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Humour et évangélisme: entre bras cassés et joker

terminator.jpgAprès une chronique sur les Lucky Luke du Seigneur, le journaliste engagé Paul Ohlott a récidivé il y a peu dans son Webzine évangélique Actuchrétienne, avec une tirade cette fois-ci consacrée aux Terminator du Seigneur.

Il s'agit pour le chroniqueur de cibler, avec sa verve familière, les justiciers prophètes qui jugent tous azimuts.... et s'oublient au passage.

Réactions garanties !

 

Lors d'un précédent commentaire proposé par ce blog, plusieurs internautes ont manifesté leur réprobation: en gros, il serait préférable que je ne parle pas de Paul Ohlott, jugé pas très drôle, sur ce site.

J'invite amicalement ces lecteurs internautes à ne pas oublier qu'en franc-tireur assumé, j'aime le débat, et à condition de le faire correctement, on peut parler de tout!

Il n'est point besoin de partager toutes les options site Actuchrétienne pour reconnaître qu'il s'agit là aujourd'hui d'un des carrefours du débat évangélique en France, en mode "free style" (hors institutions) avec de riches contenus, un trafic impressionnant, et des commentaires nourris.

 

N'étant pas là pour distribuer les bons et mauvais points, mais pour porter une analyse, il est donc naturel pour un spécialiste de l'évangélisme que les regards se portent de temps à autre sur un tel site. Je ne me livrerai pas à un commentaire détaillé de la chronique "Terminator" , ce serait hors de propos.

En revanche, l'occasion de cette chronique émaillée d'humour de controverse m'invite à revenir plus globalement sur l'enjeu du rire et de la satire en milieu évangélique.

 

worthy-advesary4.jpg"Le christianisme doit-il être si barbant?"

De toute évidence, voici un sujet délicat.  L'humour est certes pratiqué depuis longtemps en homilétique (comment l'on fabrique les sermons).

On recourt aussi volontiers à cet outil pour faire de la pédagogie à l'écrit, à l'image par exemple de Raphaël  Anzenberger dans L'Evangéliste sous toutes ses formes (BLF, 2013).

 De l'extérieur comme de l'intérieur, le christianisme est par ailleurs régulièrement invité à se décontracter les maxilaires, à l'image de ce récent appel de l'écrivain et conférencier John Acuff, sur CNN, qui s'interroge : "le christianisme doit il être si barbant ?" (Should Christianity Be So Boring ?").

John Acuff souligne notamment que dans l'Evangile, Dieu "sanctionne" le fils prodigue.... par une teuf (a party), ce que beaucoup de chrétiens semblent d'après lui avoir oublié. Humour de Dieu?

"Apporter le rire" en milieu évangélique n'est pas simple...

 

Souvent accepté comme accroche d'un sermon ou illustration de chapitre d'ouvrage, il semble que l'humour passe moins bien dans le débat de fond. On ne dispose pas, à ma connaissance, de travaux de synthèse, en sciences humaines, sur les usages sociaux de l'humour en milieu évangélique (prochain sujet de thèse de doctorat?).

Ces observations seraient donc à compléter, étendre et éventuellement valider après investigation.

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Les "bras cassés du Seigneur" (lien vers le site)

Un "effet Ruquier"

Au regard des quelques exemples dont on dispose en francophonie, en particulier sur le site Actuchrétienne, il semble que l'humour et la satire passent aujourd'hui très facilement pour de la moquerie ou de la diffamation, suscitant du coup des réactions parfois très vives.

Les rubriques "commentaires" du site Actuchrétienne témoignent des effets subjectifs de l'humour de controverse: personne n'en sort indemne. et l'amertume n'est parfois pas loin.

En même temps, qu'il soit apprécié à pas, cet humour de controverse ou de dérision nourrit de toute évidence une réflexion collective fondée sur les sociabilités en réseau de l'ère internet. Il développe aussi ce que je propose d'appeler un "effet Ruquier": toutes proportions gardées, le registre utilisé dans la websérie "complètement déjantée" des Bras cassés du Seigneur,  par exemple, alimente un buzz et assume la provocation décomplexée, à l'image de certaines émissions satiriques qui oscillent entre débat vif et dérision "raide" (Ruquier ou autres).

Beaucoup se fâchent.... Mais le débat est lancé.

 

"Si votre pasteur vous autorise à jeûner pendant deux mois..." 

13178925852_231_258.jpgCes expressions d'une "nouvelle scène comique", notamment décrites par Xavier Molénat dans le magazine Sciences Humaines de novembre 2011, "brouillent ainsi les frontières entre humour et « journalisme critique ».

 Un seul exemple : l'épisode 4 des "Bras cassés du Seigneur", annonce un "jeûne sec" de deux mois. On se réfère à une pratique ascétique rencontrée, dans des modalités moins longues et moins intenses, dans beaucoup de milieux évangéliques.

Le jeûne, chez les évangéliques, c'est très sérieux! On ne rigole pas!

Présenté comme un moyen privilégié de rencontre avec Dieu et de discernement, le jeûne fait partie de ces "objets sensibles" qu'on approche avec une certaine crainte, ou un "saint respect". Et voilà dans la vidéo que l' "apôtre Paul" (Ohlott) annonce ceci, au bout de 16 minutes et 29 secondes de film:

 "pour ceux qui nous regardent, surtout les jeunes, si vous avez à coeur de jeûner comme nous pendant deux mois, à sec, ne le faites jamais sans l'accord du pasteur, c'est quelque chose de très important parce c'est quand même quelque chose de dangereux, et si votre pasteur vous autorise à jeûner pendant deux mois, surtout changez de pasteur très très vite !"

 

On est bien ici dans un humour pince-sans rire fondé sur l'outrance, la satire.

Mais on est aussi dans un regard critique (journalistique) et subtilement prescripteur et pédagogue, destiné à prévenir auprès des jeunes (public cible) certaines dérives sectaires évangéliques signalées, ailleurs, sur le site Actuchrétienne qui diffuse aussi la "bonne parole" des "bras cassés".

Ce type de message est donc moins "léger" qu'il n'y paraît, et revêt une dimension pédagogique, préventive et critique diversement acceptée. Larry Shallenberger, dans un essai publié sur le Net le 21 mai 2012 (lien), souligne qu'il est "difficile d'être drôle dans un contexte de guerre de culture" (entre christianisme et monde séculier).

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Parmi les chrétiens comme au sein du public extérieur, les réactions sont d'autant plus prévisibles que les codes ne sont pas partagés, ce qui facilite les malentendus ou les interprétations "à charge".

 

Sur un tout autre terrain, celui du judaïsme, Ruth Wisse montre bien, dans le beau livre No Joke (Princeton, 2013) toute l'ambivalence et l'ambiguité de l'humour, lorsqu'il s'attaque à une identité religieuse "sensible". Elle illustre aussi à merveille la grande diversité des registres, et la difficile transitivité d'un registre à l'autre.

 

Se moquer "dedans" ou "dehors"?

Une des questions récurrentes qui se pose lorsqu'on traite de l'humour en religion est pour finir celle-ci: dans quelle mesure peut-on se moquer à l'intérieur de la tradition religieuse?

Se moque-t-on mieux dedans.... ou dehors?

En milieu évangélique, un "ténor" du rire aux Etats-Unis est Andrew Hudgins, professionnel de la blague, humoriste patenté issu d'une famille militaire conservatrice du Sud des Etats-Unis, assidue au culte baptiste. 

Andrew Hudgins connaît par coeur la rhétorique évangélique de la Bible Belt dans laquelle il a baigné... Mais il a construit sa trajectoire d'humoriste, de Joker, sur la base d'un scénario de sortie du milieu évangélique. Pour lui, l'humour a été rendu possible parce qu'il a appuyé sur la touche "Exit".

The Joker lrg email.jpgC'est en quittant le milieu qu'il a pu en rire à gorge déployée (ses sujets de rire débordant par ailleurs largement du terrain évangélique). Sa trajectoire est racontée dans The Joker, a memoir (Simon and Schuster, 2013). Hudgins est aujourd'hui tout sauf un évangélique!

On notera que l'option inverse est défendue (entre autres) par les "bras cassés du Seigneur", où l'humour est pratiqué "de l'intérieur" par des évangéliques convaincus.

Un ingrédient clef de cette option d'insider sera traité dans la note de demain en recourant... à Jean-Paul Sartre!

It's NOT a joke.

A suivre demain sur ce blog!

Commentaires

  • L’humour, oui, à condition toutefois qu’il ne cache pas de la haine, ne diffuse pas en douce des messages subliminaux, et ne s’attaque pas aux valeurs évangéliques qui ont construit plusieurs générations de frères.

    Quand on regarde la provenance des sources, l’arrière plan "spirituel" de certains chroniqueurs et la partialité avec laquelle certains thèmes sont proposés, on se demande si Pierre Desproges n’avait pas raison quand il prétendait que "on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui."

    Ou alors, du (très) mauvais journalisme et de la daube chrétienne.

    Quand à la comparaison avec Ruquier (et par extension Morandini) , il est évident que ce site veuille jouer dans la cour des grands mais ce n’est pas gagné. Il lui manque la classe.

    A part ça, il sait faire quoi d’autre qui apporterait la paix, la joie, l’amour (fraternel) et la confiance ?

  • Bonjour
    Le site Actuchrétienne a parfois effectivement des articles intéressants, mais ce que je déplore très souvent, ce sont les commentaires qui sont trop souvent agressifs, irrespectueux, moqueurs. Et ils sont faits par des ....chrétiens.
    Je dois avouer que j'ai un peu de mal, parfois nous ne voyons pas la différence entre "le monde" et ceux qui doivent connaitre la grâce.
    C'est parfois affligeant.

    Salutations

  • >...Je dois avouer que j'ai un peu de mal, parfois nous ne voyons pas la différence entre "le monde" et ceux qui doivent connaitre la grâce.

    En regardant le coté positif des choses, il n’est peut-être pas mal après tout de constater cette non-différence qui nous montre que l'habit ne fait pas le moine et que, si il'y a pas (dans certains lieux) de différence entre "les chrétiens" et "le monde", c'est peut-être tout simplement parce qu'il n'y en a pas.

    Et donc que ces chrétiens-là ne sont en fait que des gens du monde et Sébastien Fath a eu bon nez de remarquer que le site Actu-chretienne "nourrit de toute évidence une réflexion collective fondée sur les sociabilités en réseau de l'ère internet" avec ou sans humour désastreux ou non.

    Espace qui n’est d'ailleurs que le reflet de ce qui ce passe dans nombre de nos structures ecclésiales toutes évangéliques qu'elles soient.

    >...Ce type de message est donc moins "léger" qu'il n'y paraît, et revêt une dimension pédagogique, préventive et critique diversement acceptée.

    La question est de savoir quel message veut y être passé car il semble qu'effectivement, derrière cet humour de façade, se cache une volonté d'emmener l’auditoire à penser autrement voire de le manipuler.

    >...On est bien ici dans un humour pince-sans rire fondé sur l'outrance, la satire.

    Et sans doute bien plus que ça. :-//


    >...Il n'est point besoin de partager toutes les options site Actuchrétienne pour reconnaître qu'il s'agit là aujourd'hui d'un des carrefours du débat évangélique en France, en mode "free style" (hors institutions) avec de riches contenus, un trafic impressionnant, et des commentaires nourris.

    Sans doute riche en nombre d'articles, de chroniques et de visites mais la richesse ne se mesure pas comme cela.

    Cela ressemble plutôt à un produit de consommation bas de gamme très apprécié surtout par les gens qui n'ont rien d'autre à faire comme en témoignent les commentaires, et beaucoup d'entre nous remarquent que la qualité biblique n’est pas au rendez-vous dans un contexte évangélique.

    Une analyse plus poussée des moyens mis en oeuvre pour assurer la promotion de cet espace (Facebook, réseau de site appartenant au même éditeur, SEO, multiplication des "interviews en faveur des "produits" mis en avant sur ce support publicitaire, etc...) nous montre que cet espace est fabriqué de toutes pièces comme un magasine sur papier glacé.

    Et que l'humour, la provocation et la controverse ne servent qu'à cacher les faille, et ce que vous appelez "free style" n’est pas autre chose qu'une marque de fabrique qui passe sur le corps et l'âme de beaucoup de personnes qui effectivement n'en sortent pas indemne comme vous l'avez remarqué.

    Il faudrait voir, Sébastien Fath, à ne pas sublimer cet espace et ne pas tomber dans le piège qu'il nous tends en essayant de nous faire croire qu'il est "un carrefours du débat évangélique en France" ou un espace incontournable du Net Évangélique français.

    Enlevez Paul Olhott ou les commentaires, il n'en restera rien.

    Cela dit, il a le mérite de nous montrer ce qui est répugnant et de nous présenter sous leur meilleur profil des chroniqueurs célèbres que nous allons maintenant éviter.

  • Réponse à Paloque-Berges
    Merci pour votre contribution au débat, mais je vous demande à l'avenir d'éviter l'attaque gratuite.
    On peut avoir des désaccords sans utiliser votre registre inutilement blessant ("répugnant", etc.).
    Il est bien étrange que vous critiquiez aussi vertement le site Actu-chrétienne en utilisant précisément les méthodes que vous pensez pouvoir attribuer à ce site.
    En ce qui me concerne, je maintiens totalement mon appréciation sur le fait que ce site est "un carrefour du débat évangélique". Cela ne préjuge pas des contenus, mais c'est un fait objectif, vérifiable par un trafic soutenu et de très nombreux commentaires, que cela vous plaise ou non.

  • Je suis désolé que vous considériez cela comme une "attaque gratuite" Sébastien. Cela n'en était pas et je vous prie de m’excuser si vous l'avez perçu comme cela.

    Je ne fais que commenter votre article dont le fonds m'intéresse d'avantage que le site concerné par lui-même qui, si il se veut effectivement "un carrefour du débat", n’est absolument pas représentatif du débat "évangélique" si vous voyez ce que je veux dire. Lol !

    Cela a été remarqué par ailleurs par d'autres bien plus érudits que moi, et il ne serait pas juste de catégoriser "évangélique" ce qui ne le parait pas pour autant qu'on se donne la peine d'analyser un chouia.

    Les visiteurs de ce genre de sites et du vôtre apprécieront et se feront leur propre opinion.

  • Le site Actuchrétienne est complètement catégorisable comme évangélique.

    Il n'est pas LE site représentatif, et du reste, cela n'existe pas.

    Mais c'est "un site" important quand on étudie la diversité évangélique, notamment par l'abondance et la réactivité des contenus.

    Souvenons-nous que l'évangélisme est divers, très divers. Des critères communs se retrouvent, comme la Croix, la conversion, le rôle normatif de la Bible, mais pour le reste, il y a de nombreuses tendances.

    Que celle que défend Actuchrétienne ne plaise pas à tout le monde, c'est normal. Mais ce n'est pas une raison valable, d'un point de vue analytique et sans parti pris, pour lui retirer son étiquette évangélique.

    Pour le reste, comme vous le dites justement, le mieux est que les visiteurs des sites se fassent leur propre opinion... à partir de critères précis et vérifiables.

  • Ah, pas mal en effet. Moi je dis que c'est tant mieux si Sébastien Fath ne "sert" pas les églises et les institutions. Il est pas là pour ça, ouf, mais pour faire réfléchir tout le monde. Le site dont il parle, c'est rocknroll c'est sûr. je vois ça défrise pas mal de monde. Mais un sociologue doit savoir s'y intéresser, et ne pas se laisser emboniner par les institutions. Non?

  • Oui, mais tout dépend bien sûr de ce qu'on entend par "Évangélique".

    Quand à "l'évangélisme", c’est sans doute une nouvelle religion dans laquelle on fourre un peu de tout et de n'importe quoi et il est évident que les points de vue ne s'accordent pas selon que l'on procède à nos analyse de manière biblique ou sociologique.

    Quand aux étiquettes, chacun est en effet libre d'apposer celle qu'il veut. Nous sommes en république.

    Avec humour (décalé ou pas) ou non. ;)

  • Entropie (dictionnaire Hachette langue française) : Grandeur thermodynamique S, fonction d'état d'un système qui caractérise l'état de désordre de celui-ci. (S ne peut pas diminuer au cours d'une transformation d'un système qui n'échange pas de travail avec l'extérieur). Mot allemand, du grec "entropia", "retour en arrière". Retour en arrière, comme le boomerang quand il ne touche pas au but. Sens étymologique du mot péché = manquer la cible.

    "Evangélique, évangélisme", etc. etc. : Oui, à la longue, et par analogie avec le phénomène de l'entropie, les mots finissent parfois eux aussi par se muer en véritables systèmes-étiquettes qui perdent peu à peu leur pouvoir de description réelle et précise pour dériver par accroissement vers le fourre-tout, la confusion, la "vision" souvent vague, l'amalgame avec la sphère politique, etc. ; il ne s'agit plus alors bien souvent que de décrire des tendances de comportement, et en ce sens les mots sont évidemment bien "pratiques" en tant qu'outils, à défaut d'autre chose... Dans le journalisme et la sociologie aussi, qui ont bien des points communs, entre autres celui de décrire et de mettre en évidence des phénomènes divers. On peut y trouver là comme partout le pire et le meilleur... C'est la loi du fameux marché...

    Le journalisme "chrétien" est lui aussi devenu un marché, adaptation à notre société oblige... C'est la course en avant, comme pour la démonologie, les esprits territoriaux, le charismatisme à tout crin mâtiné de psychologie fumeuse et de termes, de livres qui se vendent si bien. Faisons marcher la boîte à déblatérer et la carte bleue comme le ciel d'azur...

    Autre analogie : prenons par exemple le terme "dispensation", synonyme d'économie, qui vient du grec "oikonomia" et qui décrit - par extension - une administration, un régime particulier de relations entre personnes, régime situé dans l'espace et dans le temps avec un début et une fin bien marqués.

    Les échanges virtuels sur les "forums" (terme latin, en grec "agora" = "place publique du marché" dans les deux langues) Internet rentrent un peu dans ce cadre. ENTROPIE : fonctionnant la plupart du temps en circuit fermé, ils s'accroissent par émulation interne en générant bien souvent la confusion, tout en se bornant la plupart du temps à une confrontation fourmillante sans véritable partage constructif. ÉCONOMIE : nous sommes parvenus à un moment du temps marqué par le foisonnement de la diversité, proportionnel hélas à une dégradation généralisée, qui va sans cesse croissante. Les bonnes intentions n'y changent rien, du moins c'est comme ça que je vois ces choses. Place aux apparences, à l'immédiateté, à la surinformation. Plus guère de place pour le recul et la modération, pour la remise en question, et beaucoup de vulgarité aussi, ça... Banalisation totale et déferlante. Devenue inodore, indolore, incolore. Passe-partout.

    Pour l'Internet, comme pour la télé qui donne des visions, il y a un moyen de régulation simple : le bouton marche-arrêt. Poil aux pieds. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple, dans une société de plus en plus encline au simplisme, ça devrait pourtant se comprendre avec aise.

    Personnellement, pour l'Internet, j'en suis à doser et à cibler son utilisation (documentation principalement) ; adieu - depuis longtemps - les forums style tour de Babel(ectronique). Le top du top, les premiers sont les premiers, soyons connectés à l'actu tous azimuts... Pour la télinvasion, je vais vers une ablation du poste hors du domicile. Adieu la boîte à réclames non stop, et tant pis pour le Fout Baal et les Jeux du Cirque Maxime...

    Tout cela me semble constituer un bon début de prévention contre le cancer du cerveau. Ou plutôt de l'esprit. Et contribue à restaurer le calme dans l'âme, si nécessaire à notre époque.

    Et chacun reste libre ainsi de rire avec qui il (elle) veut... Sans blague.

  • L'humour de Paul Ohlott, c'est aussi la promotion des idées de Dieudonné : http://actualitechretienne.wordpress.com/2013/10/18/video-lhumour-de-dieudonne-concernant-la-loi-de-merde-de-taubira/
    Quant au "carrefour du débat" que le site est censé représenter, je vois plutôt un abus d'articles provocateurs du côté de la rédaction et une surenchère d'articles optant pour un ton qui exclut toute modération du point de vue des intervenants. S'il est "évangélique" de demander au sujet de la conversion de Mary Pierce : "est-elle encore gouine ?", de qualifier la ministre de la justice de "reptilienne", de faire de longues apologies des propos antisémites de Dieudonné ou de railler les "nonnes" protestantes (pourtant issues du Réveil évangélique du XIXe, alors je n'ai pas compris le sens du mot "évangélique" ...

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