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Sapin de Noël, tradition protestante?

85075112.jpg"Hélène se rendit au temple (luthérien) des Billettes. (...) A son retour, une surprise l'attendait dans son salon blanc: un beau sapin, le plus beau des sapins! Le sapin de sa nouvelle patrie. (...)

Plus tard, en 1840, Hélène décorera plus officiellement, aux Tuileries, avec ses enfants, le premier arbre de Noël de la capitale". 

D'où viennent ces lignes?

Elle sont extraites de José Loncke, Hélène d'Orléans, Une protestante, reine de coeur des Français, Paris, La Cause, 2011, p.14 et 15.

Issu d'un manuscrit primé du "prix coup de coeur" du concours Jean Calvin 2009, ce livre que j'ai eu l'honneur de préfacer raconte, en "douze Noëls", l'histoire de cette duchesse qui épousa le fils aîné du roi Louis-Philippe.

L'occasion de rappeler que c'est en 1837 que la duchesse d'Orléans, Hélène de Mecklembourg-Schwerin (1814-1858), fervente protestante d'origine allemande, a amorcé la mode future, en France, des sapins de Noël.


Cette tradition s'est ensuite vraiment généralisée dans tout le pays après la guerre de 1870, grâce aux immigrés d'Alsace et de Moselle, qui ont fait largement connaître la tradition de l' arbre de Noël aux Français.
C'est depuis lors que l'ensemble de l'hexagone a adopté cette tradition.

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Pour aller plus loin, on lira notamment avec profit cet article d'Anne Ruolt (docteure en sciences de l'éducation) dans l'hebdomadaire Réforme (23/12/2010):«L’arbre de Noël,
 ou la leçon de chose protestante»

Commentaires

  • Le Sapin de Noël, une tradition protestante ?

    Vous n'y êtes pas du tout, mon cher Sébastien Fath ^^

    Le Sapin de Noël est en réalité un héritage Indo-tibétain qui nous vient du tantrisme !!

    1) Accessoire "magique" indispensable de Noël, le sapin de Noël est une image de l'axe du monde reliant le ciel et la terre. C'est la "colonne vertébrale" du monde.
    Et à ce titre, le motif du sapin peut être rapproché de l'échelle de Jacob (Gn 28, 12-13) : les anges qui montent et descendent le long de l'échelle peuvent êtres comparés aux influx nerveux qui montent et descendent le long de la moelle épinière ; Dieu situé en haut de l'échelle représentant le cerveau.
    Ce rapprochement entre l'échelle de Jacob et le sapin est d'autant + pertinente qu'en tant que conifère, ses branches sont organisés le long de son tronc axial "en rateau", formant comme une échelle ou un escalier en colimaçon.

    C'est aussi, comme tout axe cosmique, le cordon ombilical qui relie la terre au ciel, l'humanité au divin, comme le vrai cordon ombilical relie le fœtus à sa matrice d'où il reçoit sa nourriture (ici, spirituelle), son information.

    La terre est représentée par la Crèche centrée sur l'enfant Jésus. Qu'il s'agisse d'une étable ou d'une grotte (servant d'étable), il s'agit en tout état de cause d'un lieu en rapport avec la matérialité, en rapport avec les biens de ce monde, les richesses :
    - qu'il s'agisse de bétail (cheptel des bergers, l'âne & le bœuf encadrant Jésus -> veau d'or) dans le cas de l'étable,
    - ou minerais précieux dans le cas de la grotte.

    Dans ce cas, il s'agit qui est + d'un lieu souterrain, donc en rapport avec les racines de l'arbre.

    De fait, l'enfant-Jésus est posé comme la racine de l'arbre de Noël : + exactement, le germe d'où l'arbre va éclore et croître.

    Le ciel est quant à lui représenté par l'étoile qui couronne le Sapin, image du principe céleste qui couronne l'univers. Formant avec Jésus les 2 extrémités du sapin, elle s'inscrit en symétrie avec lui, créant un jeu de miroir.
    Si cette étoile est l'étoile de Bethléem qui a conduit les rois mages à Jésus, compte tenue du caractère axial du sapin, cette étoile peut être aussi vue comme l'étoile polaire, pivot du firmament.

    Notons d'ailleurs à ce sujet que le sapin est un "conifère" (1): un arbre en forme de cône. Ce qui d'une part, par la base circulaire du cône, renvoie à l'idée de giration, plaçant le sapin axial au centre de toutes les révolutions. Et d'autre part, cela nous renvoie au symbolisme de la pyramide, dont le cône est une variante. Sans trop nous éloigner de notre sujet, on peut dire que la pyramide (le cône) est une image du Cosmos comme projection du Verbe divin (identifié au pyramidion), unité transcendante de toutes choses : du Un naît le multiple. Aussi, la pyramide est analogue à un arbre inversé, image du déploiement d'un univers qui aurait ses racines au ciel, dans le Principe divin.

    De fait, on peut lire le sapin de Noël aussi bien comme un arbre à l'endroit (où l'on va de la terre vers le ciel -> ascension), que comme un arbre renversé (où l'on va du ciel vers la terre -> descente), ce qui accentue le rapport de symétrie axiale entre l'étoile et l'enfant Jésus, qui forment tous deux les extrémités du sapin cosmique.

    Dès lors, on peut voir dans l'étoile l'image du Verbe divin, qui est descendu le long de l'axe cosmique (le tronc du sapin) pour pouvoir s'incarner sur terre en la personne de Jésus-Christ.

    L'axe cosmique que représente le sapin tient ainsi lieu de canal vertical par lequel se déverse l'influx divin sur la terre (à l'image des anges descendant de l'échelle de Jacob), venant la féconder, spirituellement et matériellement.

    D'où les cadeaux aux enfants miraculeusement déposés aux pieds du sapin, que ce soit par le Père Noël, St Nicolas, les Rois-Mages ou Jésus lui-même : image des bénédictions célestes descendues avec l'enfant Jésus et ses anges dans les foyers, le long de cette antenne-relai du divin à domicile qu'est le sapin de Noël. Miracle de Noël commémorant les offrandes des Rois-Mages au petit Jésus.

    Dans le cas du Père Noël, le symbole est conforté par le fait que celui descende de la cheminée dans les maisons. Par son caractère axial, son foyer comparable à la crèche où brille la flamme spirituelle de l'enfant Jésus, la cheminée du Père Noël forme un doublet du Sapin de Noël, explicitant par l'analogie son fonctionnement miraculeux.


    Noël, fête de l'enfance et des enfants célébrant l'avènement de Jésus en ce monde, par le Sapin les anges montent et descendent dans les foyers comme le long de l'échelle de Jacob, apporter les présents aux enfants comme à autant de petits Jésus nés en cette occasion, selon la parole évangélique :

    "En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme. (Jn 1.51)

    Maintenant, tous les enfants sauront que les cadeaux sont matérialisés par l'étoile au sommet du sapin, avant de descendre le long de son tronc à son pied, tels des langues de feu lors de la Pentecôte. ;-)


    Le sapin de Noël représenterait donc le trajet qu'à emprunté Jésus depuis le ciel, escorté de ses anges, pour venir s'incarner sur terre. Toutefois, ce n'est pas la seule lecture possible.

    Nous avons vu en effet qu'en raison de sa forme cônique, le sapin peut être "lu" aussi bien dans le sens descendant qu'ascendant.

    Aussi, une autre lecture du sapin est possible : en sens ascendant, cette fois.


    2) En tant qu'axe cosmique, nous avions comparé tout à l'heure le Sapin de Noël à son équivalent sur le plan humain : une colonne vertébrale.

    Par ailleurs, nous avions évoqué tout à l'heure l'idée que Bébé Jésus, formant la racine de l'arbre au pied duquel il est situé, représentait le germe d'où l'arbre a éclôt et va croître. Dès lors, la croissance de l'arbre de Noël représenterait la croissance spirituelle d'un être vers sa propre complétude en Christ, représenté par l'Etoile. L'étoile au sommet du sapin occupant la même place que Dieu au sommet de l'échelle de Jacob, et représentant la même chose : la pleine conscience d'un être ayant réalisé sa complétude.

    De fait, on peut dans une certaine mesure rapprocher la figure du sapin de Noël avec celle de la colonne vertébrale humaine le long de laquelle se distribuent les 7 chakras (centres énergétiques) du tantrisme.
    L'étoile représenterait ainsi le chakra coronal (Sahasrâra), le chakra suprême, celui en lien direct avec la source divine, et qu'il s'agit d'atteindre pour connaître l'Eveil, le Nirvanâ, la Béatitude. Tandis que la crèche (surtout sous sa forme de caverne) représenterait le chakra racine (Mûlâdhârâ), le chakra de base par où tout commence, foyer primordial de la Kundalinî (l'énergie spirituelle) représentée par l'enfant-Jésus, et dont le déploiement jusqu'au chakra ultime (l'étoile du sapin) conduirait à l'éveil spirituel du pratiquant (du fidèle) et à la plus haute conscience de soi.

    Notons d'ailleurs à ce sujet que la Kundalinî est traditionnellement représentée sous la forme d'un serpent lové dans le chakra-racine. Animal également associé traditionnellement à Jésus, soit pour l'y opposer (le serpent diabolique de la Genèse), soit + rarement pour l'y identifier (aspect salvateur du serpent (sérum) -> cf. serpent d'airain de Moïse cité par Jésus, Jn 3.14-15). Quoiqu'il en soit, Jésus est maître du serpent.

    Mc 16.17-18 : "Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, (…) ils saisiront des serpents (…)."

    Lc 10.19 : "Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi; et rien ne pourra vous nuire."

    L'étoile coronal symboliserait ainsi l'éclosion de la pleine conscience, faisant ainsi du sapin une fleur d'éveil, à l'image du lotus bouddhique ou de la rose chrétienne.

    Vu sous cet angle, le sapin, apprécié dans son ensemble, dans sa complétude, représenterait donc un être spirituellement réalisé, "transfiguré" (Mt 17,1-9; Mc 9,2-9 ; Lc 9,28-36), un "bouddha" : autrement dit, le Christ lui-même, posé en exemple pour le reste de l'humanité, invitée à accomplir cet état de perfection.

    Jn 10.34 : "Jésus leur répondit: N'est-il pas écrit dans votre loi: J'ai dit: Vous êtes des dieux?"

    Et donc, par extension, le sapin symbolise donc la croissance spirituelle qu'il faut traverser pour parvenir à cet état de perfection, depuis la bas (la crèche, où tout est en germe, en puissance), jusqu'à l'étoile, le sapin entier (la perfection en Christ).

    De sorte qu'il ne serait pas incongru de voir dans le sapin de Noël, avec toutes ses décorations, l'image d'un "corps glorieux", d'un sapin "transfiguré", par opposition à un sapin ordinaire, resté à l'état "profane".


    3) Le fait que le sapin soit "de Noël", i.e. que l'on sorte cette image de l'axe cosmique au moment de Noël nous renvoie au symbolisme solsticial de cette fête.

    Avant d'être l'anniversaire de Jésus-Christ, Noël était primitivement une fête "païenne" du solstice d'hiver, ce "minuit" de l'année marquant la "renaissance" annuelle du soleil, avant sa "résurrection" équinoxiale à Pâques.

    A ce titre, le solstice d'hiver est, sur le plan temporel, la "Porte du Paradis" : c'est ce moment privilégié dans l'année où "vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme." (Jn 1.51)

    Ainsi, pour Homère, et avec lui toute l'Antiquité gréco-latine (Porphyre, Macrobe), le solstice d'hiver est la "porte des dieux", ouvrant sur la "voie des dieux" (la "devayanâ" hindoue): période faste de l'année allant du solstice d'hiver au solstice d'été (la St Jean-Baptiste), formant un grand jour annuel de 6 mois.
    Jour auquel succède une nuit annuelle de durée équivalente, la "voie des ancêtres" ("pitriyanâ"), sur laquelle ouvre cette "porte des hommes" qu'est la St Jean-Baptiste, le solstice d'été…
    Période "néfaste" de l'année à laquelle mettent fin ces fêtes de la lumière et du renouveau solaire que sont le Christ-Roi (dans le catholicisme ; anticipation de la Parousie) et surtout Noël !

    Au passage, on notera que dans le calendrier liturgique chrétien, + exactement dans le cycle temporal, les 2 grands cycles (Avent-Noël & Carême-Pâques), qui font le "temps privilégié" (= sacré) de l'année, se concentrent dans la "devayanâ", tandis que le reste de l'année, la "pitriyanâ", n'est faite que de "temps ordinaire" (= profane).

    Tout ceci pour dire que le Sapin de Noël, en tant qu'axe cosmique, cordon ombilical céleste, échelle de Jacob, symbolise la restauration du lien entre le ciel et la terre, entre l'humanité et le divin, à l'occasion du solstice d'hiver, cette "porte des dieux".
    …après 6 mois d'errance, d'attente et d'espérance dans la nuit spirituelle ("pitriyanâ") qui a suivi la Pentecôte (2).

    Pour le dire autrement, Noël, le solstice d'hiver, est la "porte du Ciel" qui ouvre sur ce pont vertical entre terre et ciel qu'est le Sapin de Noël.

    Bref, le sapin de Noël illustre par excellence le sens du mot "religion", en tant que fait de se relier (etym. "religare") au ciel.


    NOTES

    (1) Sans même parler de tout le symbolisme d'immortalité qui s'attache aux conifères, arbres aux feuilles non-caduques, propices à symboliser la lumière (de la vie, du divin) résistant au froid de l'hiver.

    (2) Sur le plan symbolique, la Pentecôte est au cycle temporal ce que la St Jean-Baptiste (St Jean d'été) au cycle sanctoral.
    Tout comme la St Jean d'hiver (St Jean l'évangéliste) est au cycle sanctoral ce que Noël est au cycle temporal - ce qui explique que le catholicisme ait 2 fêtes du solstice d'hiver.

    Sur l'errance nocturne/spirituelle entre la Pentecôte du Solstice d'été et la Parousie du Solstice d'hiver, cf. Jean 9, 4-5 ; 11, 9-10 ; 12, 35-36
    Dans cette perspectives, les charismes de la Pentecôte à l'approche du solstice d'été apparaissant comme une consolation pour la nuit du "temps ordinaire", en attendant le Parousie du solstice d'hiver.


    PS: Pour le sapin de Noël comme héritage indo-tibétain, je plaisante bien sûr. ;-)
    (et c'est une bonne façon pour retenir l'attention ^^)

    Néanmoins, comme on vient de le voir, je note juste les accointances symboliques que l'on peut voir dans d'autres cultures.

    Par ailleurs, que la tradition du Sapin de Noël soit d'origine germanique, soit, mais d'origine protestante en tant que telle, j'en doute.

    J'y vois plutôt une lointaine réminiscence païenne d'Yggdrasil, l'arbre cosmique mythique des anciens germanique.
    Réminiscence qui n'a peut-être d'ailleurs rien de lointaine ni d'inconsciente, d'ailleurs.
    Il ne faut pas oublier que l'époque à laquelle vous nous renvoyez, l'Allemagne du milieu du XIX° siècle, est celle du romantisme allemand, où l'on remettra à l'honneur l'ancienne mythologie germanique (cf. Wagner et sa Tétralogie).

    Les cultures passent, les symboles demeurent.

  • LA TRADITION DU SAPIN DE NOEL EST BIEN PLUS ANCIENNE .
    D'APRES LES ARCHIVES COMMUNALES UNE REFERENCE A L'ARBRE DE NOEL A ETE DECOUVERTE IL Y A QUELQUES ANNEES DANS LES ARCHIVES DE LA VILLE DE SELESTAT EN ALSACE CENTRALE POUR NOEL 1521 : L'ARBRE DE NOEL (WEINACHTSBAUM : NOM DONNE AU SAPIN DE NOEL ENCORE AUJOURD'HUI EN DIALECTE ALSACIEN : A L'EPOQUE L'ALSACE FAISANT PARTIE DU SAINT EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE : LE SAPIN PEUPLANT LES FORETS VOSGIENNES AVOISINANTES )
    MEME SI L'ALSACE A ACCUEILLI LA REFORME A LA MEME EPOQUE , CETTE TRADITION AURAI BIEN PRECEDE L'ARRIVEE DE LA "NOUVELLE RELIGION " ET SE SERAI REPANDUE D'ABORD DANS LA VALLEE DU RHIN BIEN AVANT DE PASSER LES COLS VOSGIENS .

    JLH

  • @ JLH, je suis à peu près d'accord avec ce que vous dites, notamment l'origine sélestadienne du sapin de Noël (Wiehnachtsbaum en Alsacien, et non Weihnachtsbaum - qui est de l'allemand - sauf dans le nord de l'Alsace).
    Mais pourquoi criez-vous ?
    (Les majuscules dans les commentaires sont en général interprétés comme des cris).
    ;-)

  • désolé M. Patrick B. je ne savais pas que les majuscules sont interprétées comm "cris"
    c'est pour simplifier mon écriture que j'utilise les majuscules !!!!!!

    encore toutes mes excuses M. Patrick B , et Joyeux Noel (sans cri)

    jlh

  • Comme l'indique bien la page de Wikipedia, « Conifère » caractérise la forme du fruit qui a une forme de cône et non l'arbre lui même.

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