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Nouveaux christianismes à Juba (Soudan du Sud), l'enquête avance

Sébastien Fath, Juba, Djouba, Soudan du Sud, Juba Christian Center

Me voici depuis déjà cinq jours à Juba, au Sud-Soudan.

Dès mon premier dimanche sur place, j'ai pu me rendre comme prévu au 2e culte du Juba Christian Center (JCC), entre 11H et 13H30 environ.

Parmi moult observations, je me bornerai à relever ceci: entre la page Facebook de l'église, qui donne l'impression d'une église transnationalisée, et la réalité sur place, il y a un gros décalage!

Le culte anglophone, dont je n'ai vu que la fin, transcode certes divers éléments d'un pentecôtisme globalisé, incluant plusieurs chants. C'est beaucoup moins net pour le culte arabophone auquel j'ai assisté intégralement. Au cours de ce rassemblement sous la tôle ondulée ponctué par plusieurs coupures d'électricité, je n'ai identifié dans l'hymnologie aucun chant apparenté aux registres évangéliques transnationaux populaires aujourd'hui (Youth With a Mission, Hillsong etc.).

L'ensemble m'a rappelé cet avertissement de Sandra Fancello et André Mary sur les «pièges de l’effacement généreux des différences». (Chrétiens africains en Europe, 2011, p. 25).

Le chercheur a besoin, pour affiner son analyse, de connaître l’origine des fidèles qu’il étudie, leur statut générationnel, leur étiquette ethnique, sans être dupe pour autant des risques d’essentialisme. 

Pour suivre, en image, mon enquête au Soudan du Sud, voir cet album Flickr (lien).

Commentaires

  • bjr,
    Cette sempiternelle question des "différences" est prise en étau entre la forte valorisation éthique et anthropologique d'un postmodernisme qui a vu juste sur ce point, et par la violente et endémique dénonciation des différences alléguées ou actéess dans les phénomènes de ségrégation, où la différence est essentialisée. Ce paradoxe ne peut se résoudre que dans une philosophie de la "singularité", qui, contrairement, à la fois, à l'universalisme abstrait et à la particularisation de l'individu, laisse subsister la différence authentique et légitime mais la met en tension vers l'universalité de reconnaissance de tous les autres.
    De ce point de vue on peut se demander si, dans une nation émergente à fort gradient identitaire à base religieuse, il y a (déjà, pas encore) une matrice de pensée soucieuse de l'altérité comme quête et exigence et non comme fait acquis et labellisé par les termes coutumiers, ce qui verrouille toute esquisse de "lieu commun", de vie et de débat. Bref, un soudanais croyant (ou non) peut-il s'affirmer comme désirant un espace public d'action et de pensée de type laïque (sans avoir ce terme à la bouche, bien sûr).
    Si la défense identitaire se vit et se pense comme repli sur la différence, celle-ci risque fort de s'exalter, de s'emballer, comme on l'a vu, comme on le voit encore.
    Cordlt,egef

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