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Ce que Rached Ghannouchi pense de la laïcité

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Rached Ghannouchi, nouvelle figure de la Révolution tunisienne, originaire du Sud du pays (il a fait sa scolarité secondaire à Gabès où j'ai vécu deux ans) est un islamiste.

Ce qui ne devrait nullement autoriser à le disqualifier au plan intellectuel, d'autant que cet homme courageux, longtemps sous la menace des sbires du kleptocrate Ben Ali, est un brillant esprit.

Raison de plus pour lire ce qu'il pense de la laïcité. Cela vient d'être publié sur Alterinfo.

Commentaires

  • Elle a combien de spires la bobine des sbires ?
    ;-)

  • Merci de parler comme ça. Je suis musulman aussi. Je suis pas d'accord avec le mal fait aux chrétiens, c'est haram.
    Le frère Rached n'est pas comme ça, il faut faire les différences et s'instruire.

  • Oui, pas mal, malgré quelques erreurs il me semble, sans doute dues aux envolées du débat ("les dissensions protestantes qui ont divisé l’église catholique et donné lieu aux croisades" ?? Peut être confond il avec les albigeois ? )

    Pour ce qui est de la Tunisie je ne sais pas, mais pour la France, il est abusif de dire que l'état évacue toute religion de lui même, il me semble : il existe et a existé une forme de religion laïque. Sa forme la plus importante est l'idée du fonctionnaire, une personne qui se consacre à sa charge au sein de l'état, et dont l'état, en retour, garantie les revenus tout au long de sa vie. Le corps des fonctionnaires, en France, n'est pas une mince affaire.

    On a souvent mis en avant l'instituteur qui se consacrait sa vie durant aux élèves de son village, alla,t même jusqu'à concurrencer le curé dans l'exercice de l'autorité morale, mais il y a plein d'autres métiers, tel le facteur, le gendarme, le conducteur de train, etc, etc, etc. (et le chercheur au CNRS, aussi ! )

    Si la laïcité française s'affaiblit, comme il le souligne à juste raison, c'est parce que cet engagement là s'affaiblit, et certainement pas parce que l'état ne donnerait pas une place légitime aux religions religieuses.

    Donc, si les tunisiens nous font l'honneur d'imiter "notre" laïcité, il faut développer un corps de fonctionnaires dévoués, dévoués au sens de serviteurs et d'engagés, hein. (et, peut être, par là, rejoint-on des conceptions qui ressemblent à l'islam, mais là j'y connais encore moins que rien.)

    Cordialement.

  • C'est typiquement la pensée d'un islamiste : mettre en confiance un Occident incrédule qui pense que le monde entier pensera comme lui un jour ou l'autre, forcément !!
    Les islamistes sont les rois du mensonge : il n'existe ni plusieurs laïcités, ni plusieurs islams (dans le sens de religions d'essence différentes...) Ceci est un leurre auquel mord systématiquement l'occidental, aveuglé par un ethnocentrisme qui lui colle à la peau (par la formule "islam modéré")
    Rappelons ici que l'Islam instaure le mensonge et même l'assassinat comme valeurs morales EN CAS DE NECESSITE, c'est-à-dire pour faciliter la propagation de l'Islam (voir le Coran et les commentaires du prophète dans Al Sirâ). Pour ma part, je refuse d'être un idiot utile.
    Pouvez-vous me citer un pays musulman démocratique qui respecte dans le fond l'égalité homme/femme ou les minoirités religieuses ?
    Si oui, merci car je cherche depuis 20 ans et je n'ai rien trouvé. Telle est malheureusement la réalité et l'unité de l'Islam, indissoluble dans la démocratie. Qu'on le veuille ou non, l'Islam est le pire et le plus subtil ennemi de la laïcité donc de ce qu'il reste de nos sociétés judéo-chrétiennes

  • Réponse à Askertill

    Je crains fort que l'ethnocentrisme n'est pas là où l'on croit....

    Car en matière de perception d'islam, je suis convaincu au contraire que tout réduire à "un" islam est une marque d'ethnocentrisme caractérisé.

    Contrairement à ce que vous dites, la diversité interne au monde islamique est immense. Et l'islamisme de Rached Ghannouchi n'est pas celui des salafistes libyens, ni (encore moins) celui du Hezvollah chiite.

    Vos propos sur l'islam et le mensonge ont une connotation islamophobe. Je les publie car je suis un inconditionnel de la liberté d'expression, mais il m'appartient de vous inviter à l'avenir à plus de nuance. Vous évoquez la "discipline de l'arcane", comme disait Corbin (taqyia) qui autorise effectivement une forme de dissimulation (voire de mensonge) en cas de nécessité. Mais cette "discipline de l'arcane" autorisée en islam (davantage en chiisme qu'en sunnisme) n'est pas pratiquée uniformément, et elle est l'objet de grands débats internes. Votre propos est donc beaucoup trop généralisant. Je ne sais pas quelle est votre religion, mais vous n'aimeriez pas qu'on caricature votre religion comme vous faites avec l'islam.
    On a le droit d'avoir des désaccords de fond avec l'islam, sans pour autant tomber dans ces caricatures agressives.
    Sur votre dernière question, mentionnons le MALI, qui respecte très bien les minorités chrétiennes et (à un moindre degré) les droits des femmes. On pourrait citer, avec des nuances, de nombreux autres pays où l'islam est majoritaire, et où les chrétiens jouissent d'une large liberté (l'Indonésie par exemple).
    Cela ne veut pas dire que "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". De nombreux groupes djihadistes aimeraient effectivement radicaliser les choses, au nom d'une logique du pire.
    Vous remarquerez à ce sujet que j'essaie, dans ce blog, de sensibiliser davantage, au-delà d'un certain "myopiquement correct", à la problématique des chrétiens persécutés, car je trouve que ce sujet est beaucoup trop peu évoqué en France (y compris dans les sciences sociales). Il est dommage que les laïques s'en désintéressent, tant la liberté de conscience et de culte est essentielle aux valeurs de la laïcité.

    Que l'islam ait structurellement tendance à valoriser davantage l'usage religieux de la violence, c'est une hypothèse qu'on a le droit de développer, et que développe notamment Abdel Wahhab Medeb dans "La maladie de l'islam". Mais la caricature que vous faites va trop loin. Quelqu'un a dit, me semble-t-il, "faites aux autres ce que vous aimeriez qu'on fasse pour vous". Si vous n'aimez pas qu'on vous caricature, ou qu'on caricature vos convictions et croyances..... Tirez-en les conséquences?

  • @ askertill
    "l'Islam instaure le mensonge et même l'assassinat comme valeurs morales"
    Pour le mensonge ou la tromperie, il y la "taqiya". Voir ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Taqiya notamment le paragraphe "Stratégie de guerre". Mais d'autres sites en parlent.
    Malheureusement, dans notre société dite "judéo-chrétienne" où l'honnêteté est un élément essentiel dans la religion, on ignore (ou on ne veut pas reconnaître) cette réalité de l'islam.
    Pour ma part, je ne pourrai jamais, pour cette raison, faire confiance à un musulman, qu'il soit "scientifique" ou non.

  • @SF « Quelqu'un a dit, me semble-t-il, "faites aux autres ce que vous aimeriez qu'on fasse pour vous". »

    Un certain Jésus de Nazareth dans l'évangile de Luc chapitre 6 verset 31 ?

  • Réponse à S.Koechlin

    Comment avez-vous deviné ? :-)

  • et la taqyia, ce n'est pas aussi un peu ce qu'ont fait certains huguenots, en France, après la révocation de l'Edit de Nantes ??? ils faisaient quand même un peu semblant de s'être convertis au catholicisme ...
    et même avant, ceux que Calvin appelait les "nicodémites", ils n'étaient pas un peu dans la même logique ?

  • Merci pour votre réponse monsieur Fath, mais elle ne me convainc pas.
    Je suis un travailleur social athée, de parents et de grands parents communistes. Mes aïeux ont combattu la calotte et ont bouffé du curé pour permettre à la France de régler la question de l'influence de la religion (catholique) dans les catégories de pensée, notamment concernant le social. Ils ont obtenu gain de cause, parfois au prix de leur carrière et de leur famille (mon grand-père, militant CGT dans les houllières). Aujourd'hui, à 55 ans, je peux témoigner de ceci : l'Islam nous fait revenir en arrière. Je vous passerai les détails de mon quotidien professionnel. Mais sachez que chez des enfants musulmans, le plus souvent non pratiquants, français et pas spécialement abandonné par les institutions, comme on l'entend systématiquement, le poid de la mentalité musulmane est de plus en plus inquiétant et contredit avec force et conviction tout le travail qu'un simple educ spé comme moi tente de mettre en place, au non de l'égalité et de la laïcité. Certains de mes confrères vivent l'enfer face aux pressions de cet islam non confessionnel, celui qui colle à la peau, celui qui vous fait penser le monde. Moi, athée, je pense le monde comme un chrétien, je n'en ai pas honte bien que je considère la religion comme une aliénation. Alors oui, je suis islamopohobe, car je souffre pour ces petits musulmans pris au piège d'une religion qui leur inculque une mentalité qui les voue plus à l'échec qu'une autre. Je dénonce le système musulman par amour pour les musulmans comme mes parents et grands parents ont été christianophobes, ce qui ne les a pas empêché d'aider par amour de l'homme, leurs camarades croyants dans la tourmente.
    Les supputations intellectuelles sur l'islam sont une chose. Entre intellectuel, tout est permis, même les rêves les plus fous. Mais la réalité sociale, ça c'est autre chose. Elle ne vous permet pas de rêver. Elle peut vous faire espérer comme c'est mon cas tous les jours mais permettez moi d'être très dubitatif quant au phantasme de l'Islam tolérant. La taqqiya que vous citez est bien plus utilisé que vous ne le pensez si j'en crois mon expérience. Elle empoisonne mon métier... tous les jours, elle use les hommes de bonne volonté car elle n'est même plus intentionnelle : elle fait partie du fonctionnement de la plupart de ces gamins qui, ne sachant rien de l'Islam, sont prêt malgré tout à toute violence du moment où ils sentent la moindre menace, la moindre discussion pouvant remettre en cause l'assise même de leur pensée. Voilà ce qu'est à mon sens le "vrai" islam et l'essence de tous les Islams que vous voudrez... et croyez moi, moi aussi j'en vois de toutes les couleurs.
    Quant au démocratique musulman... le Mali, on fait mieux !
    Bien à vous

  • Cher monsieur Fath,
    Je lis avec intéret vos notes sur les conseils d'un ami parisien passionné de religion. Je me permets de vous conseiller la lecture de Rachid Barnat que vous connaissez, je n'en doute pas, vétérinaire franco-tunisien dans son dernier papier paru dans Le lien n° 368. Il y publie un article intitulé "Faut-il désespérer du monde arabe ?"
    Vous y apprendrez que le "clan Ghannouchi" fait l'apologie de l'excision des fillettes et qu'il projete l'inscription de la charia dans la constitution...
    Bien à vous

  • Réponse à Jean Bérault
    Merci beaucoup pour cette référence bibliographique. Je vais me renseigner.
    Si ce que vous dites au sujet de l'apologie de l'excision se confirme, c'est extrêmement préoccupant, évidemment, pour l'avenir de la fragile démocratie tunisienne, et pour les droits de la femme dans ce pays (en avance jusqu'à présent, en la matière, sur beaucoup d'autres pays arabomusulmans).

  • @askertill

    Pour ce qui est du mensonge, qui vient certes peut être de l'islam, mais il peut très bien venir aussi de notre société, car le mensonge y occupe une place de plus en plus importante : pour chercher du travail, la publicité, etc, partout le mensonge règne en maître. Il prend plusieurs aspects, type "mise en valeur", "convaincre", etc. Et vis à vis de personnes non européennes, il dissimule beaucoup de racisme latent.

    Donc, point n'est besoin d'invoquer l'islam, même si peut être c'est une possibilité possible, pour expliquer que les jeunes pratiquent le mensonge sans même s'en apercevoir. La simple société française observable suffit largement aux explications.

    La situation est encore pire pour la vérité. La bible, la charia, la vierge, la médecine chinoise, le sport, la beauté (féminine)... il vaut presque mieux se réfugier dans le mensonge (sauf peut être pour la beauté féminine).

    Bref.

  • Ajoutez aux "révélations" de Jean Bérault qu'avant la Révolution tunisienne, Rached Ghannouchi s'est exprimé en faveur de la peine de mort pour les apostats de l'islam (dans son livre "Les libertés publiques dans l’État islamique", publié en 1993) et a affirmé que tout gouvernement qui ne s'inspire pas exclusivement de la charia est mécréant et que par conséquent aucun musulman n'a le devoir de s'y soumettre. Son théologien de référence est le sheikh soudanain Hassan al-Tourabi, le beau-père d'Oussama ben Laden qui a accueilli celui-ci et ses hommes d'Al-Qaïda dans son pays dans les années 90. Le discours pré-Révolution tunisienne de Ghannouchi n'a rien à voir avec son discours actuel ; malheureusement la majorité des occidentaux ne connaissaient même pas son nom avant et se sont arrêtés, comme vous, à ses déclarations postérieures à la Révolution.

    Cet homme n'a jamais eu la moindre prétention démocrate avant 2011, il a vu tout simplement en la chute de Ben Ali une opportunité pour lui d'acquérir une plus grande influence et s'est engouffré dans la brèche en modérant son discours. C'est de la taqqiya dans toute sa splendeur ! Cet homme ne mérité en rien le respect, il est très dangereux, au point que mon professeur de langue arabe (qui étant algérien marié à une tunisienne connaît très bien la situation des 2 pays, et qui par ailleurs se trouve être imam de profession, vous le soupçonnerez donc difficilement d'islamophobie) considère cet homme comme un pire fléau pour la Tunisie que Ben Ali lui-même, et craint pour les prochaines années un scénario semblable à la guerre civile algérienne en Tunisie et en Egypte.

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