Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Adieu à Bernadette Lafont (1938-2013), fille de protestants cévenols

bernadette lafont,cévennes,protestantisme,réformés,saint-andré de valborgne,gard,cinéma,france bleue,pierre-alain jacotFigure attachante du cinéma français "Nouvelle Vague", qui fit fantasmer bien des spectateurs (dont votre serviteur) sans jamais tomber dans la vulgarité, Bernadette Lafont a été inhumée hier sur la propriété familiale, selon l'usage protestant local (héritage des persécutions).

Dans le temple réformé de Saint-André de Valborgne (Gard), le pasteur protestant réformé Pierre-Alain Jacot a souligné: 

«Un mot résume sa vie et sa carrière: la gentillesse».

La dépêche AFP qui décrit les obsèques souligne l'ancrage protestant de l'actrice, décédée à Nîmes.

 

"Du haut de la chair"...

En reprenant la dépêche, Le Parisien a effectué, au passage, un joli lapsus, évoquant un pasteur parlant "du haut de la chair" au lieu de la "chaire", ce qui est peut-être un tendre hommage involontaire à la capacité d'incarnation hors du commun de l'actrice, qui croqua la vie avec un appétit sensuel, gouailleur et généreux.

Bernadette Lafont n'a pas entretenu, au cours de sa vie, un rapport pratiquant au protestantisme. Mais un lien culturel et familial est toujours demeuré, ainsi, peut-être, qu'une aptitude toute personnelle à faire vivre au travers de son art le principe du Sola Gratia ("la grâce seule") contre la morale bourgeoise prescriptive et traditionnelle qui longtemps, a regardé de (très) haut les revendications des femmes à une liberté plus grande.

Une question demeure: comment se fait-il qu'une fille de protestants cévenols ait pu s'appeler Bernadette, patronyme très fortement connoté catholique?

 

bernadette lafont,cévennes,protestantisme,réformés,saint-andré de valborgne,gard,cinéma,france bleue,pierre-alain jacotLourdes, destination pour protestants désespérés

Un excellent portrait publié le 14 janvier 2013 sur le site de France Bleue nous apprend la raison. Née le 26 octobre 1938 à Nîmes, Bernadette Lafont est la fille unique d’une mère au foyer et d’un pharmacien installés dans la localité cévenole de Saint-Geniès-de-Malgoirès.

N’arrivant pas à procréer après 10 ans de mariage, en dépit de nombreuses "siestes crapuleuses" (dixit Bernadette), le couple se rend à Lourdes en désespoir de cause....

Des protestants à Lourdes pour un miracle, il en fallait effectivement beaucoup, du désespoir! Et le miracle s'est produit.... 

D'où le prénom Bernadette, fort peu protestant et très catholique! Gageons que Là-haut, par-delà les étiquettes, Dieu reconnaîtra les siens.

Commentaires

  • Et même pas de film à la TV pour lui rendre hommage ! Elle n'est peut-être pas du "bon" bord.
    Elle est ravissante sur la photo !

Les commentaires sont fermés.