assiduité à votre rencontre. Mais je crois que vous préférerez que je n'en fasse rien, si vous voyez ce que je veux dire... J'ajoute que j'ai, enfin, activement participé à toute la table-ronde finale, assis à la droite de Philippe Verdin, et j'ai répondu à plusieurs questions, devant des dizaines de témoins.
Je ne suis parti qu’au terme de la journée, au vu et au su de tout le monde (dont Bernadette Sauvaget qui peut le confirmer). Il faisait d'ailleurs nuit et j'ai dû demander mon chemin afin de retrouver ma voiture, garée dans une partie du parking fort peu éclairée que je n'arrivais pas à repérer! Mon épouse, qui ne m’a retrouvé que vers 22H (je me suis arrêté en route pour dîner, à mes frais naturellement), pourra elle aussi vous confirmer ces précisions horaires qui contredisent totalement votre accusation centrale, que je tiens donc pour mensongère.
10/ Poursuivant vos attaques insultantes et gratuites à mon égard, vous faites ce commentaire: «Ce qui constitue, à nos yeux, un manque absolu d'égard envers tous les organisateurs, envers le autres contributeurs et envers les participants.» Si sacrifier une journée en famille avec ses enfants et son épouse, effectuer 5H30 de voiture et participer à une longue après-midi de réflexion un samedi après une grosse semaine de travail est un «manque absolu d'égard», je laisse chacun juge des critères qui sont les vôtres pour évaluer un «bon participant».
11/ Vous insultez à au moins deux reprises, sur un mode ironique, ma profession et ma «science», me faisant passer pour un mercenaire et un scientifique arrogant. J’ai honte pour vous.
Relisez-vous: les mots méprisants que vous utilisez à l'encontre de ma profession vous accablent. La simple et triste vérité, c’est qu’il eut été MINIMAL d’indemniser pour le déplacement, sachant que mon intervention, et le temps consacré à la journée, étaient de toute manière fournis gratuitement de ma part, et de bon coeur.
12/ Vous paraissez vous présenter en exemple, et vous donnez généreusement des leçons d’éthique évangélique. S’il faut parler d’exemplarité, sachez qu’en 14 ans d’exercice professionnel ou semi-professionnel (je donne des conférences depuis 1996), je n’ai jamais rencontré une telle cécité (obstinée!) face aux exigences minimales de prise en compte de l’effort réalisé par le voyageur-intervenant.
La violence de votre courrier, les attaques directes et mensongères qu’il contient en lieu et place des excuses qu'on aurait pu attendre en pareille circonstance, ne font que confirmer cette triste exceptionnalité. Fort heureusement, à l’occasion de plus de deux-cents conférences données en milieu laïque, catholique, protestant, juif, etc…, j’ai pu vérifier que dans la très grande majorité des cas, l’effort de transport de l’intervenant est naturellement pris en compte.
«Dieu merci», votre attitude navrante n’est nullement représentative, ni de l’éthique catholique, ni de l’éthique chrétienne, ni de l’éthique professionnelle tout court. Que mes nombreux amis catholiques qui lisent ce blog soient donc rassurés: je fais la part des choses, et renvoie le groupe 8/10 à son exceptionnalité.
Monsieur Fath bonjour
Je suis une catholique parisienne, pas toute jeune, mais internaute à ses heures. J'ai eu l'occasion de vous entendre il y a quelques années lors d'une conférence que vous aviez donnée à Paris. Je vous ai aussi entendu 2 ou 3 fois sur RCF et depuis, je vais de temps en temps sur votre blog. C'est un bol d'air intéressant je trouve, bravo, même si j'aimerais que vous parliez un peu plus des catholiques.
Je ne laisse pas de commentaires d'habitude mais là, permettez-moi d'intervenir. Je suis tombée avec effarement sur cette histoire. Je suis désolée pour vous, et je suis solidaire avec vous monsieur.
En tant que catholique, je voudrais vous dire qu'il n'est pas rare, dans des événements comme celui de Maredsous, qu'on ne prenne rien en charge. C'est une sorte de culture de l'apostolat, si vous voulez. On considère que ceux qui viennent paient, et même qu'on leur fait une "fleur" de leur donner une tribune. Vloilà, il faut comprendre.même si c'est bizarre.
Mais je voudrais aussi vous dire, toujours en tant que catholique, qu'on vous a très mal traité. J'ai un peu honte pour mes frères de Maredsous. Vraiment, je suis navrée. Et leur réaction empire les choses, c'est vraiment triste. Je suis choquée de ce que j'ai lu de ces 8/10 (moi je leur met 0/20!)
Vous étiez intervenant extérieur. On ne vous a pas expliqué le fonctionnement et on n'a pris en compte votre situation (toute la route etc.). Vous avez fait des efforts (je suis mère de famille, je sais ce que c'est de laisser ses enfants le week=end). Vous avez fait preuve de beaucoup de bonne volonté pour vous rendre dans cet endroit que vous ne connaissiez pas. Je n'en suis pas surprise, car depuis votre conférence j'ai l'impression de vous connaître un peu et vous m'avez donné l'impression de quelqu'un de généreux et de gentil.
Et on ne vous a pas du tout pris en compte. Au lieu d'excuses de leur part, on vous attaque. C'est épatant quand même! Je vous prie de pardonner aux organisateurs, même s'ils ne vous facilitent pas la tache. Vous savez bien que leur attitude n'est pas digne de mon Eglise, qui sait être gracieuse.
Pardonnez-leur. Et courage, cher Monsieur Fath. Surtout, continuez à répondre aux demandes des associations et paroisses catholiques. Nous avons besoin d'un expert comme vous/ Merci encore de ce que vous faites.
Chère Marie-Thérèse,
Merci d'avoir fait l'effort d'écrire ce long commentaire qui me touche vraiment beaucoup. J'en tiendrai compte (y compris dans votre souci que je parle davantage du catholicisme, même si je n'en suis pas du tout spécialiste!!).
Si cela ne vous dérange pas de reposter un commentaire, merci de me rafraichir la mémoire: à quelle conférence parisienne étiez-vous venue? Vous pouvez me répondre ici ou par courriel (cliquer sur "à propos"). En tout cas merci. Et soyez bien certaine (mais vous l'avez compris je crois) que je ne fais nullement l'amalgame entre ces 8/10 (ou 0/20 comme vous les appelez!) et l'Eglise catholique.
Cette attitude catho est vraiment lamentable. Typique d'une sorte de servilité devant l'autorité, qui conduit à piétiner le respect des individus, à savoir ici, la prise en compte des frais de déplacement. Heureusement, comme vous le dites, cette attitude regrettable n'est pas nécessairement représentative, ouf!