Parmi les nombreuses réactions à la décision du pape des catholiques, Benoît XVI, de démissionner de sa charge, celle de mon collègue Jean Baubérot (EPHE) vaut le détour. Loin des commentaires convenus, il propose que la démission annoncée se double d'une réflexion sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat au Vatican. Fait oublié, le Vatican est en effet, au plan politique, la dernière dictature d'Europe de l'Ouest, dans l'indifférence de médias anesthésiés par l'habitude d'y voir surtout le pôle exécutif de l'Eglise catholique. Or, si ce pôle est légitime (l'Eglise catholique a le droit de choisir un fonctionnement autocratique "top-down"), l'institution politique et étatique du Vatican l'est beaucoup moins à l'âge démocratique.
Pourquoi pas séparer les deux, en effet? Une papauté qui dirigerait exclusivement l'Eglise catholique, et des institutions politiques séparées, démocratisées, qui prendraient en charge l'Etat du Vatican. Lien ici (Médiapart).