La nouvelle est tombée il y a déjà plus de deux semaines, mais depuis, le mystère s'épaissit autour des deux Bibles trouvées dans la dernière demeure de Ben Laden, à Abbotabad (Pakistan).
En détruisant le bâtiment, quelle n'a pas été la surprise des démolisseurs de trouver... deux postes radios et surtout deux Bibles en anglais.
Que faisaient donc là ces volumes (dont certains passages étaient surlignés)? Usage à des fins terroristes (noms de code)? Ou autre? Nul doute que les hypothèses vont fleurir. A lire (en anglais) sur le Christian Post.
Commentaires
"2 | [...] même l’heure vient que quiconque vous tuera pensera rendre service* à Dieu [...] 4 | je vous ai dit ces choses, afin que, quand l’heure sera venue, il vous souvienne que moi je vous les ai dites" (Jean 16. 2, 4) (v. 2 : plutôt : présenter un culte d’offrande, ou s’acquitter d’un ministère envers Dieu.)
Certains commentateurs sur ce blog ont usé du terme de "relique" en parlant de la Bible, indirectement il est vrai - et c'est plus insidieux, ainsi - à des fins d'une pseudo argumentation / comparaison (sur un autre sujet) que pour ma part j'estime grossièrement sommaire et caricaturale. Je vous passe les détails...
De toute façon, c'est étrangement actuel, pour un texte extrait d'un livre à soi-disant reléguer en vitrine dans une châsse, ne trouvez-vous pas ?
Ou alors, si vous préférez, il faudrait en conclure que Monsieur Oussama Ben Laden conservait lui aussi des sortes de "reliques" chez lui...
Le mystère peut alors s'épaissir à loisir, tout comme la poussière sur l'exemplaire de la Bible de ceux qui la considèrent comme une relique et ne doivent en conséquence peut-être pas l'ouvrir très souvent.
Lorsque les GI mirent la main sur Saddam Hussein, ils trouvèrent dans son abri une représentation de Jésus-Christ... Mais le raïs irakien, baasiste laïque, était certainement beaucoup plus disposé envers le christianisme que le djihadiste Ben Laden !
@Eric Lisbonne
Bonjour,
Je vois que vous me lisez, je vous remercie.
Je parlais de "relique" dans l'acceptation catholique de ce terme, non dans l'acceptation évangélique. Certes vous avez raison : dans cette dernière, le terme "relique" semble vouloir dire "couvert de poussière".
Mais, pour les catholiques, une relique est un objet qui vient directement d'un saint, de Jésus ou de Dieu, objet sanctifié par ce contact. Cette sanctification perdure ensuite, parce que la sanctification est pour toujours. L'objet vaut par la sanctification du Saint, qui agit sur tous par la communion des saints. (approximativement). (notez que je ne comprends pas très bien moi même le raisonnement)
Cela ressemble fort à la conception de la Bible souvent en cours chez les évangéliques : un texte écrit par les saints eux mêmes (moïse, etc), directement inspirés de Dieu, et dont l'écriture a valeur comme parole de Dieu. Que ce soit un texte ou un objet, le principe est le même.
Quand au rapport avec Ben Laden, là, je donne ma langue au chat, que M. Fath me pardonne. Mais l'apocalypse l'explique ? Ouf.
Cordialement.
Réponse au commentaire Écrit par : ista | 09.03.2012
Bonjour,
1° - Je m'efforce de lire avec attention sur ce blog l'intégralité des notes et des commentaires dans lesquels je me propose de donner ma contribution, ce qui me paraît être la moindre des choses, ne serait-ce que du point de vue de l'honnêteté morale et intellectuelle.
2° - Les premières traces historiques confirmées d'un culte des reliques remonte au IIIe siècle de notre ère ; mais l'adoption officielle de cette pratique de dévotion par les autorités catholiques romaines du Vatican n'est survenue qu'en l'an 787 de notre ère (2e concile de Nicée). Dès lors, malgré les protestations de personnalités catholiques éminentes comme l'évêque Claude de Turin et Agobard de Lyon, ce culte ne fit que s'étendre et s'affermir. Les croisades portèrent cette forme d'idolâtrie au comble de l'abus, raison principale pour laquelle le 4e concile de Latran en 1215 de notre ère décréta qu'aucune nouvelle relique ne pourrait être désormais admise sans l'approbation papale !
3° - Idolâtrie en effet, car il faut bien appeler les choses par leur nom, et on se trouve en face d'une sorte de fétichisme plus ou moins superstitieux, soyons clairs. Et ne jouons pas sur les mots, il s'agit bien en réalité d'un culte idolâtre. Ce culte dut uniquement sa naissance à la vénération dont on entourait initialement les martyrs chrétiens. Cette pratique était totalement inconnue des apôtres et de l’Église primitive. Elle est absolument contraire à tous les enseignements contenus dans les 4 Évangiles du Nouveau Testament, les Actes des Apôtres, les Épîtres et l'Apocalypse. Et par enseignements, j'entends l'esprit des textes, en plus de la lettre, pour bien faire comprendre qu'il ne s'agit pas d'être un "bibliolâtre" ni un obscurantiste pointilleux et légaliste !
4° - Ce culte est de plus condamné par la raison et le simple bon sens ; est-il en effet rien de plus absurde que de rendre un culte quelconque à des objets matériels, à des ossements, à des cheveux, à un reste d'étoffe ? Mais cette vénération des restes des martyrs est tellement ancrée dans les dispositions du cœur humain, qu'on comprend très bien la facilité avec laquelle elle se répandit dans les masses nouvellement sorties du paganisme, surtout après l'avènement de Constantin le Grand au IVe siècle de notre ère ! Païenne par son principe, elle fit de rapides progrès. Saint Antoine lui-même la combattit avec vigueur. Il n'était pas lui non plus évangélique, que je sache.
5° - Quant à la conception de la Bible en cours chez les chrétiens évangéliques, elle n'est pas nouvelle ni fantaisiste, elle ne fait que rappeler celle que partageaient des gens comme Jean Calvin, par exemple. Voir notamment l'Institution Chrétienne. Au-delà de ce fait, c'est la conception de départ du texte biblique lui-même, à-travers d'innombrables passages. Le texte, qui est à lui-même son meilleur "interprète" n'a pas varié depuis 19 siècles, sauf entre la 2e et la 3e révision - édition la plus récente - de la TOB française, passons car c'est un autre débat. Par contre, les conceptions religieuses de la chrétienté, fondées sur les traditions diverses et variées à géométrie variable... Aïe. Tout et son contraire y est passé, depuis le temps !
6° - Pour finir, vous évoquez l'Apocalypse... Excusez-moi, mais relisez bien ce que j'ai écrit. J'ai cité au début de mon propre commentaire le 4e Évangile, selon Jean, et non le dernier livre du Nouveau Testament qui est l'Apocalypse. Et si vous ne voyez pas le rapport entre la violence meurtrière exercée par Al Qaeda et le texte que je cite, alors là c'est moi qui donne ma langue au chat de Sébastien Fath pour l'occasion ! Mais peut-être n'a-t-il pas de chat ni de poisson rouge. Et aucune relique, j'espère.
Cordialement,
@Eric Lisbonne
Bonjour,
Certes on peut, la plupart du temps, qualifier d'idolatrie le culte des reliques, et ce n'est pas le cas, la plupart du temps, pour ce qui concerne la lecture inspirée de la Bible telle que le pratique les évangéliques. Mais il me semble que le principe sous jacent est le même : un rapport direct à Dieu par cette chose, texte ou objet.
Ainsi, pour la Bible, selon l'engagement de lausanne : "La Bible nous donne la révélation que Dieu donne lui-même de son identité, de son caractère, de ses desseins et de ses actes. " (vous connaissez, j'imagine)). Et la Bible fait autorité, et elle est son propre interprète, etc, etc.
On "résoud" le problème - le risque d’idolâtrie - en disant qu'il ne faut pas confondre l'objet et Dieu, ou que dans le cas de l'idolâtrie on adore un faux dieu et dans le cas de la bible on adore un vrai dieu, donc c'est bon, forcément, puisque c'est vrai dans un cas et faux dans l'autre.
C'est le même discours, que ce soit pour la bible ou pour les reliques. Il faut voir comment ça fonctionne, qu'est-ce que ça amène, il faut un regard technique. Jésus, dans ses rapports avec les non-juifs, que ce soit la samaritaine, ou le centurion, a été un excellent technicien, c'est le moins que l'on puisse dire.
Et Dieu dans tout ça ? Comme vous je pense que la Bible le décrit mieux que le 132ème clou de la croix. Mais je suis complètement opposé à toute forme de référence à Dieu, dire que la Bible ou la parole serait sa propre référence me parait être une stupidité sans nom, complètement assimilable à une forme d'idolâtrie. Après... il faut bien des références, nous en avons besoin, Dieu n'est pas contre nous en donner. Pour ça que je m'intéresse au 132ème clou de la croix.
Pour ce qui concerne Ben Laden (Notez que je fais l'effort d'être en rapport avec le billet, hein), toutes mes excuses pour la confusion "Evangile de Jean" / "Apocalypse de Jean".; ça rigole dans les chaumières, j'imagine. Notez que cela justifie que j'ai donné ma langue au chat, forcément, je ne comprenais rien. Enfin bon, pauvre Ben Laden, paix à son âme.
Cordialement.
Réponse au commentaire écrit par : ista | 11.03.2012
Bonjour,
Vous savez, à propos de cette histoire de reliques et de ce que vous dites au sujet du " 132e clou de la croix " (en forme de boutade, je suppose), il me revient en mémoire un passage biblique formidable qui pourrait lui être appliqué en guise de réflexion, dans le Nouveau Testament, à la fin de l’Évangile selon Luc : " Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ? " (Luc 24. 5, version NBS 2002)
Voilà, là tout est clairement exprimé, simplement et parfaitement. La différence entre la parole vivante et les reliques mortes, c'est celle là. Le Vivant, qui dit de lui-même : " C'est moi qui suis le premier et le dernier, le vivant. Je suis mort, et Je suis vivant. " (Apocalypse 1. 17-18, version NBS 2002).
Par exemple prenons le suaire de Turin ; supposons qu'il soit effectivement l'authentique linceul du Seigneur Jésus Christ, eh bien je préfère encore mille fois l'original au négatif photo !
Et ça change tout. Voilà pourquoi le texte biblique insiste tant dans maints passages sur son caractère révélé : c'est parce qu'il nous explique lui-même qu'il nous a été donné en guise de témoignage par le Vivant par excellence, qui par son Esprit en a inspiré ses auteurs (non pas cependant d'une manière robotique, comme par une dictée automatique telle que se la figuraient les écrivains surréalistes des années 1920, par exemple) par opposition à nos conceptions humaines "mortes", car ces dernières ne sont dans le fond toutes qu'un labyrinthe de spéculations subjectives qui se contredisent l'une l'autre tôt ou tard, la plupart du temps, et qui ne font que nous renvoyer au discours issu de notre propre nature. Les innombrables discordes millénaires n'en sont qu'une confirmation, hélas. Tout comme le besoin de voir pour avoir la foi !
" Mais l'homme naturel n'accueille pas ce qui relève de l'Esprit de Dieu, car c'est une folie pour lui ; il ne peut pas connaître cela, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. " (1 Corinthiens 2. 14, version NBS 2002)
Et ça vaut pour nous tous, je vous l'assure. Ceci dit, je comprends bien sûr ce que vous me dites car : vous expliquez bien là ce qui vous amène à votre raisonnement, et puis de mon côté j'avais le même il fut un temps, donc je suis mieux à même de le saisir, l'ayant vécu personnellement, jusqu'à ce que je sois amené par un cheminement dans ma propre vie à réaliser que je me trompais du tout au tout, entre autres en lisant tous ces versets précités. Voilà pourquoi le livre par excellence reste encore de nos jours une référence inégalée. Et c'est une preuve que nous avons en effet encore besoin de son auteur, car on ne s'écrit que lorsqu'on est séparés !
Et que Sébastien Fath veuille bien m'excuser si j'ai nettement dévié du sujet de sa note, mais je pense que ça valait le coup que je vous réponde en détail. Le chat n'aura donc pas de langue à son menu du jour. Et aussi je ne me réjouirai personnellement jamais de la mort de quiconque, fût-il Oussama Ben Laden.
Cordialement,