Le chantier de recherche constitué par l'éducation populaire et des mouvements de jeunesse est régulièrement traversé par les problématiques religieuses. Rien d'étonnant si plusieurs chercheurs mentionnés dans ce blog, dont Arnaud Baubérot et Anne Ruolt, s'intéressent à ce champ d'étude.
Bonne nouvelle pour la consolidation d'un pôle documentaire robuste et pérenne, les Archives Nationales viennent de rejoindre le Pajep (Pôle de conservation des archives des associations de jeunesse et d'éducation populaire). Un événement est organisé à cette occasion le 14 novembre prochain (info ci-contre, cliquer pour agrandir).
Commentaires
bjr,
Le lien profond entre éducation populaire et protestantisme en particulier mérite qu'on en reprenne le chantier. Philosophiquement, l'influence protestante, en incitant à la lecture personnelle et critique (pas "de" critique cynique) réussit le paradoxe d'associer émancipation intellectuelle et foi. Dans la mesure où l'éducation populaire est peu formatée en catégories de publics, ceux-ci dépendant autant des crises économiques (comme dans les ACF en Lorraine, initiées par Bertrand Schwartz) que de quantité d'autres critères, elle ne peut reproduire les traits de la pédagogie scolaire, en ses habitus les plus réducteurs. Ainsi l'enseignement se trouve confrontée à la question d'un "élitisme" populaire, s'il ne s'agit pas d'"animer", comme savent le faire quantité d'officine liées à Pole-Emploi, mais bien de débrider les accès et les cheminements vers le savoir selon les enjeux singuliers, pas seulement, ou pas du tout, académiques. je pense que cette tension ne peut se jouer pleinement que moyennant le renouvellement de la conception laïque comme chantier ouvert affinant les ajustements entre croyances et savoirs. Il ne s'agit aucunement d'un axe de recherche mineur mais d'une réactualisation capitale des enjeux de l'étude dans la construction de soi, dans la tension entre universel abstrait, chéri par nos instances académiques et universel singulier, que la philosophie et la théologie peuvent affiner en appui des sciences humaines.
Bon courage, cela en vaut la peine.
Cordialement,
gef